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Citations sur L'Orange de Noël (34)

M'y installer de nouveau je n'en ai ni le désir, ni la volonté. Cette cellule de feuilles n'est plus mon domaine ; je m'en suis exclue et ne me hisserai plus jusqu'à ces territoires de refuge.
Cette année-ci, j'ai grandi plus vite que mon arbre et surtout j'ai changé tandis qu'il demeure immuable. À ce point de notre existence commune, nos destins se sont séparés : il continuera, insensible aux mouvements du monde et aux humeurs des hommes, à porter feuilles et fleurs ; et moi, le monde, j'y suis entrée allègrement de toute la force de mon cœur et de mon esprit longtemps comprimée pour m'en imprégner et le changer ; dans une certaine mesure, je suis devenue maîtresse de ma destinée, tandis que mon arbre demeure soumis aux lois inéluctables des saisons. Nous n'avons plus rien à nous dire.
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Un jour, à la ferme, au milieu d'un repas, dans le silence troublé seulement par le bruit des mastications laborieuses et des déglutitions, je lâchai tout à trac : " Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin..." Mon frère m'écrasa d'un regard de lourde pitié. La Maïré soupira. Pauvre folle que j'étais...
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La laïcité, c'est la liberté ! Alors, laisse-moi libre de croire, de pratiquer, de fréquenter qui me plaît.

(p. 171 - Éd. V.D.B.)
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Les livres, je n’aurais su dire pourquoi, me fascinaient. Je crois que j’y découvrais inconsciemment l’approche d’un mystère qui pouvait être merveilleux ou redoutable. Cette appréhension m’est toujours demeurée. Ouvrir un livre, c’est se laisser happer par un monde qui rappelle « les trous noirs » de l’univers profond, découvrir que tout est possible, se sentir prisonnier d’une opération de magie à laquelle il ne nous est plus donné d’échapper dès lors que nous acceptons d’entrer dans le jeu. Je prenais un livre, l’ouvrais avec précaution, le feuilletais, le refermais brusquement la mort dans l’âme. Ce fruit de l’intelligence me rejetait dans mes limites. Je me disais que jamais je ne pourrais apprendre à lire. Jamais. Cécile surprit mes mouvements de désespoir.

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Autant que les notions de distance terrestres et cosmiques, celles de la durée historique m'étourdissaient, m'emportaient dans un tourbillon d'où les premières cohérences ne se dégageaient qu'avec peine. Par éclairs je devinais le rythme sourd et puissant de ces profondeurs humaines, cette palpitation qui est celle de la vie, ces tempêtes qui propulsaient l'humanité à travers des murs de brume qu'elle perçait d'éclats de foudre et d'incendie.

(p. 269 - Éd. V.D.B.)
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Une orange, je n'avais jamais espéré en trouver une, comme tombée de la hotte du père Noël ou de ses grandes mains de vieillard. Et voilà que Cécile vient de déposer devant moi ce don merveilleux. Une orange. Mon fruit de soleil et de givre. Ma pomme de chair vivante.
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Les livres, je n'aurais su dire pourquoi, me fascinaient. Je crois que j'y découvrais inconsciemment l'approche d'un mystère qui pouvait être merveilleux ou redoutable. Cette appréhension m'est toujours demeurée. Ouvrir un livre c'est se laisser happer par un monde qui rappelle les « trous noirs » de l'univers profond, découvrir que tout est possible, se sentir prisonnier d'une opération de magie à laquelle il ne nous est plus donné d'échapper dès lors que nous acceptons d'entrer dans le jeu.

(p. 76-77 - Éd. V.D.B.)
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Pour manger mon orange, j'ai attendu que Cécile soit de retour. Je l'avais enveloppée dans un mouchoir et placée dans l'armoire, au fond d'une boîte à chapeau pour éviter que les rats ne l'entament.
L'épluchage a fait l'objet de tout un cérémonial. Je voulais la couper sans enlever la peau. Cécile m'en dissuada et me montra comment il fallait s'y prendre. Elle découpa la peau avec un couteau, en spirale régulière, d'une seule pièce que je recueillis précieusement ...
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Parfois, en plein travail, alors que le manche de la fourche ou du rastel me brûlait la paume des mains, j'observais une pause et je murmurais les premiers vers de Leconte de Lisle :« Midi, roi des étés, épandu sur la plaine - Tombe en nappe d'argent des hauteurs du ciel bleu... » et je plaignais Pierre et la Maïré qui trimaient comme des bêtes sans le recours du poème qui donne de la beauté aux spectacles du monde et allège la fatigue, l'ennui ou la peine. J'étais heureuse.

(p. 439 - Éd. V.D.B.)
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Le paquet contenait un Atlas de géographie. Je fus déçue, mais ne le montrai pas trop. En revanche, le livre était d’une singulière beauté et sentait le neuf. Je le respirai longuement. Les odeurs, jalon de mon petit univers d’animal sauvage, gardaient beaucoup d’importance dans ma vie. Fred se mit à rire. Ce n’est pas avec le nez qu’il faut lire !
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