Comme l’eau d’un ruisseau, la vie glisse entre vos mains.
Ils se querellaient souvent. Et les moments de répit entre ces scènes de ménage étaient de plus en plus courts, de même que la fréquence de leurs rapports sexuels diminuait elle aussi. Ils faisaient l’amour sans joie, comme par devoir.
Sally se dit tout à coup que l’amour physique ne procurait pas seulement la volupté mais aussi la sérénité. L’union des corps était bienfaisante, elle donnait la vigueur et atténuait la crainte. Quand elle ouvrit les yeux pour regarder vers la fenêtre noire, le monde lui parut moins hostile qu’il ne l’avait été la journée durant.
À mon avis, ce n’est pas uniquement parce que nous avons des goûts différents. En général, on s’adapte facilement dans ce cas, car chacun y met du sien.
Il y a des gens qui voient le mal partout. Il paraît qu’il y a certaines institutrices qui n’osent même plus prendre un enfant dans leurs bras.
Vous autres, les jeunes mères, vous avez toujours tendance à trop vous inquiéter. J’ai élevé quatre enfants et ils sont tous différents. Il y en a qui sont faciles, d’autres difficiles, mais tout finit toujours par très bien se passer, au bout du compte.
Tout ça, c’est du passé. Il ne sert à rien de vouloir remonter le temps. Ce qui est fait est fait.
Happy Grey était une femme solidement charpentée. Blonde, le teint rose, elle avait un tempérament affectueux et beaucoup de générosité. Trop intelligente pour se contenter de mener l’existence oisive d’une riche bourgeoise, et décidée à surmonter la déception que lui causait le fait de ne pas avoir eu d’enfants, elle avait ouvert une école maternelle et multipliait ses efforts pour en faire l’établissement le plus recherché de la région.
La pureté. C’est un mot qui appartient à une époque révolue mais pourtant c’est celui qui convient le mieux. Il n’y avait jamais rien eu de sale dans leur vie jusqu’alors.