AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Moglug


Cette femme me fascine. Alejandra Pizarnik s' adresse ici à son psychanalyste resté à Buenos Aires alors qu'elle s'exile momentanément à 18 ans à Paris pour trouver sa voie, échapper à sa mère. Devenir elle-même, et non plus « la fille de ». Elle y fait preuve d'une grande lucidité dans un style admirable et magnétique qui m'interdit tout décrochage. Elle pense à Kafka, George Bataille, rencontre Simone de Beauvoir, Marguerite Duras. Petite fille perdue parmi ces grands noms, elle n'a aucune conscience de sa propre grandeur, se bat contre elle-même, ses démons, ses terreurs. Se réjouit de peu, tente de se conformer au monde, s'amuse de voir ses textes traduits en arabe ou en allemand. Les quelques réponses de León Ostrov l'invitant à penser sa relation à sa mère, son héritage juif, les traumatismes familiaux de la Shoah, me semblent dérisoires. Les angoisses de la poétesse s'ancre à mon sens bien plus profondément que ces aléas historiques ou familiaux – aussi terribles et complexes soient-ils. Sans que je ne sois en mesure de définir ce point d'ancrage. Ces lettres me questionnent sur la solitude ressenti par certains grands auteurs – à l'instar de Pessoa ou Kafka – qui ont marqué leur siècle, parfois même de leur vivant mais sans jamais bénéficier eux-mêmes de ce prestige ou du réconfort et des réponses qu'ils prodiguent allègrement à leurs lecteurs.
Lien : https://synchroniciteetseren..
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}