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Citations sur Le Grand Marin (211)

Vous êtes venus chercher quelque chose qui est impossible à trouver. Une sécurité? Enfin non même pas puisque c'est la mort que vous avez l'air de chercher, ou en tout cas vouloir rencontrer. Vous cherchez... une certitude peut être... quelque chose qui serait assez fort pour combattre vos peurs, vos douleurs, votre passé - qui sauverait tout, vous en premier. Vous êtes comme tous ces soldats qui partent affronter le combat, comme si votre vie ne vous suffisait plus... s'il fallait trouver une raison de mourir. Ou comme s'il vous fallait expier quelque chose.
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- Lili! Mais bordel de merde Lili, tu dors?
- J'pouvais pas voir, je bredouille, je débarrassais la palangre...
- Si t'es pas capable de faire le boulot, t'as rien à foutre ici! il braille encore, avant de réenclencher une vitesse.
Je baisse la tête. Ma vue se brouille. J'attrape une morue que j'éventre. Ma lèvre inférieure tremble, je la mords sauvagement. Colère et révolte me submergent. Je ne veux plus du sang des poissons, de ces hommes imbéciles qui m'ont pris ma couchette. Ils se moquent de moi, ils crient et alors je tremble. Je ne veux plus tuer ni avoir peur d'eux. Je veux être libre, courir à nouveau sur les docks, m'en aller à Point Barrow...
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Je voulais être avec eux toujours, que l’on ait froid, faim, et sommeil ensemble. Je voulais être un vrai pêcheur. Je voulais être avec eux toujours. Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas que ça finisse.
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Le port entier s’est mis au travail. La radio marche à fond sur les ponts encombrés, des chansons country se mêlent à la voix rauque de Tina Turner. Nous avons commencé à appâter les lignes. Le va-et-vient est incessant sur les docks. On hisse à bord des caisses de calamars ou de harengs gelés qui serviront d’appâts. Des étudiants venus de loin et qui espèrent trouver un embarquement s’offrent à travailler pour la journée.
On est complets, dit le grand gars maigre. Simon l’étudiant pose sur nous un regard froid, mais qui s’affole aux premiers aboiements du skipper. Le cousin de Jesús viendra. Luis. Et David, un pêcheur de crabes qui nous regarde du haut de son mètre quatre-vingt-dix, ses larges épaules déployées, souriant de toutes ses dents, régulières et blanches.
Nous appâtons des journées entières, debout contre une table à l’arrière du pont. Jesús et moi rions de tout.
– Mais arrêtez de faire les gosses… dit John agacé.
L’homme-lion arrive. Il monte à bord un matin accompagné du grand gars maigre. Il cache son visage dans une crinière sale. Le skipper est fier de son homme.
– Voilà Jude, dit-il, un pêcheur de palangrier expérimenté.
Un grand buveur peut-être aussi, je pense quand il passe devant moi. Le lion fatigué est plutôt timide. Il se met au travail sans un mot. Une violente quinte de toux le secoue quand il allume une cigarette. Il crache à terre. J’entrevois son visage mangé par la barbe. Un regard doré et perçant. Je fuis les yeux jaunes. Je ne ris plus avec Jesús. Je me fais toute petite. Il est à sa place ici. Pas moi.
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Je me suis assise sous la grue. J'ai regardé l'horizon longtemps. J'ai pensé que quelque part derrière ce bleu et dans un bleu plus profond encore, plus bruyant et plus agité, il y avait un bateau noir, rehaussé d'une fine bande orange, et qui ne cessait d'avancer. Qu'il m'avait été donné le plus grand bonheur, la plus belle fièvre, le plus grand effort aussi, que nous partagions dans les cris et ma peur, que nous partagions parce que nous n'étions rien sans les autres. On m'avait donné un bateau pour que je me donne à lui. J'étais du voyage et l'on m'avait jetée en route. J'étais revenue dans un monde de rien où tout s'éparpille et s'épuise en vain.
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Je me lève aux aurores. Je saute au bas de ma couchette. Ca m'appelle dehors, l'air d'algues et de coquillages, les corbeaux sur le pont, les aigles dans le mât, le cri des mouettes sur les eaux lisses du port.
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[...] On ne peut pas le dire aux autres, on ne peut pas expliquer à ceux qui n’ont rien vu de cela.
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- C'est comme les bateaux verts .....De la connerie.....La superstition c'est imbécile, j'suis d'accord, mais j'en ai trop vu de ces bateaux verts qui avaient dérivé vers la côte sans qu'on comprenne pourquoi, s'étaient pris un rocher et partaient au fond avec tout l'équipage...Tu comprends, le vert c'est la couleur des arbres et de l'herbe, ça va attirer ton rafiot vers la terre.
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L'océan qui avançait.
Ce ciel béant.
Le monde immense.
Où le retrouver.
Le vertige m'a coupé le souffle.
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Risquer de perdre la vie mais au moins la trouver avant....
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