J'ai virtuellement rencontré
Philippe Pratx sur Babelio… Je ne le connaissais pas avant. Pourtant, nous sommes nés au même endroit et sommes pratiquement du même âge. En outre, nous avons un pays lointain en commun : la Colombie…
Quand il m'a proposé de lire son livre au titre savoureux,
Karmina Vltima – La vie anthologique et névrotique du dernier Mangbetu, j'ai immédiatement accepté sans trop savoir à quoi m'attendre. Mais j'aime les surprises d'autant que l'auteur disait de lui-même qu'il aimait « se jouer des genres et des normes et prendre le lecteur à rebrousse-poil » …
Une préface de
Jean-Michel Aubevert, poète belge contemporain, qui embrouille plus qu'elle n'éclaire, une citation de
Nietzsche en épigraphe…
Quelques recherches s'imposaient, me semblait-il, avant de commencer ma lecture…Les Mangbetu, originaires de l'ancienne Nubie, colonisés par les Belges, vivent aujourd'hui au Congo. Parmi leurs traditions, il y a celle de donner une forme allongée à la tête des enfants en maintenant leur crane malléable bandé après leur naissance.
J'ai été frappée par la tonalité épique et poétique de ce texte et par l'ambiance de « déperdition universelle » véhiculée par le récit à la première personne. de toutes évidence, mes recherches étaient superfétatoires ! le dernier Mangbetu se veut allégorie de l'humanité déclinante, de toute forme d'errance passée et à venir.
Comme pour confirmer cette impression, je découvre vite que, visiblement,
Philippe Pratx a créé de toutes pièces sa propre intertextualité déroutante dont il nous donne des extraits sous forme de poèmes enchâssées, de chants. Chacun(e) y superposera la sienne… Il a aussi créé une vaste polyphonie de voix intérieures, une géographie terrestre et spatiale,
Les illustrations d'
Odona Bernard participent à l'ambiance onirique de ce livre, même si je n'imaginais pas la Dame de la Montagne telle qu'elle la représente.
J'ai volontairement choisi de fractionner ma lecture, par souci de lire vraiment et de ne pas me laisser déborder par un sentiment de logorrhée… Je faisais des pauses dès que je commençais à avoir envie de sauter des passages. Quand je reprenais ce livre, je réalisais que j'en avais perdu le fil, peut-être justement parce que je n'avais pas vraiment trouvé de clé de lecture… J'ai fini par abandonner.
Ce n'est pas que ce soit ennuyeux, non… C'est plutôt agréable à lire, à déclamer, fluide à l'oreille. Mais
Philippe Pratx propose un pacte de lecture difficile à s'approprier : style élevé, poésie épique, universalité des thèmes, délire personnel, inspiration plurielle…
Je ne sais comment conclure : je me suis perdue dans cette lecture, mais j'y ai fait de belles rencontres que j'ai pourtant laissé filer…
Comprenne qui pourra !
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