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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman raconte la vie de Berta Altman, peintre née à Vienne, qui étudie et travaille entre Vienne, Berlin et Prague dans les années 20 et 30. Elle fréquente les milieux communistes, vit une liaison tumultueuse, et se consacre à l'enseignement de l'art aux jeunes enfants.
Voilà voilà.
En réalité, cette femme a réellement existé : elle s'appelait Friedl Dicker-Brandeis ; Gropius disait d'elle que "si elle avait vécu, Friedl Dicker-Brandeis aurait été la plus importante artiste féminine du 20ème siècle". Elle est morte à Auschwitz après être passée par Terezin, où elle a réussi l'extraordinaire exploit de faire dessiner les enfants déportés. 4500 de ces dessins ont été conservés et sont visibles au musée juif de Prague.
Ce destin exceptionnel est réduit, dans le saut d'Aaron, à des récriminations contre son amant et à des promenades avec des amies. La biographie s'arrête, en gros, au départ pour Terezin.
Pourquoi, mais pourquoi ?
Et pourquoi avoir introduit de multiples personnages secondaires, Kristina l'amie fictionnelle qui raconte la vie de Berta, la petite-fille de Kristina qui rencontre un cinéaste, un secret de famille qui arrive à la fin comme un cheveu sur la soupe... Mais pourquoi ? Magdalena Platzova écrit bien, il y a de très jolis passages sur l'art notamment. On comprend qu'elle ait souhaité donner de la chair à cette artiste, mais j'ai trouvé le procédé maladroit.
De même, on comprendrait qu'elle ait voulu romancer la biographie de Dicker-Brandei, mais en fait, non : tout est vrai (j'ai consulté les internets). Alors, pourquoi ?
Pour ma part, j'aurais préféré une "vraie" biographie. le roman, quoique bien écrit et agréable à lire, ne me semble pas apporter un plus, et c'est dommage.
Traduction tout à fait fluide de Barbora Faure.
Challenge ABC
Challenge Globe-trotter ( République tchèque)


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Publié initialement à Prague en 2006, traduit en anglais 8 ans plus tard, le saut d'Aaron est enfin disponible en français en la rentrée littéraire 2021. le résumé du livre est pour le moins alléchant, avec l'itinéraire d'une artiste indépendante dans l'Europe des années 20 et 30, ayant réellement existé (sous un autre nom que dans le roman) et confrontée à l'horreur des temps , jusqu'à Auschwitz. L'art contre la guerre et une héroïne en quête de liberté, tel est en effet ce que nous fait vivre Magdalena Platzova, mais seulement à temps partiel. Las, est-ce la faute de l'écriture ?, toujours est-il que la fresque promise n'est pas au rendez-vous et l'on frise l'ennui dans l'évocation de la vie du personnage principal, pourtant fascinant, de Weimar à Prague, en passant par Berlin et Vienne. Qui plus est, la romancière à cru bon d'ajouter une intrigue au XXIe siècle, à travers une équipe de tournage israélienne venue tourner un documentaire sur le destin singulier de cette femme. Magdalena Platzova relie tant bien que mal les différentes époques mais l'intérêt est dilué avec des transitions, brutales, n'aidant pas à s'enthousiasmer pour un récit que d'aucuns jugeront exigeant, mot poli pour suggérer le manque de passion qu'il occasionne. Une sorte de gâchis, eu égard à l'intérêt de son thème, à la découverte d'un personnage qui avait tout pour susciter émotion et empathie.


Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Certains livres ne se laissent pas facilement apprivoiser. Et s'échappent à peine la lecture terminée. Reste alors comme un goût d'inachevé.

Le saut d'Aaron est de ceux là. Pourtant, à la lecture de la 4e de couverture, j'avais l'impression d'être en terrain conquis. Une biographie romancée, l'Europe de l'entre-deux guerres, une artiste libre et indépendante, ce livre était pour moi.
Friedl Dicker-Brandeis est le genre de figure féminine qui transcende un roman. Ici, elle apparaît sous le nom de Berta Altmann et les pistes sont brouillées. On entrevoit l'artiste du Bauhaus, ses amitiés et ses amours, son rapport à la création, la place difficile à trouver quand on est une femme dans ce milieu, à cette époque. On ne saura que peu de choses sur sa déportation, les ateliers de dessins improvisés pour les enfants du camp de Terezin. J'aurais voulu voir plus intensément dans ce roman sa force de vie. Il y a des éclats lumineux, j'en aurais voulu plus.

La construction du roman donne une part importante à la partie contemporaine du récit, le documentaire tourné par une équipe israélienne sur les pas de l'artiste. Mais j'avoue m'être perdue dans la relation entre Aaron, le cameraman et Milena. Être restée peu sensible à cet amour naissant. J'attendais plutôt le retour de Krystina, cette vieille dame qui garde si fort le souvenir de Berta Altman.

