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Critique de CeCedille


La "Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes" est le titre exact du livre. Il faut imaginer ce titre composé, selon le souhait de l'auteur Maurice Pons, en Elzévir corps 8, célèbre police de caractère, du nom de l'illustre famille de typographes néerlandais du XVIIe siècle.
La longueur de l'énoncé, pourtant dans la tradition des romans français du XVIIIe, a été jugée rédhibitoire par les éditeurs (Denoël, Gallimard) qui lui ont préféré le simple prénom Rosa. On le retrouve heureusement en entier en page intérieure. Car c'est bien lui qui dit l'essentiel sur le livre.
La principauté de Wasquelham, doit se situer quelque part aux confins du Liechtenstein. Au milieu du XIXe siècle, elle mène une vie paisible sous le règne du Prince Léopold, jusqu'au troubles révolutionnaires du Printemps de peuples. Mais en 1859, l'ordre est rétabli dans la ville de Wasquelham par le colonel-comte de Feldspath, prestigieux vainqueur de l'improbable bataille de la Biéza. Il veille, en tant que chef d'état-major de la 1ère région militaire, à la tranquillité publique. Or un nombre croissant de ses soldats, et même un officier, disparaissent dans des conditions mystérieuses après s'être rendu dans la taverne de l'accorte Mme Rosa, qui veille de tous ses charmes au repos du soldat. La solution de cette énigme est tout le propos du livre, tenu par un historiographe scrupuleux, qui rassemble avec minuties les pièces d'un dossier longtemps égaré.
Rien qu'à l'énoncé des noms des protagonistes, on comprend vite que ladite principauté n'est pas sans évoquer la Syldavie, « royaume du pélican noir », et que le prince Léopold, retiré dans son château de Glassbörg, a dû fréquenter les ancêtres de Muskar XII.
Le ton du récit évoque tantôt le réalisme fantastique de Marcel Aymé, le Crainquebille d'Anatole France et les facéties ironiques de Jonathan Swift ou de Georges Perec. de l'enquête archivisto-gendarmesque digne de Sherlock Holmes et d'Agatha Christie, on ne révèlera rien ici.
Ce roman jubilatoire, en forme de fable philosophique à l'antimilitarisme bon enfant, s'élance vers des rêveries philosophico-poétiques sur l'origine (des malheurs) du monde. Paru en 1967, il échappe aux modes du temps et se lit désormais comme un classique.
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