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Citations sur Le Désir d'être inutile (18)

Mon père avait raison, j’ai trouvé mon île au trésor. Je l’ai trouvée dans mon monde intérieur, dans mes rencontres, dans mon travail. Passer ma vie avec un monde imaginaire a été mon île au trésor. Bien sûr, c’est vrai que les mondes que je visite au hasard de mes recherches peuvent parfois être jugés puérils ou inutiles, tant ils sont éloignés des préoccupations quotidiennes, mais quand aujourd’hui je repense à ceux qui m’accusaient d’être inutile, et à ce qu’ils croyaient être utile, alors, vis-à-vis d’eux, je n’ai pas seulement le plaisir d’être inutile, mais aussi le désir d’être inutile.
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A cette école primaire, quand j’avais sept ans, il m’est arrivé un incident étrange. A la suite d’une insolation, j’ai perdu la mémoire. Je suis resté pendant six mois en état de choc, ne me souvenant plus que d’une grande lumière, puis je suis brusquement redevenu normal. Pendant toute cette période, on m’avait mis dans une section spéciale de mon école, réservée aux élèves déficients mentaux. Nous étions huit, et devions porter un uniforme noir, alors que les élèves normaux étaient habillés en blanc. Quand je me suis comme réveillé, on m’a redonné l’uniforme blanc, et les élèves considérés comme débiles m’ont demandé : « Mais qu’est-ce que tu fais là, habillé en blanc comme tous ces cons? » J’ai finalement préféré rester avec ces sept élèves, j’avais plus d’amitié pour eux que pour les autres. Je me demande si certains ne faisaient pas semblant d’être déficients mentaux, car on était moins exigeants pour les élèves de cette section.
Ce qui m’intrigue aussi, c’est que ces sept élèves s’en sont bien tirés plus tard. L’un d’eux vend des souvenirs aux touristes, place Saint-Marc, à Venise. A chaque fois qu'il me voit, il s’exclame : « Hugo, tu te rappelles quand nous étions dans notre école de débiles ? » Quand je me promène avec, par exemple, un éditeur, c’est une phrase qui fait sensation.
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Si je devais définir mon activité, je dirais que je suis un écrivain qui dessine et un dessinateur qui écrit, même si le texte lui-même n’est constitué que du dialogue nécessaire… Dans ma tête, le texte et l’image vont toujours de pair. Le poète grec Alcée a dit à peu près ceci d’un coquillage : “fille de la pierre et de l’écume de mer, avec ta beauté tu influences l’esprit de l’enfant.” Tout est dit, on ne peut pas mieux raconter un coquillage. Pour moi, aujourd’hui, le graphisme part de la nécessité d’un trait pour aller à l’impératif de la parole. Ainsi naît la bande dessinée.
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Ainsi, ceux qui disent que la bande dessinée est un genre intrinsèquement inférieur au roman jugent la bande dessinée en y appliquant les critères qui sont ceux du roman, et dans ce cas il est évident que l’on ne peut qu’arriver à la conclusion que la bande dessinée est une sous-littérature.Mais ces gens oublient – ou ne savent pas – que la bande dessinée a son propre code, et que c’est seulement en se situant à l'intérieur de ce code que l’on peut la juger. Certains pensent même que de toute façon la bande dessinée ne peut pas être un art. Là encore, c’est qu’ils la connaissent mal, qu’ils n’ont, par exemple, jamais lu le “Little Nemo in Slumberland” de Winsor McCay.
Ces réactions négatives viennent généralement de la culture de type universitaire. Elles n’ont rien de surprenant car la culture officielle est par nature conservatrice, et de tout temps elle s’est méfiée des nouveaux modes d’expression artistique. Au dix-huitième siècle, elle méprisait le roman, et il n’y a pas très longtemps qu’elle a compris que le cinéma n’est pas un sous-théâtre.
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Comment, par exemple, pourrais-je être séduit par le dieu des chrétiens, qui non seulement s’accommode du Mal sur Terre, de la souffrance de l’innocent, mais encore lui attribue parfois une valeur positive ? Comment justifier qu’un petit enfant ait une maladie incurable ? L’explication par la malédiction du péché originel me paraît dans ce cas un peu courte…
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La richesse engendre l'esprit de contestation du système, la pauvreté les révolutions.
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Une des dernières choses qui puisse encore m’émouvoir aujourd’hui est la gentillesse.
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Quand je vais sur une tombe, c'est pour rendre hommage à quelqu'un qui a été important pour moi, c'est une sorte de pélerinage, un pèlerinage laïc.
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Les filles suisses sont amusantes. D’abord elles boivent, ce qu’il est un bon début : pas pour se saouler, bien sûr, car dans ce cas on en arrive à des situations embarrassantes, mais elles boivent pour être gaies, ou le contraire. Elles sont parfois contestataires, ce qui est normal : la richesse engendre l’esprit de contestation du système, la pauvreté les révolutions.
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J'ai treize façons de raconter ma vie et je ne sais pas s'il y en a une de vraie, ou même si l'une est plus vraie que l'autre. Pessoa disait que nous avons deux vies, celle que nous prenons pour la réalité et celle de nos rêves, qui est la vie où nous voulons vivre, et qui est peut-être la plus authentique. Comme le poète portugais, comme Calderón, mon opinion est que la vraie vie est un songe, même si l'on peut aussi dire que je suis né en Italie, à Rimini, le 15 juin 1927.
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