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EAN : 9782809713909
144 pages
Editions Picquier (03/01/2019)
3.5/5   11 notes
Résumé :
Roman picaresque dans la Chine du 17° siècle. Il a pour personnage principal un de ces marginaux en rupture de ban, à l'esprit libre et contestataire, rétif aux règles de la religion et aux codes de la société de son époque. C'est ainsi que notre héros sera d'abord serveur dans une maison de thé avant de devenir amoureux et de réaliser son rêve en suivant une troupe d'opéra, d'abord comme accessoiriste, puis comme acteur. Mais l'invasion, puis l'occupation de l'empi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un bonheur que de se promener dans les villes de la Chine du 17e siècle. Pas roman, ni conte plutôt chroniques de la vie quotidienne d'un jeune homme qui cherche à devenir. On le suit de l'enfance à l'affranchissement familial, dans les différentes villes et surtout dans les différents métiers qu'il occupera tout au long de sa vie. Fascinant ce portrait que nous fait Jacques Pimpaneau de la richesse de cette vie quotidienne. Des restaurants, des salons de thé, des théâtres, des marchés, des entrepôts...Des villes vivantes quoi ! L'occasion pour celui que l'on suit tout au long de sa vie de nous faire part de ses réflexions sur l'amour, le sexe, la mort, l'art, les relations humaines et/ou professionnelles, les codes et en même temps, ça nous dresse le portrait complet d'une époque de cette Chine qui nous semble bien mystérieuse. Une belle balade, une promenade satisfaisante, une excursion enrichissante.
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Jacques Pimpaneau est un sinologue de renom, auteur de multiples ouvrages dont un très puissant " Chine,histoire de la littérature " , ouvrage qui fait référence . Il est à la Chine ce que Stéphane Bern est aux princesses, vous voyez l'idée.
Il nous plonge ici au début du XVII ème siècle . le narrateur rencontre dans un monastère un vieux jardinier qui lui confie ses mémoires.
Tour à tour serveur, accessoiriste, puis acteur , c'est une vie pleine qui nous est racontée.
Roman intéressant de part son côté culturel foisonnant. le milieu artistique du XVII ème siècle chinois est bien évidemment mis à l'honneur et parfaitement transcrit. Mais il y a aussi une belle tranche de philosophie de vie , de choix à assumer qui rend le texte attachant.
Bien entendu , le métier du narrateur est l'occasion pour l'auteur de nous narrer quelques légendes chinoises , souvent autour des fameux "trois royaumes ", et là aussi ces scénettes sont très agréables.
Focus également sur les traditions ou la religion. Pour autant, ce roman n'a pas eu l'empreinte historique que j'escomptais y trouver. Il aurait pu se passer au début du XXème siècle que l'histoire n'aurait sans doute pas trop évolué. Mais peut être est ce la Chine qui n'a pas trop évoluée ?
Lecture agréable , portée par un texte simple et gorgé de références au théâtre chinois.
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En matière de Chine, et notamment de Chine ancienne, Jacques Pimpaneau n'est pas le premier venu : aux éditions Picquier, il a déjà publié une dizaine d'ouvrages sur le sujet ; parmi ceux-ci, j'avais déjà lu "Les Chevaux Célestes" paru il y a quelques années, tandis que "Chine : Culture et Tradition" est dans ma pile à lire. Sa dernière parution, "Roman d'un saltimbanque", nous entraîne au 17ème siècle, entre la fin de la dynastie Ming et la prise de pouvoir par les Mandchous. Contrairement à ce qu'annonce le titre, ce n'est pas tout à fait un roman en bonne et due forme, mais plutôt la retranscription de mémoires fictives d'un acteur chinois imaginaire – du moins peut-on le supposer : Jacques Pimpaneau ne précise pas s'il s'est inspiré d'une personne réelle ou s'il a tout inventé.

