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sur 112 notes
Tout d'abord des citations de Marcel Griaule, dont la découverte de la cosmogonie des Dogons est un précédent dans l'ethnologie africaine, puis des lettres d'Armand Leroux, puis le cahier rempli par Sacha, le petit de 10 ans couvé par sa mère, puis le récit à la troisième personne de cet Armand, organisateur d'un voyage dans les falaises de Bandiagara, présentant un film de Jean Rouch sur les Dogons, au cours de leur fête où les hommes masqués, avec des jupes en fibres « une ribambelle teintée de pourpre, de turquoise et de jaune », sortent au son des tam-tams, dansent et font fuir les femmes. Ces fêtes ont lieu tous les soixante ans, le dernier Sigui ayant eu lieu de mille neuf cent soixante-sept à mille neuf cent soixante-treize, et nous sommes en Août 2027. C'est le moment de convier tout un groupe à voir ces danses exceptionnelles, surtout que le Mali a été délivré de toute menace terroriste (un peu optimiste, mais passons) et s'est ouvert à la modernité (ceci se révèlera complètement faux). Les fêtes du Sigui commémorent la résurrection du premier ancêtre. Avant, les hommes vivaient éternellement, ils se transformaient en serpents et continuaient leurs jours au fond des grottes. Puis, un des fils a rompu un interdit, et le Dieu tout puissant a condamné les hommes à mourir. (En quoi la cosmogonie de Griaule rejoint Aristophane rapporté par Platon)
Le groupe au départ de Bruxelles n'est pas homogène, plusieurs participants sont difficiles à gérer : la vieille dame aigrie, qui ne va pas cesser de critiquer et de se plaindre, l'épouse qui suit son mari mais morte de peur, la mère folle d'amour et de crainte pour son fils, trois babas-cool, un homme seul collé à son attaché-case.

La découverte à la fois inconfortable et colorée de l'Afrique depuis un bus moyenâgeux, puis un accident, puis un mort, cela n'arrange pas les choses, et nous suivons, désireux de connaitre la culture Dogon que les citations excellentes de « Dieu d'eau » de Marcel Griaule, et les explications que l'auteur nous présente font de cet ethno-polar un petit bijou. Nous sommes pris par l'intrigue savamment distillée, perdus dans ce village pas vraiment ouvert aux moeurs occidentales, pas du tout accueillant, confondus par ce guide qui ne veut rien lâcher, suspendus aux décisions du Hogon ou chef du village et d'autant plus confondus que les éclairages historiques ( le chacal, mauvais fils qui danse, le renard blanc, détenteur des secrets du futur) et les connaissances africaines (les cauris, coquillages servant de monnaie, noix de cola, pour ne pas s'endormir, les calebasses pour se ravitailler en eau) ne manquent pas.
Ces falaises de Bandiagara : « Ce sont d'anciens habitats troglodytes réhabilités en tombeaux… le cimetière dogon, en somme. »
Cependant, poser des questions sur ces tombes, cela ne plait pas du tout à Armand le guide, qui affirme ne pas savoir, ne pas connaitre, découvrir, alors que c'est simplement son job de les guider : de plus, dans ses lettres, il connait parfaitement la culture Dogon. Alors ? Alors ?
Alors, je ne vous en dirai pas plus, sauf vous inviter à lire La parole du chacal, premier livre d'une « Louve », Clarence Pitz dont je remercie Pascale @CalouRmn de m'avoir donné l'envie de le dévorer. Coup de coeur.
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Vos bagages sont prêts? Vos vaccins sont à jour? Je me permets d'insister sur ce point, car notre avion est sur le point de décoller pour le Mali. N'oubliez pas de glisser votre machette dans vos valises et surtout pensez à emmener votre sang-froid, car il va vous en falloir une fameuse dose durant le périple que vous allez vivre avec ce livre.
Cette expédition, qui sur le papier paraît réglée dans les moindres détails, va rapidement tourner au cauchemar, surtout pour Claire, qui a eu la bonne idée d'emmener son fils Sacha, pensant lui offrir un voyage de découvertes et d'enrichissement. Clarence Pitz va faire vivre quelques jours difficiles à ces touristes sortis de son imagination, vous comprendrez bien que je minimise les choses afin de ne pas vous effrayer. Mais au final, vous aurez peur malgré tout, car ce plongeon dans l'inconnu, dans un pays, avec des coutumes, des rites, des ancêtres, bien différents de ce que nous connaissons, va vous terrifier, mais c'est ce que vous recherchez en ouvrant ce roman. ..
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La parole du chacal est l'histoire d'un groupe qui part au Mali pour rencontrer le peule les Dogons, ainsi que s'immerger dans leur culture et leur rite.
Mais vous vous en doutez bien que, ce que devrait être un chouette voyage au départ, finira par être un cauchemar à la fin.

