AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste (20)

Je désirais si fort partager avec elle ce regret pourtant, et je n'ai pas osé, j'ai dit que c'était une blague, je n'ai pas eu le cran de lui parler sans distance, sans la moindre once de second degré, et de lui dire, tu sais, c'est la vérité, j'aurais voulu vivre ça, et toi, chérie, enfant adorée, joie de ma vie, ouvre-toi, ne laisse pas le ver du cynisme ou de l'ennui te dévorer le coeur, et lentement te l'arracher.
Commenter  J’apprécie          42
Un grand roman, un tableau, un morceau de musique t'accompagnent parfois bien mieux que ne le ferait un être humain.
Commenter  J’apprécie          50
Jean-Luc était un faible, rusé, comme tous les faibles. Mais il n'a jamais résisté à quiconque, certainement pas à moi.J'avais les pleins pouvoirs dans notre couple. Et j'ai pourtant réussi à courber I'échine, à longer les murs de ma vie, en m'excusant d'exister.
Commenter  J’apprécie          30
Je leur disais, on verra, si vous êtes sages,on verra l'an prochain. Quelle mère manipule ses enfants comme ça ? Beaucoup, en vérité. Nous sommes très nombreuses à nous jouer de leur candeur, de leur soif de vie, de leur confiance en nous. Dorothée y pensait sans cesse, et chaque fois qu'elle avait bien travaille à l'école, ou qu'elle avait rangé sa chambre, partagé ses friandises ou ses jouets, elle venait me demander si cela comptait sur le chemin vertueux à parcourir en vue de l'animal tant attendu. La vie comme une partie de Mille bornes. Je répondais, mais bien sûr, chérie, que ça compte, continue comme ça. Odieux. Nous faisons de nos enfants des êtres sinistres destinés à marchander le bonheur. Nous les fabriquons à notre image. Mais toi tu as résisté, ma fille, je ne t'ai pas abimée, tu étais plus forte que mes lamentables spéculations aux vertus prétendunent éducatives.
Commenter  J’apprécie          10
Il me semble avoir toujours occupé ce monde avec une certaine perplexité, avec incrédulité même, comme si je devais me persuader chaque matin de la réalité de mon existence. Je voudrais me souvenir de moments de joie furieuse, de désir ardent, d'inquiétude fertile.
Commenter  J’apprécie          10
C'est commode Alzheimer, ça exonère d'avoir de la culture.
Commenter  J’apprécie          40
Je m'aperçois que je suis habillée pour sortir, j'ai ma canne en main, ma veste sur le dos, mon foulard autour du cou, mais j'ai oublié ce que je partais faire. Je balaie le vestibule du regard, le salon dans le prolongement, espérant glaner un élément qui me rappellerait mon but de promenade. Mais rien ne déclenche le sursaut de mémoire espéré. Les objets sont bien là où je les attends, mutiques, me défiant comme de sales gosses impertinents. Je les fixe comme s'ils allaient se mettre à me parler et à me dire quoi faire de moi-même. Mais ils gardent un silence obstiné et hostile. Qu'ils sont laids, pour la plupart! Jamais auparavant ils ne m'étaient apparus dans toute leur triste mocheté, dans leur manque absolu de la plus élémentaire poésie, du plus infime caractère. En plus, ils ne servent à rien. D'où nous vient cette tradition de nous entourer de choses sans âme et parfaitement inutiles?
Commenter  J’apprécie          10
J'ai entendu quelque part que les Papous s'occupent bien de leurs vieux: il me reste des bribes de mes beaux voyages, tout n'est pas encore perdu. Je me souviens aussi que les Esquimaux abandonnent leurs aînés sur la banquise pour les laisser mourir. C'est une option comme une autre, et je ne suis pas certaine qu'elle soit plus cruelle qu'une longue agonie en maison de retraite.
Commenter  J’apprécie          60
Mamie a émergé des limbes, on a bien prié et la petite a mis une bougie à l'église, et voilà que maintenant elle se chie dessus et me prend pour Mireille Darc... C'est embêtant quand même. Qu'est-ce qu'on va en faire? En réalité, tout le monde s'en tamponne, des vieux. Enfin, certaines gens aimeraient garder un peu leurs propres antiquités. Mais de manière générale, notre société n'en a rien à foutre des vieux qui peuplent le monde, les anonymes, les sans visage, ceux des autres, ou pire : ceux qui ne sont plus à personne, les innombrables zombies qui traînent leur déambulateur dans les couloirs de l'oubli.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis une lâche. Je l'ai toujours été. C'est l'unique raison qui m'a permis de mener cette existence pourrie, cette vie fausse que je partage avec les 90 % des gens de mon âge en Occident.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (153) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La littérature belge

    Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

    Les ours n'ont pas de problèmes de parking
    Nous sommes tous des playmobiles
    Les Ménapiens dévalent la pente
    Quatrième étage

    15 questions
    63 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}