La méthode qui consiste à mettre les théories à l'épreuve dans un esprit critique et à les sélectionner conformément aux résultats des tests, suit toujours la même démarche : en partant d'une nouvelle idée, avancée à titre d'essai et nullement justifiée à ce stade — et qui peut être une prévision, une hypothèse, un système théorique ou tout ce que vous voulez — , l'on tire par une déduction logique des conclusions. L'on compare alors ces conclusions les unes aux autres et à d'autres énoncés relatifs à la question de manière à trouver les relations logiques (telles l'équivalence, la déductibilité, la compatibilité ou l'incompatibilité) qui les unissent.
Je n'exige de la science aucune certitude définitive.
En effet, je n'exige pas que chaque énoncé scientifique ait en fait été soumis à des tests avant d'être accepté mais seulement que tout énoncé de cette espère puisse être soumis à des tests ou, en d'autres termes, je refuse d'accepter l'idée selon laquelle il y aurait des énoncés scientifiques que nous devons accepter comme vrais, avec résignation, simplement parce qu'il ne semble pas possible, pour des raisons logiques, de les soumettre à des tests.
Et, bien que je croie que dans l'histoire de la science, c'est toujours la théorie et non l'expérience, toujours l'idée et non l'observation, qui ouvre la voie à une connaissance nouvelle, je crois également que c'est toujours l'expérience qui nous préserve de suivre une piste sans issue, qui nous aide à sortir de l'ornière et nous met au défi de découvrir une voie nouvelle.
Un concept individuel est un concept dans la définition duquel des noms propres (ou les équivalents) sont indispensables. Si l'on peut éliminer complètement toute référence à des noms propres, le concept est universel.
Les théories scientifiques sont des énonces universels. Comme toutes les représentations linguistiques, elles sont des systèmes de signes ou de symboles. Je ne pense donc pas qu'il soit utile d'exprimer la différence entre théories universelles et énoncés singuliers en disant que ces derniers sont "concrets" alors que les théories sont de simples formules ou schémas symboliques.
Le système que l'on appelle "la science empirique" est censé représenter un seul monde : le "monde réel" ou le "monde de notre expérience".
En aucun cas, pourtant, nous ne pouvons dire de manière définitive qu'il n'y a pas de lois dans un domaine particulier. (C'est là une conséquence de l'impossibilité de procéder à une vérification).
Si la connaissance est notre objectif, des énoncés simples doivent être plus appréciés que des énoncés moins simples parce qu'ils nous disent davantage, parce que leur contenu empirique est plus grand et qu'il est plus facile de les soumettre à des tests.
La théorie commande le travail expérimental de sa conception aux derniers maniements en laboratoire.