AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782846815963
96 pages
Solitaires Int (13/11/2019)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Il était une fois, quelqu'un était là, quelqu'un en colère, quelqu'un était malheureux. Quelqu'un n'est plus là. Quelqu'un n'existe plus.

Présentation des éditions Les solitaires intempestifs :
Portrait d’une sirène rassemble trois contes noirs (Princesse de pierre, Rouge dents, Carrosse), trois figures féminines qui donnent corps à la violence, au sauvage, au monstrueux comme autant de forces de résistance aux identités-carcans imposées aux f... >Voir plus
Que lire après Portrait d'une sirèneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai été au départ interpellée par le sous-titre « Trois contes » pour des textes de théâtre mais j'ai progressivement compris la part de monstruosité, de violence, de penchant vers la folie que l'on retrouve dans les contes à travers ces personnages de filles et de femmes. Il y a une forte montée en puissance d'un conte à l'autre.

Le titre du recueil « Portrait d'une sirène » propose un portrait féminin en créature hybride, mi humaine mi bête, les deux s'imbriquant, de façon plus ou moins équitable, plus ou moins enfouie ou visible, la bête affleurant voire prenant le dessus (parfois de façon assez inattendue) au gré des relations sociales et des conventions sociales pour les deux premiers textes, l'équilibre de départ étant beaucoup plus fragile dans le troisième texte.

« Princesse de pierre » est le monologue d'une jeune fille, collégienne sans doute, victime de harcèlement. Monologue certes, mais pas sans auditoire. Elle s'adresse régulièrement à ses harceleurs, les faisant se mettre à sa place, évoquant le détail ténu qui a démarré ce tourbillon infernal, l'incompréhension totale de la victime, la marque au fer rouge pour une vie entière dans la construction de soi et dans son rapport à l'autre.
J'ai trouvé les mots justes et les idées frappantes, cela produirait un travail et une réflexion très intéressantes avec des élèves.

« Rouge dents » pourrait fort bien être étudié à la suite du premier texte, mettant ici en scène une jeune fille face à son reflet dans le miroir. Echange parfois houleux entre les deux, au sujet du paraître, de l'être social, des injonctions, du contournement des injonctions, de l'appropriation de son apparence, de la force nécessaire pour être soi, s'imposer en tant que soi – mais pour quelles conséquences ?
Là encore, mots justes et idées frappantes qui parleront en particulier à des ados, à partir de la 4ème, parfait en lycée selon moi.

J'ai trouvé « Carrosse » plus complexe et moins accessible. Je précise qu'aucune indication de jeu n'est apportée (comme dans les autres textes), on comprend qui parle uniquement par l'alternance d'une écriture sans format spécifique avec une écriture en italique – on devine une mère en crise et sa fille esseulée mais demandeuse d'attention. Je me suis parfois demandé si les deux personnages ne se mélangeaient pas. Ce qui est sûr, c'est que la tension est à son comble et que la violence et la folie transpirent.

Découverte intéressante de cette autrice, Pauline Peyrade, que je suis curieuse de suivre.
Commenter  J’apprécie          40


Videos de Pauline Peyrade (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pauline Peyrade
Pauline Peyrade – Quand l’art dramatique se saisit du réel 15 mars 2022 Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce de Pauline Peyrade met en scène la jeune fille et son agresseur dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont il demeure responsable, pour ne pas dire coupable. Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’on exhorte les soumis·es à la non-violence, au silence, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse.
+ Lire la suite
autres livres classés : théâtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1294 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}