le Banquet, l'une des plus célèbres oeuvres de
Platon, qui, il faut toutefois le souligner, est surprenante à bien des égards.
D'une part, si la forme du discours est bien présente, le contenu philosophique de l'oeuvre réside bien plus dans les longs monologues qu'enchaînent les différents personnages que dans leurs échanges. Première surprise donc, si l'on considère que la plupart du temps,
Platon a favorisé les échanges rapides et vifs pour nous transmettre la philosophie de son maître Socrate.
Mais surtout, le personnage de Socrate reste très en retrait dans l'oeuvre, tant sur le plan diégétique que sur le plan philosophique. Il n'intervient que très peu dans le discours, excepté lors de son échange avec Diotime. Mais là aussi, surprise! Socrate n'est pas celui qui pense et qui amène à philosopher (ce qui est d'habitude le cas), mais au contraire celui qui se met en retrait du point de vue de la connaissance et qui s'enrichit du discours de son interlocuteur!
En dehors de ces aspects, cette oeuvre reste éminemment moderne de part son sujet même (Éros et l'amour) et aborde un certains thème majeurs de la philosophie antique (à l'image du mythe de l'androgyne évoqué par
Aristophane)