Je découvre l'auteure avec ce livre et je dois dire que je suis agréablement surprise.
J'ai commencé cette histoire sans vraiment savoir de quoi il s'agissait et en ayant distraitement lu la quatrième de couverture. Je ne savais vraiment pas dans quoi je m'embarquais.
Eh bien, dès que j'ai ouvert ce livre, je n'ai plus su le lâcher. Il se lit tellement facilement et même qu'on ait l'impression du contraire avec le nombre de pages qu'il comporte, ce que je lis généralement en 5 jours, ici je l'ai lu en 2 jours !

Par contre, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, mais j'ai été intrigué par leur histoire et j'avais cette envie de savoir ce qui allait leur arriver.
Je ne sais pas comment Clarence Pitz a fait pour m'embarquer dans ce voyage, mais il est clair qu'une fois dedans elle a fait en sorte que je n'arrivais plus à en sortir !

Pour moi ce livre est donc une réussite, avec peut-être des imperfections ici et là mais je m'en moque, moi j'ai adoré !
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Un thriller passionnant qui nous emmène dans un étrange village de Dogons comme oublié du temps.

J'ai été passionnée par ce roman, l'histoire des Dogons et leurs rites funéraires si particuliers. J'en avais déjà appris beaucoup en regardant un "Rendez-vous en Terre Inconnue" qui s'y était rendu pour assister à cette cérémonie, le Sigui, qui est le centre même de l'intrigue. J'ai donc apprécié d'en apprendre plus tout en trouvant facile de m'imaginer les scènes.

Dans ce roman Armand, guide et anthropologue réputé, emmène avec lui en territoire dogon un groupe hétéroclite et disparate : Claire, une mère et son jeune fils de dix ans, Sacha ; un couple âgé dont la femme est plus qu'acariâtre ; un trio de jeunes un peu baba-cools ; un couple d'amoureux un peu en retrait, un homme seul photographe amateur... Leur but ultime, assister à un Sigui, une cérémonie religieuse en lien avec les morts qui se déroule tous les soixante ans seulement. Mais lors du visionnage d'un ancien film, la jeune femme est perturbée par une silhouette fantomatique qu'elle a aperçue au-dessus du village, dans les montagnes composées de grottes troglodytiques. Etrangement, leur guide dévie du sujet et tourne en dérision ce qu'elle a vu, mais elle décide de partir tout de même. Or, en plein désert et en pleine nuit, un fâcheux coup de volant va les obliger à marcher dans le désert jusqu'à un étrange village comme coupé du temps qui lui rappelle étrangement celui du film...

L'intrigue est vraiment passionnante. L'auteure nous fait voyager en pays dogon, nous initie à leurs coutumes, à leurs secrets, leur chamanisme etc. Et en parallèle, on se retrouve prisonniers comme ce groupe de ce village entouré de désert, où la mort est capable de frapper à chaque instant. L'atmosphère de cette sorte de huis clos est étouffante, tout comme l'air irrespirable et la chaleur dans lesquels baigne le petit groupe. Très vite, le pire et le meilleur de chacun fait surface et tous oscillent entre culpabilité et rancoeur. Quand la survie de l'Homme est en jeu, on se rend compte qu'il est capable des pires choses.
L'intrigue est bien ficelée, le suspense omniprésent et donc, on avale les pages sans s'en apercevoir.

