Le bel hommage d'une femme pour son mari décédé d'un cancer dans la fleur de l'âge, et partage avec nous ses souvenirs de ses moments passés avec lui, leur bonheur si simple. Elle affronte son deuil avec courage mais en même temps comme tout le monde, elle n'a pas le choix, la vie et son quotidien reprend toujours le dessus.
Avant de lire ce livre j'imaginais Anne Philippe comme "la femme de", uniquement. En le débutant j'ai découvert une personne à part entière, vaillante, exploratrice, et dotée d'un beau brin de plume. Pourtant la magie n'a pas fait son office. Écrit quatre ans après la mort de son époux (j'ai calculé) cet ouvrage est la statue de marbré posée sur la tombe de leur couple, et c'est tout. Assez vite, pardon mais je me suis lassée de la redite de cet amour unique, extraordinaire, que la mort a ravi au temps. Qu'en aurait-il été s'ils avaient vieilli de compagnie, si l'âge avait peu à peu estompé la beauté du petit Prince du théâtre ? Pour moi ce livre est une catharsis qui a permis à son épouse de survivre, et rien de plus. Je l'ai trouvé aussi terriblement daté. Elle a fait le choix de lui taire la réalité de sa maladie et son issue fatale. le destin a voulu qu'elle n'ait à dissimuler "que" vingt jours. Qu'en aurait il été s'il avait fallu se taire plus longtemps ? Pour avoir accompagné mon père il y a bien longtemps je m'interroge. Je lirai à l'occasion l'ouvrage de Jérôme Garcin. Histoire de ne pas rester sur ce rejet catégorique.
En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.