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3,29

sur 168 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec les Éditions de Minuit, c'est quitte ou double, nuit noire ou pleine lune. La maison privilégie la simplicité des histoires et l'économie des mots, d'où cette impression de minimalisme qui peut exaspérer. J'ai la conviction (ce devrait être toujours le cas, en vérité) qu'il faut lire les textes de ce catalogue d'un trait, sans interruption. Leur magie tient à leur sens du détail.
Le roman de Pauline Peyrade n'échappe pas à la règle. Tout est dans le ressenti, dans cette atmosphère étouffante et poisseuse. Il faut un vrai talent pour susciter l'angoisse entre deux meubles Ikea. Je ne retiendrai ni l'histoire, ni le style mais une mise en scène implacable, un huis clos dans lequel les personnages principaux, la mère et la fille, peuvent imploser à tout moment.
Le sujet du roman est somme toute assez banal : une mère de famille à la dérive dont le navire se délabre, risquant d'entraîner dans son naufrage l'unique trésor qui puisse encore la sauver. L'appartement est ce navire. Il est toujours question de l'embellir, de le remettre à flots. Projet sans cesse repoussé. Sous cette métaphore, « L'âge de détruire » est l'illustration, implacable et subtile, du déclassement social, de la déchéance, d'une indigence qui s'empare des consciences tel un virus infectant l'organisme.
J'ai été captivée, mais aussi frustrée par quelques ellipses (je pense à la relation avec la petite Issa – magnifiques pages 48-50).
Bilan : 🌹
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Le récit de l'amour dévastateur d'une mère pour sa petite fille de 7 ans, allant jusqu'à l'impossible : l'inceste et la violence. A hauteur d'enfant, on suit leur installation dans un nouvel appartement plus grand, passé au crible par le regard observateur de la petite, qui semble se réfugier dans les détails pour survivre.

Elle s'est créé son petit monde avec sa Barbie sirène qui la suivra toute sa vie, elle fait au mieux pour que rien ne déborde, dans un état de vigilance permanent. Son rapport aux autres est biaisé. Trop tôt sexualisée, elle a une lecture érotique du monde, anormale à son âge.

De son côté, la mère est omniprésente, en demande constante d'amour. Il n'y a pas d'hommes dans cette histoire. C'est l'histoire d'une mère à la dérive, insécure, qui vit dans une extrême solitude.

J'ai été gênée par le texte à la première personne, qui rend artificiel le langage de cette petite fille, qui pense et s'exprime comme une adulte.

Un roman très particulier sur la transmission de la violence et la toxicité de ce lien mère-fille. On étouffe et c'est une lecture en apnée. Il y a bien cette histoire d'amitié avec une copine qui aurait pu apporter un peu d'oxygène à ce huis-clos, mais celle-ci tourne court et nous met encore plus mal à l'aise.

C'est dérangeant, malsain, et l'écriture, poétique et précise à la fois, n'est pas parvenue à me faire apprécier ce livre, pourtant Prix Goncourt du premier roman.
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Une mère toxique
Un huis clos troublant entre une mère manipulatrice et sa fille . de puis l'enfance, la mère exerce sur elle son emprise sournoise et perverse , faisant le vide autour de leur couple.
Une narration à hauteur de l'enfant puis de la jeune fille que celle ci devient .
Un climat oppressant, accentué par lue écriture faite de l'accumulation de phrases sèches, juxtaposées à l'image des paquets d'objets devenus inutiles que la mère accumule, transporte d'un appartement à un autre et qui encombrent leur lieu de vie .
Un roman qui m'a laissé une forte impression de malaise.
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Entre les lignes l'emprise se lit. Les mots sont choisis. Pauline Peyrade ne brode pas, elle verse et déverse les sentiments dans le silence de scènes dont on mesure l'impact. Deux actes, deux âges. Âge 1 : Elsa a 7 ans et dans ce nouvel appartement acheté par sa mère se tait l'indicible. Dans sa chambre de fille unique, deux lits se superposent. Les gestes ne sont pas ceux d'une mère mais d'une amante en proie à la violence d'un excès. Âge 2 : Elsa l'a quittée, cette mère noyée par sa propre histoire ; elle est partie pour vivre sa vie, mais se débarrasse-t-on vraiment de son passé ?
Texte court au récit lourd, « l'âge de détruire » surprend par l'économie de ses mots. Tantôt charnel, tantôt froid, il vibre d'une force intense dans les non-dits et l'absence de ressentis. C'est au lecteur d'y voir clair. L'écrit dérange, choque par son ton cash dépourvu de superflu prenant à la gorge jusqu'à l'écoeurement.
Je ne peux dire si j'ai aimé ou non ce livre. Je l'ai lu en apnée tout en restant suffisamment détachée pour ne pas être affectée. L'histoire est sordide, les blessures profondes. J'attendais peut-être davantage de « vivant » dans cet écrit chirurgical, et il y a, persistante, cette impression que l'autrice est restée elle-aussi en retrait.
Une lecture déroutante

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Ce texte m'a laissé une impression mitigée !
C'est un exercice de style amplement réussi mais auquel je ne goute peut-être pas.
C'est très clinique, concis, précis et rien ne vous sera épargné. Vous serez plongé dans un tête-à-tête étouffant, un presque huis-clos et rares seront les passages qui vous permettront de sortir la tête de ces eaux troubles.
C'est très abouti en ce sens mais je n'ai pas pris un grand plaisir à la lecture.
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