Amalia

La charge mentale est un sujet à la mode, une réalité pour bien des personnes, singulièrement pour les femmes soumises à la double journée et par conséquence à la double peine. Sur ce sujet rabattu à longueur de billets sur les Réseaux sociaux, en creux de tant de magazines féminins et autres supports de communication qui diffusent à jet continu des injections contradictoires de perfection, d'efficacité, de décroissance et de bienveillance, Aude Picault réalise un album un peu fade, pour ne pas dire niais. Les poncifs plombés de bons sentiments s'enchainent au fil des pages sans surprise, ni point de vue. le dessin un peu moche mais aux couleurs fraîches n'apporte pas de contrepoint qui aurait plus sauver l'entreprise.

J'ai été très déçue par cette lecture qui s'annonçait comme "une plongée tourbillonnante dans la réalité de la charge mentale", comme l'indique le bandeau promotionnel, et toutes les critiques dythirambiques que j'avais lues. Alors certes le sujet de la charge mentale y est abordé puisque l'on suit le quotidien d'une mère de famille recomposée qui affronte un burn out professionnel et une crise existentielle.

Mais au final le livre est surtout axé sur une vision idéologique et caricaturale de notre société où l'entreprise, l'industrie, l'agriculture conventionnelle, le capitalisme somme toute sont désignés comme responsables de tous les maux. Cette vision est tellement clivante et prégnante que personnellement cela m'a révoltée et je n'ai pas pu apprécier les autres aspects intéressants du livre.

Pour conclure je dirais que cette BD est plutôt pour moi le porte drapeau d'une vision politique, écologiste idéalisée, qu'un travail sur la charge mentale des femmes.