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Après le soir, Lilith et le scénar, Philippe Pratx a eu la gentillesse de me proposer son nouvel opus, Karmina Vltima. Comment ne pas craquer ? Rien que le titre m'enchante, me faisant penser au Carmina Burana. Et cette magnifique couverture vient s'ajouter à la beauté du texte.

Je suis ressortie essorée de ce livre, essorée mais ayant passé un très agréable moment de lecture. On commence cette dernière par de la poésie, on lit (j'allais dire « on écoute » tant cela m'a paru vivant) l'histoire de cet africain, le dernier Mangbetu. J'ai de suite pensé à Picasso, inspiré par un masque Mangbetu pour créer Les Demoiselles d'Avignon si j'ai bonne mémoire. Décidément, Philippe Pratx a toujours le don de convoquer en moi des références culturelles. Mais revenons à l'histoire… ou plutôt à ce que j'ai ressenti car à partir de là, je me suis laissée aller, au rythme de la plume. Je n'ai pas forcément tout suivi, je l'avoue, mais je me suis laissée emporter par les flots poétiques.

« Je me promène dans cette forêt. Il faut savoir s'y promener, s'y perdre » écrit l'auteur. C'est ce que j'ai fait. J'ai flâné dans cette végétation luxuriante de mots, je m'y suis perdue mais avec bonheur.

