Citations sur Premiers dialogues - Second Alcibiade - Hippias mineur (3)
Second Alcibiade , Socrate ( sur la prière ) ,
SOCRATE : Eh bien ! alors ne te semble-t-il pas que la prière exige beaucoup d'attention, de peur que, sans qu'on s'en aperçoive, on ne demande aux dieux de grands maux, en croyant leur demander de grands biens, et que les dieux ne se trouvent dans la disposition d'accorder ce qu'on leur demande; comme Œdipe qui, dans un accès de colère, demanda aux dieux, à ce qu'on dit, que ses enfants décidassent leurs droits par l'épée. Et tandis qu'il pouvait prier les dieux d'éloigner de lui les maux dont il était accablé, il s'en attira de nouveaux ; car ses vœux furent exaucés, et de là cette longue suite de malheurs épouvantables , qu'il n'est pas nécessaire de te conter ici en détail .
Y a-t-il plus décisive preuve d'ignorance que celle de ne pas être d'accord avec des savants ?
SOCRATE : Ils ([...Les menteurs...]) sont donc, à ce qu’il paraît d’après ce que tu dis, capables et rusés, n’est-ce pas ?
HIPPIAS : Oui.
SOCRATE : Mais sont-ils rusés et trompeurs par sottise et manque de bon sens ou par fourberie et par une sorte d’intelligence ?
HIPPIAS : Par fourberie avant tout et par intelligence.
SOCRATE : Ils sont donc intelligents, à ce qu’il paraît ?
HIPPIAS : Oui, par Zeus, ils ne le sont que trop.
SOCRATE : Mais avec leur intelligence ne savent-ils pas ce qu’ils font ou le savent-ils ?
HIPPIAS : Ils le savent et même fort bien. C’est pour cela qu’ils sont des coquins.
SOCRATE : Mais sachant ce qu’ils savent, sont-ce des ignorants ou des gens habiles ?
HIPPIAS : Habiles, à coup sûr, au moins dans leur art même de tromper.