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Citations sur Le conteur philosophe (15)

Sans intelligence ni réflexion, le respect n'est rien.
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Les contes n’enseignent pas des vérités . Ils posent seulement des questions. Et ces questions me semblent plus riches de sens que toutes les certitudes.
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la vraie noblesse est celle du cœur !
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Il faisait beau. On avait dressé les couverts dans le jardin. Il y avait une belle nappe blanche, de jolies carafes remplies de vins couleur de rubis. On avait déjà porté sur des plateaux d'argent mille amuses-bouches plus appétissants les uns que les autres. Des rires fusaient. On sentait, venant des cuisines, le fumet délicat des plats à venir. Quelques cailles farcies tournaient sur des broches. Tout était en place pour le plus délicieux des repas...
Mais il n'avait pas faim!
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Alors que nous nous promenions sur les hauteurs de l'île, nous aperçûmes dans le lointain un homme en armure. Inquiets, nous nous apprêtions à rebrousser prudemment chemin, mais Sophios nous contraignit à aller au devant de cet être effrayant... qui se révéla être un apiculteur, emmitouflé dans ses vêtements de protection. Alors Sophios composa à notre intention cette petite fable:

Le lapin, la belette et l’aigle



Un lapin, qui n'avait pas vu grand-chose dans son existence, rencontra un jour un troupeau de vaches. Lorsqu'il vit ces énormes bêtes pourvues de terribles cornes luisantes comme des poignards, il détala à toutes pattes. À n'en pas douter, c'étaient là des monstres dangereux dont il devait bien se garder. Plus loin, à bout de souffle, il rencontra une belette. Elle semblait sommeiller sur une pierre au soleil. Elle était si gracieuse avec son fin museau, et si attirante avec sa fourrure soyeuse, qu'il s'approcha en toute confiance pour jouer avec elle. La belette, elle, le guettait du coin de l'œil, prête à lui sauter à la gorge. Mais un aigle qui volait dans le ciel avait vu la belette. Cela faisait déjà quelques minutes qu'il décrivait autour d'elle de larges cercles. Et au moment même où la belette tournait vers le lapin ses dents meurtrières, l'aigle lui fondit dessus et l'emporta. Puis il s'envola majestueusement vers le ciel dans le soleil couchant. Le jeune lapin admira le vol puissant, l'allure noble de celui qui lui avait sauvé la vie. «Je sais désormais qui sont mes amis, se dit-il. Ce sont ces grands oiseaux qui gouvernent le ciel.» Hélas, s'il avait su combien il ne faut pas juger les gens sur les apparences ! Cela lui aurait évité de servir plus tard de déjeuner à quelque jeune aiglon..
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- Maître, demanda un jour un de mes compagnons, vous ne nous racontez jamais les grandes histoires glorieuses du passé. N'est-il pas bon de se souvenir?

- Se souvenir, oui ! répondit Sophios. Mais ne pas se laisser envahir ou ensevelir ! Écoutez l'histoire des Monates

Lorsque les morts gouvernent les vivants

II y eut autrefois un peuple appelé Monates, qui fut massacré par ses voisins, les Crébins. Ce fut une affreuse tuerie que rien ne pouvait justifier... et les survivants vécurent désormais avec cette blessure ouverte en eux. À force de courage, ils réussirent à refonder des familles et éduquèrent leurs enfants dans le souvenir de ces horribles souffrances. Les enfants firent de même, ainsi que les enfants de leurs enfants; et les Monates vécurent alors dans une véritable obsession de ce qu'on avait fait à leurs ancêtres. Les souvenirs prirent la dimension d'un mythe qui étouffait les enfants dès leur naissance. Par crainte de voir leur massacre recommencer un jour, les Monates s'armèrent, au point d'avoir bientôt l'armée la plus puissante de la région. Partout ils en vinrent à soupçonner des ennemis qui les menaçaient, des ennemis qu'il fallait contrôler, surveiller, voire anéantir avant qu'ils ne se montrent dangereux. Et bientôt, ce fut à leur tour de tuer et de retourner vers les autres cette violence qui les emprisonnait depuis des siècles. Car s'il est bon de se souvenir, il n'est pas bon de laisser les morts gouverner les vivants.
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Un jour, un élève qui avait bu un verre de trop s'était montré bruyant et fantasque. Aussitôt, les autres élèves Pavaient banni, de crainte que son exemple ne fasse d'eux des débauchés. Lorsque Sophios l'apprit, il nous raconta la fable des deux amis

Les deux amis

II y eut, dans les temps anciens, un homme qui était un véritable ermite. Il ne buvait que de l'eau, ne se nourrissait que de pain agrémenté de quelques fruits, et fuyait la compagnie des femmes. Un jour, son meilleur ami lui dit:

- Comment peux-tu rejeter ce que tu ne connais pas ? Pour ma part, si je ne vis pas dans la débauche, je ne refuse pas de temps en temps un bon repas ni un verre de vin.