Je ne peux que conseiller ce livre… c'est une petite pépite !
Lien : https://promenadesculturelle..
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C'est un haïku du poète japonais Issa qui ouvre et scelle ce texte...
« Ma maison quand même
cernée du cri des cigales
est restée ouverte. »
Karmina Vltima, ce titre ressemble à un sortilège.
Mais ce texte, qu'est-il réellement ? Son auteur, un certain Philippe Pratx, m'y a invité à entrer comme on franchit le seuil d'une maison inconnue aux parfums envoûtants et vénéneux, entrer sur la pointe des pieds, découvrir son univers onirique.
Ce texte est prétexte à un voyage intemporel, même si le voyageur est ce jeune prince noir, le dernier « Mangbetu », survivant mythique d'une tribu de guerriers africains qui s'en va à la recherche d'un ailleurs peut-être impossible.
Ce départ est une barque poussée dans la souffrance et la solitude qui font écho à celles de notre temps.
« Mais c'est une fin de siècle, d'un siècle futur, il y a beau temps que les livres sont morts, et l'univers malade des vivants est une plaie qui se referme ; ses rives rejointes, ses lèvres retournées au silence referont une chair lisse et vierge, guérie de nous. Cela sentira l'éternelle paix du vide. »
C'est un texte où l'on perd pied, c'est un tangage, c'est une ivresse, c'est un continent à la dérive privé de ses repères, Peu m'importe de perdre pied, de ne pas tout saisir, si je peux m'échouer sur un rivage au bout du chemin, indemne ou pas...
Qui saura me dire à quel moment ce texte, malmené comme la coque d'un bateau en mer d'Iroise, est devenu l'arche qui abrite nos désirs et nos tourments. J'ai aimé être pris en otage dans la nasse de son écriture.
Et cet ailleurs, est-ce une quête impossible ? La recherche d'une femme comme un mythe insensé, « la Dame des montagnes », dont il est question ici et que l'on découvre dans les magnifiques illustrations d'Odona Bernard ? Ou bien simplement une forêt, plus loin, pour se poser comme un éternel retour ?
Ce texte dit l'enfance, le temps qui passe, la mémoire, l'oralité, le déracinement, la transmission, le sens même de la vie... Ce texte dit les chimères et les tempêtes, les mots mis bout à bout, la vie que l'on couche sur des pages, pour peu qu'elle le veuille bien.
Est-ce un long poème, une prose poétique, un récit de voyage, une odyssée, un conte ? Mais est-ce d'ailleurs un livre ? Ou une maison ? Un voyage ? Ou bien peut-être simplement la proue d'un navire qui se défait de ses amarres ?
Si c'est une maison, elle se construit dans le tumulte des flots et la rumeur des fonds océaniques.
Parfois j'ai cru reconnaître la fable étrange et grotesque dans laquelle nous sommes livrés à nos dépens, ballottés par les vents comme des marionnettes désarticulées, perdant le sens de toute chose...
« Se réveiller est, chaque jour, savoir que le monde est perpétuellement dans son agonie interminable. »
J'ai aimé les remous intrépides de ce long poème couturé de chants oniriques qui parlent d'amour, d'exil et de folie, tous d'une lancinante et incroyable beauté.
Chaque escale fut une respiration dans cette écriture où je me suis cogné comme un marin perdu, éperdu de chimères.
J'ai aimé cette écriture lyrique et désespérée, qui transcendent les naufrages et posent des fanaux sur les berges d'un littoral à portée de rêves, comme si la poésie pouvait sauver ce monde en perdition.
« Lutter pour un monde où l'on pourrait vivre sans craindre la calamité de toutes les misères, vivre non pour vivre seulement, mais pour éclater en plénitude, en corolles et en ailes, en ascendances d'air, en flamboiements, au-delà des Murs. Et même… changer tous ceux qui, de part et d'autre de l'univers, font partie de ces cohortes d'êtres vils, cruels souvent, préoccupés seulement de satisfaire la partie glandulaire de leur esprit. En faire des êtres bons. Donner à tous le bonheur. Et, si ce bonheur est rendu impossible dans l'ici et le maintenant, aller à travers le ciel vers une source bienfaisante, vers ces planètes encore sauvages et vierges. de l'adolescence toute crue ! »
Car la poésie n'est-elle pas ce fil qu'on tisse pour relier le visible à l'invisible, relier les vivants aux morts, relier le versant où l'on parvient encore à tenir debout à celui plus incertain en face, plus improbable, plus secret, plus prometteur aussi... ?
Ce texte est peut-être simplement un cri.
Je remercie Philippe Pratx de m'avoir invité dans ce voyage.
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Philippe Pratx -Karmina Vltima novembre 2021
A l'invitation de Philippe, j'ai dit oui avec enthousiasme, d'ailleurs après le soir,Lilith et le scénar je me disais que les temps étaient prêts pour une nouvelle arrivée. Et Karmina Vltima arriva en courant. Un chant, serait-ce un chant du cygne ? de quelle fin parle-t-il ? Je pense qu'il y en a plusieurs.
Pour naviguer dans son monde j'ai pris un fil d'Ariane, une barque pour les flots des mots, une bourse remplie de rêves et d'imagination, espèce d'aumônière sorcière et contrebandière, un élastique pour la souplesse cérébrale et de l'envie plein les poches. Ainsi, chargée de mon baluchon j'ai suivi le chemin attirée par "le charme vénéneux de la fascination."
"Mais c'est une fin de siècle, d'un siècle futur, il y a beau temps que les livres sont morts, et l'univers malade des vivants est une plaie qui se referme." Ah, ça commence mal, me dis-je en me donnant un coup de pouce dans le menton.
Un fils de l'Afrique, un guerrier nous invite à écouter une de ses enfances, "sa mémoire et ses folies" dans son livre, comme un "règlement de comptes." Il quitte les ruines de son village pour dire sa "souffrance et sa solitude" et verser une larme, l'unique de sa vie.
La quête commence, celle d'une renaissance, possible mais improbable, car dans le désordre du cosmos "la désolation y est toujours la rencontre la plus probable."
le prince noir a quelques fidèles compagnons de route : ses livres.
Et le verbe poétique de Philippe Pratx m'emmène vers un monde que je cherche, il me laisse le rêve qu'un jour je pourrais l'apprivoiser, pas pour le dominer mais pour accueillir ses merveilles, ou être prête à accepter les déceptions. "L'inconnu, le nouveau, dans des mondes fascinants et troubles", est-ce un Ailleurs? un Graal ? une quête d'infini ?
Les pages tournent au gré du vent d'automne, la prose se mêle aux vers, les deux gorgées de poésie.
Et le guerrier noir d'Afrique, prince solitaire et mélancolique m'offre son "je" protéique, m'emmène à l'enfance, une aventure oubliée, me dévoile l'invisible et me surprend, me provoque en duel avec, à la pointe de son épée, des mots hermétiques, une langue nouvelle, une danse grisante d'une série de visions, un voyage de révolte et d'ivresse dans le temps et l'espace, sur un un bateau ivre et un vaisseau fantôme. Des voyages "dans la musique infiniment diverse des chimères et des folies, dans la contrée des Brumes."
"L'on a tout perdu lorsqu'on s'éveille. Se réveiller est, chaque jour, savoir que le monde est perpétuellement dans son agonie interminable", rêve et cauchemar, désir de l'un, peur de l'autre, la vie s'empare souvent de notre peur et le cauchemar devient réalité.
A grandes enjambés Philippe Pratx nous fait passer d'un monde à un autre, de celui du songe à celui dont on se méfie, d'un symbole à ses interprétations sans nombre, du pur à l'impur pour finalement nous dire qu'ils ne sont pas contraires qu'ils peuvent se confondre, se substituer, que le monde est ainsi fait.
"Il faudrait une pirogue pour traverser mes larmes" car "l'homme est en exil de sa mémoire."

