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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman psychédélique et halluciné, « Les Fleurs du karma » narre les fugues respectives de deux jeunes femmes à deux époques différentes. Les années 2000 pour Laïka Orbit et les années 60 pour Kinky Baboosian. Entre elles, un mathématicien complétement barré, voire carrément fou, fait le lien. Insatisfaits, ils fuient tous les trois la société. En quittant le domicile familial, en marquant sa désapprobation par le mutisme et des airs de « Bouddha boudeur », en s'injectant des drogues de toute sorte ou en vouant sa vie aux mathématiques (peut-être pas les plus académiques) tout est bon pour se mettre en orbite, loin d'une repoussante réalité.

Pincio complique un peu les choses avec l'histoire de Laïka Orbit. Un nom qui en dit long : Laïka fait évidemment référence à la première chienne à avoir été envoyé dans l'espace, en orbite autour de la terre plus précisément. Et c'est peu dire que le monde dans lequel évolue ce personnage fait problème (en matière de réalisme) : A Cloaqua Maxima, les industries ne produisent que de la merde, la poussière est partout et sert à contrôler la population, tandis qu'un répondeur spécial « délation » a été mise en place par les autorités. Quelle est cette réalité ? Voilà qui suscite l'intérêt du lecteur dès les premiers chapitres et qui donne un ton très transfictionnel au roman.

Si la réponse apportée à cette question concernant Laïka Orbit (qu'est-ce donc que cette réalité improbable ?) ne convainc pas complétement, le roman réussi parfaitement à captiver le lecteur : Pincio est un superbe narrateur et le personnage du « mathématicien fou » (le personnage qui fait le lien entre les deux femmes) est très attachant, genre personnage « coup de coeur » dont on se souvient longtemps. Peut-être n'est-il pas nécessaire de tout comprendre après tout ? Puisque je vous dis que c'est un roman halluciné… ;-)
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Après mon enthousiasme pour «Cinacittà, mémoire de mon crime atroce», je tournais autour des fleurs du karma depuis quelques mois, sans oser l'ouvrir, par peur d'être déçue.

“Have you ever had that feeling
when you're not sure if you're awake or still dreaming?
...Don't be afraid.” (*)

Pas besoin d'avoir peur, c'est un très bon trip, dans l'ombre porteuse du grand Philip K. Dick – avec Laïka Orbit, jeune femme perdue dans un monde recouvert de poussière rouge qu'elle ne reconnaît pas, et qui cherche dans ses souvenirs pleins de trous le chemin pour la ramener dans sa réalité - avec Kinky Baboosian, ayant fui la côte Est après l'envol de Laïka en orbite autour de la Terre, comme des milliers de jeunes dans les années 60, en route vers Frisco - avec son fils né en plein été de l'amour à San Francisco, un enfant sans nom et sans numéro de Sécurité sociale, et qui, dans le grand foutoir du Flower Power, s'enfuit dans les nombres, y cherchant des traces de régularité absentes du réel.

L'idéal de fuite ne dure jamais. La poussière du temps et de la paranoïa s'infiltrent partout, et finissent par mener au désenchantement.

« Enfant, j'avais compris que la paranoïa était un atout, une des façons les plus gratifiantes de donner un sens à la vie. Malgré cela, assister à la fin d'une époque a été pénible pour tout le monde. Même pour moi, qui la détestais de tout mon coeur. J'ai vu des choses que vous, contemporains, ne pourriez imaginer. Des agents infiltrés devenir des hippies dans l'âme en tombant amoureux de jeunes filles qui n'attendaient que de se lier avec quelqu'un qui joue double-jeu, vu qu'elles avaient fini par se lasser de cette fable Peace & Love. J'ai vu des adultes, jeunes et moins jeunes, des deux factions, perdre leur propre identité. Des policiers arrêter de croire au respect de la loi et des contestataires signer le registre des salariés du FBI pour le simple plaisir de se trahir eux-mêmes et de trahir leurs amis. J'ai vu les meilleurs esprits de cette génération fuir et se détruire aux acides pour retourner d'où ils étaient partis. J'ai vu le monde tourner. J'ai vu le pas lent et funèbre avec lequel le monde redevient la merde qu'il était auparavant. »

Les fleurs du karma est excellent roman sous substance.

(*) GMS – Arabian night on mescaline
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