Lettre à une jeune fille qui voudrait partir en Chine

Que vas-tu faire à présent que tu possèdes la connaissance ?
- Je vais vivre comme avant, car la connaissance n'est qu'une autre façon de regarder les choses.

Peut-être vous aurai-je assez occupé l'esprit pour qu'en travaillant ces poèmes vous n'ayez pas eu le loisir de penser à autre chose, car si la pensée ne se fixe pas sur un problème qu'elle est faite pour résoudre, elle bat la campagne et ne cause que souffrance.

(fin, p. 136)

Arthur Waley, le grand traducteur de littérature chinoise en anglais, n'est jamais allé en Chine. Il y fut invité, mais il prétexta son âge et sa santé alors qu'il allait faire du ski tous les hivers. Mais il savait qu'il s'était construit une image de la Chine que le contact avec la prétendue réalité détruirait et qu'ensuite il ne pourrait plus continuer à travailler. Voyagez, mais sachez voyager autour de votre chambre.

p. 12