Pour ceux qui aiment l'aventure, le frisson, les voyages et l'histoire, n'hésitez pas, vous serez ravis !
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Si vous attendez un polar « classique » avec un délit/meurtre et une équipe d'enquêteurs qui mènent les investigations, vous risquez d'être surpris…
Avec « La parole du chacal », Clarence Pitz nous entraine avec elle dans les profondeurs du Mali, des Dogons et de leurs coutumes…
Tout commence par un voyage « organisé » où Armand sert de guide à un petit groupe de touristes… Un groupe plutôt disparate avec 3 jeunes en recherche de découverte, un couple en quête de (re)construction… et pourquoi pas d'une envie de descendance, un couple plus âgé avec la femme ronchon et acariâtre qui a suivi son époux sans enthousiasme, un homme seul arrimé à son sac contenant un appareil photo dernier cri, et puis Claire et son jeune fils Sacha dont le seul intérêt se résume à l'écran de son téléphone.
Claire semble être la seule à retenir la beauté et la diversité des paysages, la seule à s'en émerveiller… elle semble aussi être la seule à s'interroger sur la personnalité d'Armand, leur guide, et ses réelles motivations à ce voyage d'accompagnement…
Tous les autres passagers ne sont que reproches et jérémiades…
Très vite, on comprend que ce périple est en fait un retour de Armand sur ce terrain qu'il connait bien et dont il rêve de percer les secrets depuis des années !
Armand leur « sert » de guide mais surtout, Armand « se sert » d'eux pour mener à bien sa quête de mystère…
« le chacal ne marche jamais au hasard. Son chemin est toujours parole »
A l'instar de ce « chacal », descendant de leurs ancêtres et que les Dogons respectent tout en le craignant, rien n'est laissé au hasard dans cet ethno-thriller.
Une belle découverte que ce roman à la fois lent et haletant qui nous plonge en apnée dans une sorte de huis clos à ciel ouvert où la vérité n'éclate qu'à la toute fin… et nous laisse meurtris…
Bravo Mme Clarence Pitz ! Vous m'avez saisie à froid et l'Univers des Dogons va m'accompagner longtemps 😊
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"La Parole du chacal" est le seul roman de Clarence Pitz que je n'avais pas encore lu. Voilà cet oubli réparé.

Dans cet ethno-thriller, l'autrice nous embarque dans un voyage au Mali, en pays Dogon, où un groupe de touristes, conduits par un anthropologue, va assister aux cérémonies du Sigui, un événement qui n'a lieu que tous les 60 ans. Mais ce voyage, qui leur avait été vendu comme une occasion unique et merveilleuse, s'avèrera être une pure accumulation de catastrophes, dont la première sera un accident au milieu de la savane, accident qui conduira les touristes dans un village isolé, qui semble avoir été oublié de tous depuis très longtemps.

Les circonstances dramatiques vont susciter des tensions dans le groupe, le caractère des divers personnages se dévoilera peu à peu, ainsi que les raisons sous-jacentes de tout ce qui a pu arriver à cet infortuné groupe de touristes. L'autrice nous décrit les paysages, les coutumes, de façon très prenante. J'ai eu chaud, soif, faim, peur, jusqu'à la fin, terrifiante.

