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3,52

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 2001, comme plusieurs kosovars fuyant la guerre, un frère et une soeur arrivent en France, à Lyon plus précisément ; c'est leur parcours que nous retrace l'autrice. Chacun des deux a une volonté différente, leur avenir l'est aussi : l'une souhaite ardemment s'intégrer à la société française ,
J'ai beaucoup apprécié les descriptions poétiques de l'hiver lyonnais, j'ai parcouru avec les protagonistes de l'histoire les rues et les quartiers que je connais bien, j'ai compris sans regarder le lexique un des seul mot albanais que je sais.
Hélas, la situation est bien différente maintenant, près de vingt ans après et il n'est plus guère question de droit d'asile et d'accueil décent pour ces migrants venus de l'Est !
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Après "N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures" sur le regroupement des nomades en France, en 1940 , Voici "Venus d'ailleurs", un livre sur l'exil dramatique.
Jamais accepté pour ceux dont le coeur reste dans le souvenir du pays perdu, résolument contourné pour d'autres afin de conquérir la nouvelle vie.

Un frère et sa soeur, d'une vingtaine d'années, ont fuit le Kosovo mis à feu et à sang par les Serbes de Milosevic. Il en allait de leur survie.
Le garçon, taciturne, solitaire, crie sa rage, sa douleur dans les graffs dont il couvre les murs d'ateliers désaffectés. La fille, combative, ambitieuse, met toute son ardeur à réussir son intégration.

L'écriture colle au ressenti des jeunes gens qui doivent "apprendre l'exil au fil des kilomètres, apprendre à se délester de presque tout".

Bref, j'ai vraiment, vraiment aimé la façon dont Paola Pigani nous fait partager cette tranche de Vie;

Et, mais cela est très personnel : comme j'ai vécu plusieurs années proche Lyon, j'ai retrouvé avec plaisir des rues et des lieux.
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Beau roman d'une grande sensibilité, magnifiquement écrit, qui amène le lecteur à partager le quotidien de deux demandeurs d'asile kosovars, Mirko et sa soeur Simona, leur histoire passée et leurs espoirs présents.

Sans en rajouter, à petites touches, Paola Pagani décrit par bribes l'horreur d'un conflit, la fuite à l'étranger comme seule solution à une spirale de violence, l'arrivée dans un pays étranger où tout est inconnu, angoisse et incompréhension, à commencer par la langue.

La langue, c'est ce qui soutient Simona, qui se projette dans son désir d'intégration. Elle se veut comme les autres et pour se faire apprend la langue française, mot par mot, avec la complicité taquine d'Ousman, le vigile du magasin qui l'emploie.

Mirko, de chantiers en chantiers, côtoie la communauté bigarrée des travailleurs étrangers. Ses pauses, ses déplacements, sont autant de moments où son esprit erre encore là bas, au Kosovo. Plus âgé que Simona, il ressort plus marqué de ce qu'il a vécu.

Par moments, dans sa nouvelle vie à Lyon, il retrouve un groupe informel de tagueurs. Un univers d'où vient Agathe, désormais passée à peinture, et qui commence à exposer lorsqu'elle croise Mirko. De non dits en regards croisés, Agathe et Mirko se rapprochent. Mirko se laisse aller avec elle à verbaliser ce qu'il a vécu et subi.

Ce beau roman a le grand mérite de ramener ces « venus d'ailleurs » à leur quotidien, au plus prés, sans esbroufe. Bien au delà des statistiques et des chiffres.

Au passage, la ballade dans Lyon, vue au niveau de la rue et des quartiers si différents, recrée bien les ambiances de la ville, pour qui la connaît un peu.

La fin du livre perd un peu de la magie que les mots avaient su créer, mais qu'importe ; ce court roman mérite une plus large diffusion.
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Apres N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures, encore une fois Paola Pigani décrit avec poésie, humour et gravité les tribulations d'une autre communauté que les tziganes. Cette fois-ci, ce sont des réfugiés Kosovars, un frère et une soeur, débarqués en France, lui manoeuvre, elle vendeuse et bien décidée à s'intégrer, quitte à utiliser des formes désuettes de la langue française.... Nouveau petit bijou de l'auteur que je relis avec bonheur. Avis aux amateurs.
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Ce récit hyper réaliste, superbement écrit, est un hymne pour les immigrés. Paola Pigani dévoile les pans des vies de ces êtres qui cherchent éperdus leur voie en France. le jeu habile de l'histoire porte la palme haute du tout possible. Par la rencontre entre Mika, Kosovar et Agathe, jeune Française. Cette dernière, artiste, intelligente, mais fragile ressent pour Mika un amour qui grandira de jour en jour. Quand les contraires s'assemblent, sur le fil mince d'une possible relation, les sentiments se heurtent au destin qui ne lâche pas des yeux le passé des protagonistes. Mika, formidable de courage et de ténacité se débat contre ses démons, sa terre, et la nostalgie, prisme éprouvant. Paola Pigani délivre les maux sur des mots puissants, poétiques, palpitants et beaux. Actuel, ce roman puise sa source dans une encre hélas trop véridique. La tragédie des exilés sur les murs de nos vies éclate en mille morceaux. Ce livre utile , indispensable, fera grandir le lecteur, et ce dernier, cherchera Mika jusque dans sa propre vie.
Tout simplement beau, poignant, et sensible.
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Gros coup de coeur pour ce très bon roman.

De la même manière qu'elle avait su nous faire entrer dans la peau d'une jeune tzigane dans son précédent roman, Paola Pigani nous permet de suivre le parcours chaotique de deux migrants.

Mirko et Simona ont fuit le Kosovo en guerre pour atterrir à Lyon après une escale italienne mais le frère et la soeur ne vivent pas cette expérience de la même manière. Simona rêve d'intégration et Mirko de retour auprès d'un jeune neveu.

Le parcours de ces jeunes gens permet de mieux cerner ce que peuvent vivre les migrants notamment dans le contexte actuel.
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Une écriture délicate et sensible pour évoquer le parcours très différent de ces deux jeunes exilés dans un pays où il y a tout à apprendre, à commencer par la langue. Les rencontres qu'ils feront seront décisives, dont une très jolie, celle du bouquiniste qui va apprivoiser quelque peu Mirko et mettre un peu de lumière à sa façon dans sa vie ....
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Venus d'ailleurs raconte l'histoire d'un frère et et d'une soeur qui ont fui leur pays, le Kosovo, pour se réfugier en France. A peine a-t-elle franchi la frontière française que Simona se jette corps et âme dans cette nouvelle culture, à laquelle elle veut appartenir. Cours de français, recherche d'un logement, d'un travail. L'Européenne, comme elle se définit, veut se fondre dans la masse des Français pour être l'une des leurs. Elle se débat avec ces nouveaux mots qui l'entourent, déchiffre les titres de journaux, use et abuse d'expressions françaises sans regarder en arrière.

Marko en revanche est amputé d'une partie de lui-même. Difficile de s'arracher à ses racines, difficile de ne pas voir la guerre à travers une foule de détails qui l'entoure, difficile d'être si loin de ceux restés aux pays. Il se débat avec son identité et ses sentiments mêlés.

Les mots sont justes, le style est limpide, les émotions intenses et le tout est maîtrisé. C'était beau.
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