J'ai refermé ce roman sans savoir comment l'évoquer. J'ai l'impression d'être passée à côté de nombreux éléments. de n'avoir pas accordé assez d'importance à la partie contemporaine du récit. Mais j'ai pu découvrir une artiste que je ne connaissais pas et qui m'intrigue. Et me plonger dans une époque aussi terrifiante politiquement que fascinante artistiquement.
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Début des années 20. Berta Altmann se cherche en tant qu'artiste et tente de trouver un mouvement qui lui convient, s'il existe ! de Weimar à Prague, nombreux sont les peintres inspirants dont elle croisera le chemin, et cela jusqu'à la fin de sa vie. Des années après sa mort, une équipe de tournage israélienne s'intéresse à ses travaux et son destin de femme indépendante. Ils en déterrent des informations fracassantes.

Magdaléna Platzova livre ici un roman illustrant les heures sombres du siècle dernier, autrement dit la Seconde Guerre mondiale et la déportation des Juifs, le tout sous le prisme de l'art. de cette intrigue sensiblement sordide émerge Berta Altmann, un personnage très touchant au regard doublement ancien et moderne sur l'art. A travers cela, une quête de vérité se prépare. Elle veut se connaître, elle, les autres, et l'essence même du monde qui l'entoure. C'est à la fois beau et déroutant la façon dont l'intrigue peut prendre cette tournure si philosophique. Berta est directement inspirée de Friedl Dicker-Brandeis, enseignante d'art au camp de Terezín en République Tchèque et assassinée à celui d'Auschwitz.

Le lecteur alterne assez régulièrement entre la vie de Berta et celle de l'équipe de tournage. Il se trouve propulsé des années en arrière au coeur des plus grandes écoles d'art à peine créées, fréquente des maîtres intemporels comme Klee mais aussi Kandinsky, prend part aux débats et aux disputes mais surtout, rêve avec eux de grandeur, d'inspiration et de nouveauté. le problème ? Les personnages sont extrêmement nombreux, voire trop. Il est plus que facile de s'emmêler les pinceaux, car les personnalités mises en valeur au sein du livre sont très rares. Différencier les personnages avec l'unique aide de leur nom devient rapidement un calvaire.

Beaucoup de passages sur l'Art sont également très élitistes et mettent en exergue de vrais sujets de niche, ce qui ne facilite pas la lecture de celui qui ne s'y connaît pas beaucoup en Histoire de l'art. le saut d'Aaron n'en reste pas moins une intrigue forte et intéressante mais dont l'écriture et les sujets auraient nécessité une plus grande simplicité pour émouvoir davantage.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Ce roman nous fait remonter le temps et nous plonge au coeur de la vie d une artiste des années 30-40, Berta Altmann. C est Kristina, une amie qui nous invite à se souvenir d elle.

J ai eu du mal à suivre le schéma narratif. On passe d un personnage et d une époque à l autre. Les transitions sont parfois assez abruptes.
Écrit par une auteure tchèque, j ai trouvé l écriture assez particulière. le récit pourrait être poignant mais c est assez impersonnel. Kristina raconte des souvenirs sans prendre à parti le lecteur. Je suis restée un peu spectatrice de l histoire. Malgré tout, les pensées des personnages sont fidèles, collent bien à leur époque et c est assez agréable d essayer de se mettre dans un contexte différent, et tenter de faire fi de notre regard contemporain sur le passé.

Je n ai pas compris le titre car le personnage d Aaron est pour moi très secondaire, c est surtout la vie de Berta Altmann, inspirée de la vie de la peintre Friedl Dicker-Brandeis et de Kristina, la principale narratrice qui nous sont révélées.

C est un roman d introspection, n y attendez donc pas de l action. Je pense que le style ne m a pas plu et ne m a pas permis d apprécier le livre comme il se doit mais qu il plaira à d autres, sans aucun doute.
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Librement inspiré de la vie de la peintre Friedl Dicker-Brandeis, le saut d'Aaron est un roman exigeant par sa narration non linéaire et ses références artistiques.
J'avoue être passé un peu à côté. le destin de cette femme dans les années 30, entre Autriche, Allemagne et Tchéquie ne manque pourtant pas d'intérêt. C'est clairement le traitement choisi par l'autrice qui n'a pas su susciter mon enthousiasme.
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PEINTURE INTROSPECTIVE