Je recommande vraiment ce roman. Un conseil, toutefois, si vous comptez voyager cet été en pays Dogon, gardez le roman pour votre retour. Vous ne partiriez pas l'esprit serein.
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Ce roman est catégorisé "ethno-thriller". Genre littéraire nouveau pour moi ! Et c'est sans regret que je suis sortie de ma zone de confort même si mes craintes étaient réelles au début de ma lecture. le suspense est présent dès le début. Il ne fait que s'accentuer au fil de l'histoire : des indices apparaissent, laissent des traces, relancent l'attitude des personnages et renforcent le mystère. Et je n'ai rien vu venir, la fin m'a complètement abasourdie !
Mais j'ai été rassurée par le style de l'auteure, précis, fouillé, rigoureux. L'alternance des narrateurs m'a permis de comprendre les différents points de vue et surtout de prendre du recul, bien nécessaire à certains moments . Certaines descriptions sont quasi insoutenables et les tensions, les peurs, l'agressivité, la colère, tous ces sentiments sont perceptibles car l'auteure choisit des mots qui font appel à la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat ,ce qui rend le récit très réel.
J'ai beaucoup aimé l'analyse des personnages. Ce petit groupe de touristes est loin d'être homogène et les évènements qu'ils vont subir provoquent des réactions violentes, inattendues, aux conséquences dramatiques.
Le peuple des Dogons m'a fascinée et l'auteure décrit avec précision leurs coutumes, leurs rites, leur vie quotidienne, leurs croyances qui sont parfois bien déroutantes pour nous, Occidentaux, notamment le culte des morts et du deuil.
Ce n'est pas une lecture relaxante mais les thèmes abordés font réfléchir. Comment ne pas être touché par la tolérance, le respect des individus, la solidarité, la transmission, les limites de la connaissance, la survie, la fidélité et, en quelque sorte, par l'amour sous ces formes les plus profondes et les plus variées.
Premier roman que je lis de cette auteure. Hâte d'en découvrir d'autres !


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Conquis!!!
On plonge en immersion dans la culture Dogon dans cet excellent thriller anthropologique (ou ethno-thriller).
Une plume précise, efficace et qui nous emmène sans problème au Mali aux côtés des protagonistes principaux.
On a chaud, soif, peur... La panoplie des émotions et ressentis est bien là.
Je vous recommande vivement ce roman!
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N'avez-vous jamais éprouvé le besoin de ressentir le grand frisson ?
De sortir un peu de votre zone douillette, d'être livré à vous-même, isolé et en butte avec les éléments d'une nature hostile et d'une civilisation mystérieuse ?
Combiner l'art et la manière de pousser l'immersion par la lecture au point de vous faire tout oublier, d'en confondre le jour et la nuit, d'être littéralement cloué dans la place, Clarence Pitz n'a qu'une seule parole, c'est celle du Chacal !
C'est l'histoire terrifiante d'une excursion hors du commun et hors du temps, il était une fois des touristes belges en terre africaine ...

Depuis la découverte des premiers Homo Habilis (ancêtre ce l'homme moderne ou Homo sapiens), l'Afrique est considérée comme le berceau de l'humanité.
Tout le monde a encore en mémoire auditive le cri de Tarzan dans la version de 1933 avec Johnny Weissmuller, dans cette brume envoûtante accueillant les occidentaux, le choc des cultures, les frissons ressentis lorsque les premières victimes tombaient sous les lames des machettes et autres lances des indigènes, des pièges primitifs mais diablement efficaces, le noir et blanc se mélangeant et renforçant cette aura mystérieuse, le voile inconnu semant le doute dans les esprits les plus rationnels.

La peur de l'inconnu, la peur de l'autre ...

Voyager fait parti des activités ludiques pour se détendre, découvrir de nouveaux pays, élargir ses horizons, suivre ses envies, poursuivre des rêves, s'éloigner pour mieux se retrouver, tracer de nouvelles routes ... vers un ailleurs !
Et quel dépaysement vous attend ici, maintenant !

La soif de connaissances, susciter la curiosité en cherchant des réponses vers des cultures différentes, d'autres espaces à fouler au risque de vous brûler les ailes, à repousser des limites que vous ne soupçonnerez jamais, à creuser encore et toujours pour espérer mettre la main sur le Graal, chacun y va de sa philosophie de vie, grimper l'Everest est à la portée de tout le monde pour peu que vous vous donniez les moyens et d'accepter de souffrir, d'oublier vos certitudes et ne pas se contenter de vos acquis, tout a un prix ici-bas, rien ne saurait se rapprocher de la quintessence de celle d'accepter ... son destin, vers cet ultime peut-être plongeon !

Africa for ever ...