Les voyages donnent le vertige, laissent souvent un goût amer, et en même temps il y a la soif d'en connaître plus, de faire de ses pas un compas pour embrasser terres mers histoires et rêves, colères force et désillusions et souhaiter de "naître une seconde fois pour un monde meilleur."
Images de légendes et mythes défilent en vitesse, l'habit est triste la marche de l'Humanité tragique.
"Rappelons-leur les faits quand ils nous leurrent de leurs mots
Rappelons-leur leurs mots quand ils les cachent sous d'autres mots
Rappelons-leur sans faillir
Qu'ils ont conduit le monde à l'agonie
Qu'ils ont brûlé le monde l'ont pillé et détruit
Qu'ils ont tout sacrifié des valeurs humanistes
A la soif du profit."
"Le temps est anarchique et convulsif, on y voyage sans gloire, par à-coups, perpétuellement partis autant que perpétuellement revenus de notre destination, de lui aussi nous sommes en exil, et il est notre exil." Et le sablier tourne et se retourne pendant des cycles sans fin.
Chacun sa chimère, son songe et son illusion, l'insolite et le quotidien se donnent la main en amis ou forcés par le destin. Chimère, à la fois accablement et résignation, défense et oppression, mais tragiquement nécessaire à la vie. Nous sommes condamnés à espérer toujours, et le poète, dans sa solitude désespérée et lucide, ouvre sa maison au monde, c'est le drame des rencontres et de leurs inévitables joies.
"Ma maison quand même
cernée du cri des cigales
est restée ouverte."
Baudelairienne et rimbaldienne, fastueuse et décadente, souvent grinçante, soignée, envolée, lyrique, noire et désespérée, éclairée par une lumière qu'il faut aller chercher, la plume de Philippe Pratx invite les mots qui arrivent par vagues ou sur le fil d'une rivière, dans une goutte de pluie ou dans une larme qui tombe, et nous font des clins d'oeil malins doux ou ironiques, même diaboliques, qui nous mènent en bateau, nous grisent, nous donnent de l'espoir et son contraire, et nous invitent au jeu, qui n'en est pas un. Gare à celle ou celui qui lui dira non !
Merci Philippe pour cette nouvelle découverte de ta plume.
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Fin d'une époque, le colonialisme ? Mort d'une tribu !

Comme le dernier des Mohicans, le dernier guerrier Mangbetu par à la poursuite de son destin. Qu'y découvrira t'il ?

La préface de Jean-Michel Aubevert donne envie. Peut-être un peu trop...

Conte onirique ou long poème en prose et vers ? Sans doute un peu des deux.

Je n'ai hélas pas réussi à entrer totalement dans cette lecture, quelque peu dérouté par l'écriture de l'auteur. Mais les critiques que j'ai pu lire ici ou là montrent que d'autres ont mieux réussi que moi et se sont laissés emporter par le récit.

