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Citations sur Le Grand Marin (211)

C'est infatigable une femme. C'est souvent, parfois, plus patient qu'un homme. Les hommes ils aiment en mettre un coup, tout de suite, ils prennent leurs pieds à se défoncer dans l'effort, ils aiment bien les jeux de brutes, plus c'est dur, plus ça les fait bander.
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Je m'endors. Je pense au Rebel, aux hommes endormis dans son ventre, au roulement des moteurs comme un coeur furieux, et eux qui les habitent, ce ventre et ce coeur, dans le balancement sans fin des flots. A celui qui veille. J'ai froid seule sur terre. On m'a arrachée à eux et me voilà soudain loin de ce temps irréel où nous pêchions ensemble. Je pense au chant des vagues, aux longs frissons de la houle, océan et ciel basculés. Ici tout est fixe.
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Il faudrait toujours être en route pour l'Alaska. Mais y arriver à quoi bon.
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"Manquer de tout, de sommeil, de chaleur, d'amour aussi, il ajoute à mi-voix, jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à haïr le métier, et que malgré tout on en redemande, parce que le reste du monde vous semble fade, vous ennuie à en devenir fou. Qu'on finit par ne plus pouvoir se passer de ça, de cette ivresse, de ce danger, de cette folie oui !"
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... pour celui qui avait pris son quart, lutte encore, contre le sommeil, les yeux qui se ferment, les demi-rêves qui emplissent l'espace étroit de la timonerie, celui qui était seul à porter la vie de tous les corps abandonnés à bord, seul à seul avec l'océan et ses humeurs, face au ciel et aux oiseaux fous tournant dans le halo blanc de la proue, porté par le rugissement des moteurs, le roulement incessant de la vague et la conscience de tous ceux qui dorment dans le monde à cette heure. Comme s'il était l'unique éveillé de l'univers entier, vigile qui ne doit pas faiblir, ses amours terriennes devenues des galets brûlants qu'il caresse en lui et qui brillent dans la nuit.
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Alors je lui ai donné la soupe de poisson que je venais de faire avec les têtes de saumons que m'avait données Scrim. Des yeux flottaient à la surface. Moi je les trouvais bon aussi. Ils faisait partie de la soupe.
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– Peut-être aussi que je voulais aller me battre pour quelque chose de puissant et de beau, je continue en suivant des yeux l’oiseau. Risquer de perdre la vie mais au moins la trouver avant… Et puis je rêvais d’aller au bout du monde, trouver sa limite, là où ça s’arrête.
– Et après ?
– Après quand je suis au bout, je saute.
– Et après ?
– Après je m’envole.
– Tu t’envoles jamais, tu meurs.
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J'ai vidé mon premier flétan. Je lave l'intérieur du ventre blanc. Son coeur tranché a glissé sur la table, il bat encore. J'hésite. Ce coeur qui ne se décide pas à mourir, je l'avale. Au chaud dans moi le coeur solitaire.
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Dix jours sur le Rebel. A charger chaque nuit la cargaison de saumons des seiners. Une femme à bord, Diana. Elle est belle, elle conduit le bateau souvent. Elle est féroce. Nous femmes n'avons pas le droit à l'erreur si nous vouons être acceptées, me dit-elle implacable. Nous devons être les meilleures. Elle méprise ma voix hésitante. Mais quand le temps se lève, cinquante noeuds un jour, elle disparaît dans la cabine. Je m'assieds aux côtés de Joey dans la timonerie. Des oiseaux blancs tournoient lentement dans le halo du feu de mât. nous sommes sur la vague noire. Joey m'enseigne le maniement des commandes. C'est bon.
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Autour d’eux, la lave de l’océan ne cesse de rouler.
Il fronce les sourcils, il n’aime plus mes histoires :
-Tu n’imagines pas comme ils vont souffrir ?
-Oh, un peu c’est sûr.
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