Cette bd nous explique pourquoi les occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes ne sont pas partis lorsque le projet d'aéroport de Nantes a été abandonné par le Président de la République. Beaucoup dans l'opinion n'ont pas compris cette détermination à rester pour occuper le terrain.
L'auteur mène une enquête à l'intérieur même de la Zad pour nous faire comprendre l'esprit qui règne sur ce bocage où les hommes sont en communion avec la nature, les animaux et les plantes face aux forces de l'ordre. Inutile de préciser que c'est un témoignage à charge contre l'autorité en place par la volonté du peuple dans son ensemble.
C'est un autre regard sur la Zad dans sa dimension cosmique et philosophique à ce que j'ai compris. Il y a également une certaine forme de gouvernance où les grades ne comptent pas car chacun a sa place. L'auteur espère un changement de notre perception du monde d'où cette recomposition en cours.
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Alessandro Pignocchi explique comment à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes s’expérimente, à partir de nouvelles façons d’appréhender le monde, une vie plus respectueuse de notre environnement et durable.
C’est au cœur des barricades qu’Alessandro nous donne à voir, au travers de ces lunettes citronnées qui le protège des lacrymos, les luttes pour la défense de la ZAD. Grâce à un tête-à-tête imaginaire (supposition) entre Alessandro et un CRS on capte les concepts Zadistes. Nous sommes aussi accompagnés par une mésange qui n’a pas non plus l’intention de quitter la ZAD. Enfin, nous rencontrons parfois des salamandres, une espèce menacée, qui ont toutes les peines du monde à survivre que ce soit dans la ZAD pacifiée ou en lutte. Les soutiens aux Zadistes venus des agriculteurs, de journalistes, des populations locales ou encore d'autres lieux alternatifs en France et à l'étranger n’ont jamais fait défaut dans les situations difficiles.
Le livre emploie la forme de la BD documentaire. J’ai apprécié tout particulièrement les dessins des écohabitats en ruine après le passage des bulldozers. C'est très émouvant et cela m'a permis d'apprécier comment L’État a piétiné cette expérience jugée trop subversive en employant des moyens surdimensionnés. Les textes qui accompagnent ces moments sont aussi les meilleurs par leur objectivité.
Ce qui ne m'empêche pas de critiquer l'argumentaire très fermé dans lequel je ne suis pas parvenu à rentrer.
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