Faites donc comme moi, laissez-vous tenter et forgez-vous votre propre avis.

Que Philippe Pratx veuille bien m'excuser. Cela fait de longs moi que j'ai accepté de lire son texte, qui est resté trop longtemps en attente.

Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Un Choc, Un Ailleurs, Une Marche, un Poème épique, Un livre singulier, KARMINA VLTIMA un événement.


C'est sur un Haïku du poète japonais Issa que s'ouvrent les textes de Philippe Pratx, s'ouvrent et se referment par ces quelques mots :
Ma maison quand même
cernée du cri des cigales
est restée ouverte.

La lecture de Karmina a quelque chose d'hypnotique, où l'on rentre dans un état second, habité par une mélancolie profonde et tragique.
"Il faudrait une pirogue pour traverser mes larmes".
L'auteur Philippe Pratx nous propulse à la fin d'un siècle pour aller dans le futur, tel le long cheminement de la mémoire, ou celui d'un esprit souvent au bord du vide. C'est à peine un chemin bien défini, même si le thème central est la longue marche effectuée par l'un des derniers survivants de cette Afrique du Congo, le dernier Mangbetu.


LE LIVRE COMME une entrée dans UN MONDE FUTUR

Les textes de Karmina forment comme un objet non identifiable entre la poésie, le récit, la biographie, et les témoignages.
Philippe Tesson avait initié sur son voyages en Sibérie, une forme littéraire singulière. Puis il avait imaginé avec Les Bois Noirs une réflexion poétique et souvent caustique sur la situation des villages traversés.
Ici Philippe Pratx nous propulse sur les chemins de la philosophie, et sur notre propre part de responsabilité, il écrit page 131,
Tes idées sont belles / Sur l'avenir des hommes,
Eh ! Tout ça ce sont de belles paroles
Mais que feras-tu de ma souffrance ?
Philippe Pratx, cible l'inconstance, et nous renvoie à l'exigence de l'humanisme.
C'est une poésie faite d'alternances entre les chants, des poèmes, et les dialogues entre lui et le monde, entre le monde et la nature.
Cet objet littéraire me semble prometteur, et même exaltant par sa composition et son originalité. Aussi je pense que cette forme aurait pu m'accompagner quand je cherchais à décliner un monde allant des ténèbres à la lumière.


AU-DESSOUS DU VOLCAN DE MALCOM LOWRY

Comme un long poème musical en prose, Karmina Vltima, porte tous les stigmates de la solitude et du désespoir d'un homme. Énigmatiques et étonnants, les mots sont presque fidèles aux angoisses de Geoffrey Firmin, dans Au-dessus du Volcan, " le tournis à l'intérieur du tournis". l'ensemble Karmina Vltima de Philippe Pratx, forme comme un cercle entre le premier et le dernier chant, comme une danse traditionnelle que l'on reprendrait, pour rentrer en transe.
Cependant, Philippe Pratx ne parle pas seulement d'un homme ancien, mais de celui d'aujourd'hui. Cette longue tirade, transforme le sentiment personnel en une quête plus forte, une démarche initiatique.
"Rappelons-leur : leurs mots quand ils les cachent sous d'autres mots. Mettons-les face au mur de leur vision du monde, qui nous mène au néant, rappelons-leur sans faillir qu'ils ont conduit le monde à l'agonie Qu'ils ont brûlé le monde l'ont pillé et détruit Qu'ils ont tout sacrifié des valeurs humanistes, à la soif du profit, à ses satisfactions viles".


LE CHANT de la SAINTE NOIRE CHIMPA MVITA , la belle Dona Beatriz

le chant de Chimpa est le chant créateur, et ce chant devient celui de l'auteur.
Ce chant m'apparaît comme la clé de son livre
C'est à cause du Bébé, et puis parce qu'elle était bonne et pure, qu'elle fût exécutée. C'était le deux
juillet 1706. Elle brûla sur le bûcher, comme une sorcière.
J'ai écrit ce livre pour ceux qui voyagent par amour. J'ai écrit ce livre dit encore Philippe Pratx pour ceux qui marchent dans l'amour, pour qu'ils créent un abri, et qu'ils puissent aimer la vie.

