S'appuyant sur sa connaissance des textes anciens et principalement de l’œuvre de l'historien Sima Qian (-145-86 avant J.-C.), Jacques Pimpaneau nous offre ici le récit des aventures de Zhang Qian (mort en -113) qui, à l'occasion de ses voyages exploratoires et de ses missions diplomatiques pour l'empereur Wudi des Han, fut le principal initiateur de ce qui deviendra la fameuse "Route de la soie", passage obligé pendant des siècles de tous les échanges entre l'Extrême-Orient et l'Occident. Au-delà de ce récit, Jacques Pimpaneau fait également de son livre une véritable ode à l'ouverture aux différences culturelles et au respect des différences entres les peuples. Constatant que beaucoup de conflits aux conséquences calamiteuses sont directement liés à l'ignorance ou au mépris de ces différences.
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Bonne petite découverte qui se lit rapidement. Avec cette histoire on va droit au but : l'histoire d'un chinois de base qui finalement devient un peu malgré lui l'ambassadeur de son pays.
Avec lui on découvre une époque et une Histoire qu'on connait peu.
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Ils m'ont parlé d'un grand royaume traversé par un immense fleuve qui déborde chaque année et irrigue les terres le long de ses rives, qui deviennent ainsi très fertiles. Ceci explique la richesse de ce pays, célèbre en particulier pour ses temples et pour les tombeaux de ses souverains et de leur famille.
Le partage culturel est le seul lien solide entre les peuples aussi bien qu'à l'intérieur d'un même pays. Si l'unité de la Chine a survécu aux guerres intestines, aux luttes de chefs cherchant le pouvoir et à s'approprier un territoire plus grand, c'est parce que nous partageons les mêmes croyances, les mêmes Classiques, la même écriture, les mêmes mythes et légendes, donc la même mentalité. Voilà pourquoi nous restons chinois où que nous soyons. Il en est de même entre les peuples. Si l'on connaît la culture de l'autre, si cette connaissance se répand dans toutes les couches sociales pour éviter préjugés et malentendus, si l'on partage nos œuvres, si l'on apprend à respecter les différences, car elles existent et doivent persister, il devient plus difficile de considérer l'autre comme un danger et, du coup, comme un ennemi.
Je repensai au sens du mot Tao, qui veut aussi dire la voie, le chemin. Au cours de la vie, nous suivons une voie qui comporte des croisements, devant lesquels il faut tourner à droite ou à gauche, ou continuer tout droit.
(...) Une fois lancé sur une voie, il est impossible de revenir en arrière. Il faut assumer au mieux ce qui vous arrive sur cette voie que l'on croit avoir choisie, alors que la chance comme au jeu s'amuse à vous jouer des tours.
Ce souverain, qui avait usurpé le titre réservé jadis à l'Empereur du ciel, voulait transformer la Chine selon son idée sans tenir compte de rien ni de personne, comme si l'empire et tous ses habitants étaient des objets malléables devenus sa propriété personnelle. Cette rationalisation à outrance était curieusement mêlée à des superstitions ridicules ...
Ne pas savoir à qui on a affaire et assimiler tous ceux que l'on rencontre aux peuples que le hasard nous a rendu familiers ne peut entrainer au mieux que des malentendus, au pire des désastres. Je me sens assez coupable de n'avoir pas mieux fait comprendre combien les populations avec lesquelles j'avais établi des contacts étaient très diverses et que l'on ne pouvait avoir la même approche à l'égard de chacune.