Après un premier chapitre introductif, les six suivants correspondent aux différentes étapes de la vie du narrateur. Son récit fonctionne toujours un peu sur le même schéma : il rencontre quelqu'un qui lui donne l'opportunité de changer de métier, de situation, d'environnement, etc. Cela lui permet de se retrouver dans la posture du candide qui reçoit des explications sur tel ou tel aspect de la culture chinoise de son époque : croyances religieuses et superstitions populaires, commerce, politique, monde du théâtre et de l'opéra... L'ensemble est didactique et informatif, écrit dans un style assez neutre, sans grandes envolées littéraires. Le narrateur nous résume son parcours, sans jamais trop s'attarder, puisque son récit autobiographique embrasse un demi-siècle d'une existence riche, le tout en moins de 140 pages. Ainsi l'acteur suit-il les règles de l'écriture théâtrale plutôt que celles de l'écriture littéraire, telles qu'il les édicte dans l'avant-dernier chapitre : à la "rivière dont le courant est lent, qui laisse le temps d'admirer le paysage, de laisser sa pensée vagabonder" (l'écriture littéraire) il oppose le "torrent qui vous entraîne si vite à travers remous et méandres que la pensée se concentre sur la question "que va-t-il arriver ?" (l'écriture théâtrale). Nous sommes clairement ici dans ce deuxième cas de figure.

Plus qu'un véritable roman, on a donc un patchwork d'anecdotes personnelles, agrémentées de courts récits enchâssés dans le récit principal, car après tout nous sommes dans l'univers du théâtre et des conteurs. Auteur de nombreux ouvrages sur la littérature chinoise, on sent Jacques Pimpaneau passionné par la question, toutes les occasions sont bonnes pour nous faire découvrir un conte, une légende populaire ou l'argument d'une pièce de théâtre. Quant aux personnages rencontrés par notre héros, ils se contentent de jouer les utilités, ce ne sont que des silhouettes, des archétypes ; pour preuve, ils n'ont souvent pas de nom : le maître, la patronne, la jeune fille, le vieux... Mais ce n'est pas forcément une faiblesse du récit, c'est même un choix narratif plutôt cohérent, car cela fait écho aux marionnettes du théâtre d'ombres présentées au début de cette histoire. Les conteurs chinois, en effet, accompagnaient leurs spectacles de figurines articulées aux fonctions immédiatement identifiables par le public : guerriers, princesses, prêtres, servantes, divinités... C'est l'une des multiples petites choses que l'on apprend au gré des pérégrinations de notre conteur.

D'une lecture aisée et rapide, "Roman d'un saltimbanque" me paraît tout à fait accessible aux lecteurs qui ne sauraient pas grand-chose de la Chine ancienne. Mais ceux-ci auront-ils envie de lire un récit sur la vie d'un artiste itinérant du 17ème siècle ? Saluons le courage des éditions Picquier : ce n'est sans doute pas le genre de sujet le plus "bankable" qui soit... Du même auteur, j'ai d'ailleurs préféré "Les Chevaux Célestes", non pas qu'il soit intrinsèquement meilleur, mais tout simplement car la Route de la Soie et les relations entre la Chine et l'Asie centrale durant l'Antiquité sont des thématiques qui me parlent davantage. J'ai tout de même passé un bon moment de lecture avec "Roman d'un saltimbanque". Merci à l'éditeur, qui a proposé cet ouvrage dans le cadre de Masse Critique.
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Jacques Pimpaneau est l'un des derniers grands sinologues français; de ceux qui, par leur connaissance de la réalité chinoise, ne se sont jamais illusionnés sur la nature du régime pseudo-communiste de ce pays et ont vite su distinguer derrière les masques révolutionnaires de ses dirigeants la réalité totalitaire de leurs procédés et leur cynisme criminel. Réalité totalitaire qui se perpétue désormais sous la forme d'un des plus brutal capitalisme de la planète.
Ces circonstances expliquent le regard quelque peu désabusé que Pimpaneau porte sur ce pays dont il connait si bien la richesse culturelle passée. L'espèce de fatalisme que véhicule le personnage central de ce court roman n'est sans doute pas étranger non plus à cette situation.
Le récit se situe à la charnière entre l'époque Ming (1368-1644) qui fut une dynastie d'origine chinoise et l'époque Qing, dynastie d'origine Mandchou qui s'imposa donc militairement en 1644. L'impermanence des choses, sentiment si caractéristique de la mentalité chinoise, s'en trouve donc fortement accentuée. Notre saltimbanque traverse sa vie comme une errance, acquérant au fil des années la conscience du peu de prise qu'il a sur les choses et sur son propre destin; saisissant le bonheur quand il s'offre mais sachant aussi faire face à la perte. C'est donc une belle leçon de vie que nous offre encore Jacques Pimpaneau - même si elle est également empreinte d'une certaine tristesse.