Cette réflexion plongea notre jeune ermite dans la perplexité. Il savait que cette remarque était fondée. Pour rejeter le mal, il fallait au moins le connaître, sinon le combat était trop facile. À compter de ce jour, il décida de goûter à tous les plaisirs de ce monde, participant aux banquets, finissant ivre et entouré de jolies femmes. Il connut les plus sombres vices, jusqu'au jour où il reçut la visite de son ami.

- Alors, lui demanda celui-ci, te plais-tu à cette nouvelle vie ? Le jeune noceur s'interrogea sincèrement et dut reconnaître que non, il n'avait pas trouvé le bonheur. Parfois même, au lendemain des pires excès, son apparence le dégoûtait! Il décida donc de revenir à une vie plus sobre et plus chaste. Tout joyeux, il retourna au bout de quelques mois auprès de son ami.

- Regarde, lui dit-il, j'ai retrouvé le chemin de la sagesse

- Tu ne bois donc plus, tu ne participes plus aux banquets, tu ne goûtes plus aux plaisirs de la chair...

- Si, parfois...

- Eh bien, lui dit son ami, tu auras mis la moitié de ta vie pour trouver le chemin que la plupart des gens de ce monde empruntent naturellement...

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Notre maître portait à chacun une attention particulière. Nous sentions qu'il ne se contentait pas d'enseigner, mais qu'il nous écoutait, nous comprenait, nous respectait...

Une partie de cartes

Un de mes camarades boitait. Jamais il n'en avait parlé à Sophios, mais celui-ci sentait bien que ce handicap le rongeait. Le jeune homme le vivait comme une terrible calamité qui l'empêcherait à tout jamais d'être heureux. Aussi, un jour, Sophios l'invita à faire une partie de cartes. L'élève fut un peu surpris, mais fier que Sophios s'intéresse à lui. Tout l'après-midi, ils distribuèrent, jouèrent, abattirent leurs cartes et le jeune homme s'y révéla acharné.

À la fin du jour, alors que le jeune homme venait de gagner une partie avec un jeu pourtant médiocre, Sophios lui parla ainsi

- Vois-tu, le sort nous distribue à la naissance un certain nombre de cartes. Ensuite, c'est à nous de jouer. On peut réussir une belle partie avec des cartes pas fameuses, comme faire une partie médiocre avec tous les atouts dans son jeu. C'est pour cela que la vie vaut d'être vécue, peut-être même plus encore quand on a entre ses mains un jeu qu'il nous appartient de faire briller. On prétend que le jeune homme comprit le sens de cette allégorie !
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Un élève vint un jour frapper à la porte de Sophios. Il trouvait que ses camarades le négligeaient

- Maître, demanda-t-il, comment fait-on pour avoir des amis?

- Ce n'est pas difficile, répliqua Sophios. Efforce-toi seulement de ne pas faire comme le paon...



Le paon qui n’avait pas d’ami



Un matin, le paon se réveilla en se trouvant bien seul. Il se mit à se lamenter. Il n'avait pas d'amis. Personne ne venait jamais le trouver, ni parler, ni jouer avec lui. Bon nombre l'admirait pour son beau plumage, mais nul n'était son ami. Il alla se plaindre auprès de l'éléphant, qui était, en ce temps-là, le plus sage des animaux.

- Regarde-moi, lui dit-il, je suis sans conteste le plus gracieux des oiseaux, pourtant on me fuit comme si j'avais la peste. Jamais une visite, jamais un signe d'amitié ! Dis-moi, toi que l'on prétend sage parmi les sages, pourquoi cette injustice et comment y remédier?

- Il n'y a qu'une façon d'avoir des amis, lui répondit l'éléphant, c'est d'en être un soi-même. Au lieu de reprocher aux autres de ne pas venir vers toi, t'es-tu auparavant soucié d'aller vers eux.
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Un de mes camarades avait tout pour être heureux, pourtant il traînait toujours sur lui une indicible mélancolie. Parfois, il était même prêt à mettre fin à ses jours tant la vie lui semblait pesante. Désespéré, il alla voir Sophios, car il voulait au moins comprendre d'où lui venait cette terrible malédiction.

Dis-moi ce que tu lis …

Sophios questionna longuement le jeune homme qui se prétendait malheureux. Il voulut savoir quel était le dernier livre qu'il avait lu, les musiques qu'il écoutait, le dernier spectacle auquel il avait assisté... Ce n'étaient que des œuvres austères et pleines d'angoisse. Il voulut savoir quels amis il fréquentait. À l'évidence, des jeunes hommes aussi tristes et désemparés que lui. Il lui demanda encore depuis quand il n'avait pas fait quelque chose de ses mains, depuis quand il n'avait pas joué au ballon, depuis quand il ne s'était pas levé la nuit pour regarder les étoiles. Autant de questions que le jeune homme accueillit avec un sourire moqueur. Voyons ! il était trop intellectuel pour travailler de ses mains, trop âgé pour jouer au ballon, trop sérieux pour faire quelque chose d'aussi futile que regarder les étoiles... Sophios poussa un grand soupir et murmura : Pour celui qui désire aller vers le soleil mais lui tourne obstinément le dos, le chemin risque d'être bien long, vraiment très très long !
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