Oubliez tout ce que vous savez sur l'Afrique, tous les clichés, les safaris-photos, ce premier thriller tape dans le mille pour transcender le simple genre, mêler l'anthropologie et l'ethnologie pour servir une intrigue à couper le souffle, ériger des personnages symbolisant peu ou prou toutes les convenances à la mode occidentale, la richesse du roman se décline au fil des pages, dans cette torpeur des événements qui ne manquent pas d'assaillir des touristes en mal de sensations fortes, la chance d'une vie pour pénétrer au coeur des secrets d'un peuple renfermé, le sentiment de se retrouver piégé dans un huis-clos cauchemardesque, la plume alterne un compte à rebours implacable et carnets intimes donnant un sens profond à la proximité de chacun, dans leur angoisse et incertitude des lendemains, vibrer avec eux et vous voilà embarquer dans un trip hallucinant, la magie des mots fait le reste.

Ambiance quand tu nous tiens ...

Comment attiser le feu de la curiosité pour une culture opaque au tout-venant, maintenir ce rythme d'enfer dans une promiscuité, au milieu de nulle part, dans cette savane étouffante qui n'a pas livré tous ses secrets, le poids de la culpabilité et de la force des esprits, La parole du chacal se boit comme du petit lait, avec voracité ou délicieusement pour en apprécier toutes les saveurs, chapitre après chapitre, happé au travers des nombreuses péripéties, oser franchir des territoires énigmatiques avec des légendes à vous donner la chair de poule, l'auteure sait installer une ambiance délétère pour brouiller les cartes et les pistes, indiscutablement le récit se révèle vite passionnant, trouver l'équilibre entre la vérité historique et la cohérence de la progression de l'histoire, y compris quelques situations qui sonneraient comme un air de déjà-vu quelques chapitres en amont se justifieraient par la confusion mentale qui contamine l'esprit cartésien, la peur distillée au compte-gouttes insufflant une puissance narrative pour mériter de le qualifier de thriller addictif, le pari tient toutes ses promesses.

E comme Emotion ...

Cette urgence véhiculée dans l'horloge biologique et naturelle rend la lecture obsédante, trouver des solutions miracles par tous les moyens possibles voire inimaginables, Clarence Pitz ne ménage pas les effets dévastateurs, des images percutantes pour atteindre et bousculer les schémas classiques du thriller, prendre plaisir à s'immerger dans un bouillon de cultures entrelaçant des sortilèges et des esprits anciens, titiller vos synapses pour plonger dans une atmosphère oscillant entre l'extraordinaire et l'effroi, entre souffler et respirer c'est observer le flux et le reflux d'une vague meurtrière, les masques tombent pour révéler des visages taillés à la serpe, tout reste dans le domaine des hypothèses et à en approfondir les contours incertains, on parle de no mans's land, de vengeance attendant depuis la nuit des temps, l'interaction entre les personnages, l'ambivalence de certains se dispute aux apparences trompeuses d'autres, l'attitude froide s'opposant à la machination sourde en instance, c'est dans l'extrémité de situations critiques que se dénonce le pire de l'humanité ...

Recherche d'exotisme désespérément ...

La parole du chacal aborde une fête rarissime pour mériter de la définir telle quelle, imaginez une seconde, la fête des Dogon, un peuple du Mali, les cérémonies du Sigui ont lieu tous les soixante ans, la dernière ayant eu lieu en 1967 sur une période de sept ans, ce qui donne lieu à toutes les spéculations dont l'intrigue fait écho, si l'histoire de la parole de chacal prend lieu et place en 2027, vous apprendrez une multitude de choses sur les us et coutumes, les rituels et traditions ancestrales, des valeurs déjà presque oubliées en Occident, lire en méditant et en s'instruisant, lire en frémissant devant l'insoutenable parfois, devant des séquences bouleversantes aussi, c'est possible quand la plume se prête à merveille à décrire au plus près des protagonistes, à décrire le sentiment anxiogène qui les font sombrer dans des desseins obscures et insaisissables, une montée progressive de terreur oppressante contraste avec le calme naturel de la savane, dans la poussière et des moustiques qui tourbillonnent autour de vous, il est des moments où vous vous substituerez aux personnages et vous poser mille et une questions, que feriez-vous à leur place pour sortir de ce guêpier ? Quelle leçon pourrai-je en tirer ?

