Voilà un livre que l'on pourrait appeler un récit d'Histoire, et rattacher au genre popularisé par Alexandre Dumas.
Tout y est : la belle duchesse et son château, les complots ourdis par de traîtres félons, les fidèles chevaliers servants, le bon roi, la botte secrète, la cape, l'épée et les cavalcades ...
"Chronique d'Anne de Bretagne" est le second volume de "L'héritage de Louis XI".
Il fait suite à "L'ami du Téméraire".
Mais il peut se lire indépendamment du tome le précédant.
Il a paru en 1958.
Il est illustré, au crayonné noir et blanc, par Henri Dimpre.
Henri Dimpre fût, durant deux décennies, l'âme du "Pilotorama" qui orna les pages centrales du journal d'Astérix et Obélix de véritables petits chefs-d'oeuvre, graphiques et rédactionnels, artistiques et pédagogiques.
Voilà qui méritait d'être souligné, et plusieurs de ces magnifiques "Pilotorama" auraient fait un plus bel emballage encore au texte de Gille Phabrey s'ils ne lui avaient pas été postérieurs dans le temps.
Faîtes donner le branle aux cloches de toutes les églises !
Sa naissance est annoncée pour le 26ème jour de janvier 1476.
Longue vie à Anne de Bretagne, fille du duc souverain François II et de Marguerite de Foix, sa seconde femme !
Ce livre est l'histoire de la duchesse Anne, du rattachement de son duché au royaume des francs, de l'amour d'une jeune femme pour un beau chevalier et des traîtrises auxquelles elle dût faire face au sortir de son enfance.
L'Histoire y est embellie.
Mais n'est-elle pas plus passionnante comme cela ?
Le récit a un petit côté naïf, et se pare de beaux atours chevaleresques.
Mais il est rapide, entraînant et captivant.
L'on retient son souffle lorsque la petite duchesse est menacée, lorsque les fers se croisent pour la défendre.
Fort heureusement, les félons tâteront de la la botte secrète du chevalier de Carendec !
La "chronique d'Anne de Bretagne", lorsqu'elle est rédigée par Gille Phabrey, est à mi-chemin entre le récit historique et le roman de cape et d'épée.
Le plaisir du lecteur s'en trouve multiplié.
Celui de l'historien, lui, s'en trouve peut-être plus mitigé ...
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Les paysans qui, levés tôt, voyaient défiler à une allure de cauchemar deux cavaliers portant chacun un enfant chaudement enveloppé croyaient à un rapt et se signaient en appelant la colère céleste sur les bandits.
Nul ne pouvait se douter que c'était la petite duchesse et sa soeur qui passaient là entre les bras de leurs plus fidèles amis ...
Sa vie durant, Louis XI est un perpétuel malade : « brûlures d’estomac, crises de foie, goutte, congestion hémorroïdaire qui l’empêche de marcher, eczéma purulent », selon Ivan Gobry qui — pour son physique — cite Basin : « Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité ». Ce jugement mérite d’être toutefois pondéré par l’hostilité que l’ancien évêque de Lisieux portait au roi à la suite de son bannissement du royaume en 1465. Basin entreprit de régler ses comptes, en 1473, dans une biographie censée révéler « ses ruses, ses malices, ses perfidies, ses sottises, ses méfaits et ses cruautés » sous couvert d’objectivité.
Louis XI se fait inhumer dans la basilique Notre-Dame de Cléry, qu’il avait fait édifier vers 1467.
Ris, petite princesse au destin tragique, ris de tout ton coeur d'enfant, pendant qu'il en est temps encore ...
Les traîtres avaient toujours existé.
Pourquoi serait-elle la seule à n'avoir auprès d'elle que des archanges ou des Lohengrin ?
Rêves de petite fille ! Littérature ! Chansons de Geste mensongères !
On balaierait tout cela comme l'ordure des chemins ! ...
- Dégainez, monsieur ! Ou je vous expédie sans autre forme.
- Rouwarc'h, vous vous chargerez de ce jeune oison, c'est besogne assez facile pour vous.
Les quatre hommes tombèrent en garde. Il s'agissait de jouer serré car la partie était d'importance ...