Je refais surface. J'ai le souffle coupé, l'impression de m'être pris un coup de poing entre les deux yeux, une douleur atroce m'irradie toute entière, de celles qu'aucun mot, qu'aucun geste ne peut consoler et qui fait ruisseler sur mes joues ces larmes amères, ces vraies larmes dont on oublie le sens à force de les verser pour des futilités.
On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du coeur, on va en boîte plus qu'on ne va en cours, on a plus de maisons qu'on a de vrais amis, et deux cents numéros qu'on appelle jamais. On est la jeunesse dorée.
Je ne sais pas quoi lui dire, en fait, je m'en fous complètement.
Tout ce temps, tous ces visages, tous ces cris de jouissance, ces étreintes sans âmes au petit matin quand la nuit n'est plus, le jour n'est pas encore, ton orgasme prend fin, et tes yeux se dessillent, ta chambre n'est qu'un bordel, Baudelaire est mort et, dans tes bras, il n'y a qu'une putain ...
Le monde est trop petit. A huit ans, on en avait déjà fait dix fois le tour en business class.
Et oui, pour la dernière fois je me suis laissé prendre à ce truc vieux comme le monde, et je porte en moi la douleur séculaire de la Vertu Trahie, que nous autres femmes subissons depuis des siècles à cause ces monstres de couits sans lendemain.
Et je me mets à danser dans la rue, à sautiller, je n'ai pas froid.
J'ai le coeur qui bat à cent à l'heure et ça ne m'est jamais arrivé.
il me dit qu’il aime Paris, qu’il ne pourrait pas habiter ailleurs, qu’il a vécu à Londres, à New York, mais qu’il n’aime que Paris, à cause de ce passé sulfureux qui émane des murs et qui flotte dans les rues, à cause de la lumière des réverbères sur les trottoirs humides, et des visages tristes derrière les vitres des cafés.
Six mois de bonheur...la chute lente... Et un jour on se retrouve à jouer seul. L'autre retire ses billes, reprend ses cartes, et vous restez là, comme un con, devant une partie inachevée... A attendre. Parce que vous ne pouvez faire que ça, attendre. Cesser d'attendre, ça voudrait dire que c'est fini.
«Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo : sois belle et consomme.»