Humanité ... ou rien !

Inévitablement, dans tout bon thriller s'oriente des question sociétales, dans La parole du chacal, pour les Dogon (et tout autre peuple minoritaire), comment préserver sa culture sans la mettre en péril, en acceptant de recevoir des touristes, en améliorant quelque peu des rudiments de base comme l'hébergement, les excursions dans des zones protégées ?
L'harmonisation entre les peuples, la force qui émane de l'esprit des anciens pour protéger les récoltes, assurer la descendance et la sauvegarde des artefacts archéologiques, l'auteur ne s'en cache pas, en filigrane, par des messages sous-jacents, lire pour nous renvoyer un effet miroir et apprendre des autres cultures.

Publié chez le Lys Bleu Editions, le premier roman de Clarence Pitz Auteur est un thriller passionnant qui s'inscrit dans la veine des meilleurs, sans concession, enrichissant tout en ressentant ce besoin primitif de retrouver des valeurs oubliées, de voir l'Afrique différemment, de voyager dans une aventure héroïque à travers des personnages tous plus vrais les uns que les autres, l'empathie éprouvée à toute épreuve, l'humanité de certains protagonistes fait plaisir à lire, une quête au bout de soi-même, au-delà de sa zone de confort, le temps est précieux, puissiez-vous à votre tour épier les esprits et surtout entendre ... La parole du chacal !

Coup de coeur ❤️
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ÉNORME CLAQUE !

"Réservez un séjour de rêve. Vivez un enfer"

Partir à la découverte du Mali avec un anthropologue ? Rencontrer son célèbre peuple, les Dogons, et partager leur vie durant trois semaines ? Célébrez avec eux le fameux Sigui, fête religieuse qui n'a lieu que tous les soixante ans ?

"Puissent les esprits de la nature vous être favorables. Ce village renferme un secret qu'il n'est pas bon de vouloir percer."

Bienvenu dans ce huis clos étouffant, hors du temps, suspendu aux falaises du Bandiagara dans ce petit village inconnu, Bokéli, où ont échoué nos protagonistes suite à un accident de bus. Un ethno-thriller addictif et passionnant où la vie est sacrée et la parole des dieux, incontestable.

"Si la parole du renard pâle a plus de valeur que celle des hommes, alors, oui, je dois l'admettre, j'ai commis un impair."

L'autrice, professeur d'anthropologie et d'histoire de l'art, analyse et détaille dans ce livre, à travers ses personnages et le contexte, ce qu'est l'humanité.
Qu'est ce qui nous rend humain ?
A travers l'immersion de ce groupe dans la tribu, Clarence soulève tout un tas de questions plus intéressantes les unes que les autres pour notre société occidentale.
Qu'est ce que la transmission des anciens ? Quelles sont nos croyances ? Comment évoluer pour survivre ? L'unicité prévaut-elle sur l'unité ? Est ce que de ne plus croire en rien nous fait perdre toutes valeurs, tout sens de la vie ? Avons nous perdu de vue l'essence même de ce que nous sommes ?

"Il y a des choses qu'on ne regarde pas, des choses qui ne se disent pas, des choses qui ne se révèlent pas."

Une plume rythmée, des chapitres courts, et l'alternance des points de vue à travers les carnets intimes nous font prendre part à ce petit groupe de touristes à l'ambiance délétère prêts à tout pour rentrer chez eux.

Rendez-vous en terre inconnue, le berceau de l'humanité ! Quelle expédition, quel voyage ! Vous n'en ressortirez pas indemne. Quant à moi je vais poursuivre ma découverte des livres de l'autrice.

"Profitez d'un voyage unique et exclusif en petit groupe. Inscrivez-vous dès maintenant, les places sont limitées."

Le petit plus : Les passages des carnets d'observation de Marcel Griaule, ethnologue et africaniste français connus pour ses travaux sur les Dogons. Ces extraits nous plongent au coeur d'une culture et d'une cosmogonie inconnue et passionnante, nous offrant une immersion totale.
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