Si vous attendez un polar « classique » avec un délit/meurtre et une équipe d'enquêteurs qui mènent les investigations, vous risquez d'être surpris…
Avec «
La parole du chacal »,
Clarence Pitz nous entraine avec elle dans les profondeurs du Mali, des Dogons et de leurs coutumes…
Tout commence par un voyage « organisé » où Armand sert de guide à un petit groupe de touristes… Un groupe plutôt disparate avec 3 jeunes en recherche de découverte, un couple en quête de (re)construction… et pourquoi pas d'une envie de descendance, un couple plus âgé avec la femme ronchon et acariâtre qui a suivi son époux sans enthousiasme, un homme seul arrimé à son sac contenant un appareil photo dernier cri, et puis Claire et son jeune fils Sacha dont le seul intérêt se résume à l'écran de son téléphone.
Claire semble être la seule à retenir la beauté et la diversité des paysages, la seule à s'en émerveiller… elle semble aussi être la seule à s'interroger sur la personnalité d'Armand, leur guide, et ses réelles motivations à ce voyage d'accompagnement…
Tous les autres passagers ne sont que reproches et jérémiades…
Très vite, on comprend que ce périple est en fait un retour de Armand sur ce terrain qu'il connait bien et dont il rêve de percer les secrets depuis des années !
Armand leur « sert » de guide mais surtout, Armand « se sert » d'eux pour mener à bien sa quête de mystère…
« le chacal ne marche jamais au hasard. Son chemin est toujours parole »
A l'instar de ce « chacal », descendant de leurs ancêtres et que les Dogons respectent tout en le craignant, rien n'est laissé au hasard dans cet ethno-thriller.
Une belle découverte que ce roman à la fois lent et haletant qui nous plonge en apnée dans une sorte de huis clos à ciel ouvert où la vérité n'éclate qu'à la toute fin… et nous laisse meurtris…
Bravo Mme Clarence Pitz ! Vous m'avez saisie à froid et l'Univers des Dogons va m'accompagner longtemps 😊