Traduit par Barbora Faure

Le saut d'Aaron est un roman qui donne le vertige. Artistique dans un premier temps, sentimental dans un second, et historique dans un troisième temps. Magdalena Platzová est une autrice exigeante, aux multiples strates narratives. À travers une équipe de tournage israélienne, et les lettres de Berta qui n'est autre que le double fictif de Friedl Dicker-Brandeis, l'autrice écrit avec pudeur et retenue. Certains pourraient s'y perdre, mais le jeu en vaut la chandelle. Ces lettres fictives parlons-en car elles rayonnent par la lucidité, l'exaltation, l'introspection qu'une femme dans les années 20 puisse ressentir. Dans une Europe des années 20 qui commence à partir en fumée avec ses imperfections bien sur mais toujours avec honnêteté. Parfois les choses ne s'expliquent pas, elles viennent à vous et vous touchent. Un roman propre, académique ou scolaire passe inaperçu et ne laisse aucun souvenir. J'aime être surpris et apprendre au fil de mes lectures et ce n'est pas mon pote Confucius qui dira le contraire « Celui qui aime apprendre est bien près du savoir ». Comme tout premier roman il y a cette volonté de tout donner à son lecteur, parfois un peu trop. Et pourtant, l'histoire de cette femme qui enseigna l'art aux enfants dans l'enfer du camp de Terezin m'a touché. Parce qu'elle aborde ce pan de l'Histoire à rebours de certaines littératures, ici c'est l'art qui gouverne. Un art transmis par le prisme de l'école du Bauhaus à partir de 1919 où la créativité, l'absence de différence entre artiste et artisan, la construction comme leitmotiv, étaient des éléments fondateurs.

« À l'époque d'une révolution, l'art n'est pas une vocation ou une profession, c'est une névrose… »

Fille d'une dissidente tchèque et d'un réalisateur de documentaires, nous sentons que Magdalena Platzová ne fut pas insensible à ces thématiques où la petite histoire vient croiser la grande. Sans jamais être larmoyante, sans jamais toucher de trop près au sensible, elle vient parsemer par petites touches l'épisode tragique de la Shoah. le disant elle-même en live dans @vleel_ elle ne pouvait pas aborder l'horreur, cela était trop fort pour elle. Oui, ce texte est exigeant et notamment pour quiconque est étranger à l'art (ce que je suis en immense partie mais je me soigne) où vous essaierez de faire des ponts avec certains artistes. L'autrice aborde de nombreuses thématiques universelles mais notamment l'utilité de l'art, le dévoiement des Hommes quant à leur propre liberté, eux, qui ne mesurent pas la chance qu'ils ont d'être pour la majorité d'entre eux : libres. À travers ce mélange entre intrigue sentimentale, émancipation d'une femme après avoir été été enfermée dans une relation impossible avec un homme marié, Berta mérite toute la place qu'elle occupe. Avec ce roman vous serez surement déboussolé, ne vous attendez pas à de multiples rebondissements, prenez le temps de savourer certains passages délicieux sur cette femme qui dit le monde d'antan.
Lien : https://www.instagram.com/se..
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A travers les yeux de Kristina qui l'a accompagné jusqu'à son départ pour le camp de Terezin, on découvre la vie de Berta Altmann, artiste juive autrichienne des années 20/30, réfugiée à Prague et qui sera assassinée à Auschwitz.
Une écriture qui ne m'a malheureusement pas accroché. Un style plat et des personnages auxquels je ne me suis pas attaché.
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Une équipe de tournage israélienne est venue à Prague pour réaliser un documentaire sur la peintre Berta Altmann qui est morte à Auschwitz. Pour reconstituer le parcours de cette femme, les réalisateurs vont interroger Kristyna qui était l'amie de Berta. Sa petite-fille, Milena, va servir d'interprète à l'équipe et la guider dans la ville. le tournage va raviver les souvenirs de Kristyna et des secrets qu'elle a longtemps tus.

Le roman de Magdalena Platzova est inspiré du destin tragique de Friedl Dicker-Brandeis. Celle-ci fut élève de l'école du Bauhaus à Weimar dès son ouverture. Elle fut ensuite enseignante et précurseur de l'art thérapie. Elle donna d'ailleurs des cours de dessin aux enfants enfermés comme elle dans le camp de Terezin. Elle fit partie du dernier convoi que les allemands firent partir de ce camp vers celui d'Auschwitz. L'ancrage historique du roman m'a beaucoup intéressée. La vie de Berta traverse une période extrêmement trouble et tourmentée pour l'Europe Centrale. Berta est née à Vienne, elle a également vécu à Prague, à Berlin. L'entre-deux-guerres fut source de révolutions positives (la proclamation de la République en Autriche par exemple) et d'évènements sombres qui menèrent à la seconde guerre mondiale. le bouillonnement artistique et intellectuel de l'époque est également très bien retranscrit. J'ai notamment beaucoup apprécié la partie concernant le Bauhaus fondé par Walter Gropius.

Au coeur de ces bouleversement, Berta Altman est un personnage passionnant, complexe et touchant. Une femme libre, indépendante mais qui est restée prisonnière de ses relations avec ses amants. Elle fut toujours à l'avant-garde sans réussir à concrétiser son talent. C'est finalement dans l'enseignement qu'elle s'est réalisée.

L'intrigue du roman fait des allers-retours entre le présent et le passé, nous proposant trois portraits de femmes. le personnage de Kristyna m'a intéressée car j'ai senti qu'elle avait des révélations à nous apporter sur la vie de Berta. En revanche, j'ai été moins convaincue par Milena qui m'a paru être en trop dans le roman.

« le saut d'Aaron » rend un très bel hommage au destin de Friedl Dicker-Brandeis et nous plonge dans l'entre-deux-guerre, en plein bouleversement historique et artistique.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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