Mais un autre grand sinologue, Simon Leys, faisait remarquer dans l'un de ses derniers ouvrages que celui qui estime, sur le tard, avoir pleinement réussi sa vie ne devait pas avoir beaucoup d'ambition au départ - considération dont tout un chacun appréciera ici la lucidité.
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Tout d'abord merci à Babelio et aux Editions Picquier pour m'avoir permis de lire ce livre grâce à l'opération masse critique.

Je ne sais vraiment pas trop quoi penser de ce livre, j'ai vraiment aimé en apprendre beaucoup sur la Chine de cette période, les coutumes, les mentalités et ce dans plusieurs milieux, pour moi qui suis vraiment un néophyte dans ce domaine, c'était un vrai bonheur.
Et en même temps, j'ai trouvé que ce n'était pas vraiment une histoire qui m'était conté mais une succession de petites séquences mises bout à bout. Pas vraiment réussi à avoir de l'empathie pour aucun des personnages, même si l'évolution du personnage central n'est pas sans intérêt.
Disons qu'en 130 pages maxi, donc plus une nouvelle qu'un roman, il est difficile de développer vraiment des caractères, ou des personnages secondaires. Beaucoup de petites histoires, savoureuses, instructives viennent épicer la narration mais aussi délayer le récit principal.
Donc un peu déçu sur la forme, mais pas tant que cela sur le fond. Il y a, disséminé dans le récit, des pistes de réflexion, qui tiennent en 3 lignes, mais qui sont très efficaces.
Il m'a aussi donné envie de me plonger un peu plus dans l'histoire chinoise, de m'intéresser au peuple chinois, son rapport au bouddhisme, au taoïsme, et comment tout cela amène au pays que nous connaissons aujourd'hui. Et juste pour ça c'est gagné.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Écrire pour être joué est différent d'écrire pour être lu. Le public peut être le même, mais la situation est différente. Dans un cas, il est chez lui, peut interrompre la lecture à sa guise, sauter un passage qui l'ennuie, revenir à un autre qui attire son intérêt, poser son livre pour laisser sa pensée flâner après une phrase qui lui suggère des idées personnelles. Au théâtre, on est prisonnier dans une salle, on doit rester immobile, concentrer son attention, car pas question de revenir en arrière si l'on a laissé s'échapper un moment clé. Les passages descriptifs doivent être brefs, et le texte se concentrer sur les sentiments. Les rebondissements de l'action doivent tenir le spectateur en haleine, il faut que, sans interruption, il se passe quelque chose sur scène. La lecture, c'est suivre une rivière dont le courant est lent, qui laisse le temps d'admirer le paysage, de laisser sa pensée vagabonder. Aller au théâtre, c'est suivre un torrent qui vous entraîne si vite à travers remous et méandres que la pensée se concentre sur la question "que va-t-il arriver ?"
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Je n'enviais pas le destin de ces héros historiques. Mon rêve était d'être non pas un humain, mais un personnage à l'intérieur d'une légende, et d'y vivre au milieu de toutes sortes d'animaux, dans un pays où l'on pourrait caresser les tigres, chevaucher les cerfs et se blottir la nuit entre les pattes d'un ours. Je ne pouvais pas le dire. "Tu es maintenant trop grand pour raconter des histoires pareilles", m'aurait-on répondu. Et dire qu'aujourd'hui, à mon âge, j'en rêve toujours !
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Nous sommes dans une société où la famille, le pouvoir impérial, l'emprise des sociétés secrètes, des guildes nous emprisonnent. Comment échapper à ces carcans qui s'accumulent sur nos épaules ? À qui veut être indépendant, il ne reste qu'un seul moyen : fuir. Partir dans un lieu où nous serons un étranger qui sera toléré sans être obligé de se soumettre aux règles locales. Aller habiter sur une de ces montagnes où vivent des populations qui ont des coutumes différentes des nôtres, sans doute tout aussi astreignantes pour leurs membres, mais où nous ne serons que des hôtes qu'on accepte, ou du moins qu'on tolère.
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C'est un plaisir de faire pousser des plantes et d'élever des animaux. Les plaisirs simples sont les seuls à nous apporter des instants de bonheur paisible. Le jardin est un îlot où l'on peut fuir le désarroi qui nous entoure, et se réfugier de la violence qui règne sur le monde. Le plaisir de jardiner croît avec l'âge, mais on devrait l'enseigner à tous les enfants. C'est un plaisir qui imprègne les autres plaisirs et leur confère une certaine douceur. Je n'ai jamais rencontré un jardinier violent ou querelleur.
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