"Et je savais déjà que le Christ était noir
Antoine était mon guide en ses contrées mystiques
Je savais que le Mal me détestait déjà
Et aujourd'hui ils feront feu de mon corps
Mais moi je m'élèverai vers le soleil
Avec la senteur des frangipaniers
Et le cri rauque des lions en rut."
P 76

"Il faudrait une pirogue pour traverser mes larmes" car "l'homme est en exil de sa mémoire." P78


UN VOYAGE où il RETROUVE ses LIVRES.

Quand il lance page 89 cette nostalgie presque enfantine, « Jamais je n'ai connu la floraison du réséda / Si ce n'est de la lire en des pages de livres » ce sont les souvenirs d'enfant, gravés dans sa mémoire, qui livrent l'origine puissante de son goût pour les mots.
Avant d'établir sa maison, il faut qu'il accomplisse l'ultime confrontation, de son livre à ses lectures passées. Philippe Pratx cite, en vrac :les incunables, le livre plat et rond des Bouchers de Raong, les crachats bourdonnants des Dernières Dynasties, le Livre des Cataractes Sans Fond et le Nécronomicon de Lovecraft...

Oui, la voici, qui me vient par brèves crises, LA NOSTALGIE. "Le souvenir de la bibliothèque participe de ce mal. Et quand il m'arrive– de dire,en gueulant au milieu des foules, les poèmes qui suivent, ce n'est pas tant la morsure des mots que j'en attends, mais la sensation, sous la
langue, du grès rose où je les ai décryptés, le picotement qui peu à peu possédait mes narines
lorsque je suis resté des nuits à vouloir les reconstituer."

«La Contrerime» de Paul Toulet et « Après la mort de l'artiste » de Jiuseppe Cantarini, sont mes favoris. «  Là, le grain de la roche et le grain de la poussière ne font qu'un avec les mots, je les
respire et je les mange autant que je les dis. ».

Comment juxtaposer une prose à ces folles nostalgies ? Seule la lecture des derniers poèmes vous donnera des frissons, au jeu des mots lissés sur les lèvres.

"Couché au pied de la murette
Pour y avoir de l'ombre
Le ciel est à l'envers
Comme un rêve où l'on flotte
Parmi les cerisiers"

C'est là au fond d'une mine d'Or qu'il rencontre Morel, "deux yeux de candeur ensanglantée".

Alors au terme de cette marche folle à l'abri d'un simple tronc, Philippe Pratx établit sa demeure, pour mettre au jour l'enfant qui est en lui, renaître pour un monde meilleur.
"C'est donc là, dans la forêt, que j'ai décidé de construire ma maison, vaste tronc creux, et mon jardin"
p145

Oh Quelle audace ! Oui j'aurais aimé avoir cette vision,
et assez de ténacité pour la mener.
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Ce texte poétique raconte un voyage, une errance sur l'errance dirais-je, où je me suis laissée porter par une profondeur d'écriture.

Un homme issu du peuple Mangbetu, vivant près de la rivière Bomakandi, au Congo, s'apprête à quitter cet endroit, fuyant la corruption qu'il ne supporte plus. L'écriture suggère les souffrances de ses frères dont le « prestige s'éventait comme un alcool au soleil ».

La tristesse du personnage dit tout le tragique de l'émigrant qui s'arrache de sa terre et de ses racines, avec son baluchon sous le bras. Les mots sont très évocateurs et remplis de philosophie.

Une fois parti sur les routes, le voyageur retombe dans sa solitude, et de nouveau déçu par les hommes, finit par trouver consolation dans la lecture et l'imaginaire. Beaucoup de pages évoquent ainsi la poésie, les livres et l'univers des bibliothèques.

Durant la lecture de ce texte aux allures baroques, où l'occulte s'invite parfois, j'ai ressenti un sentiment d'évasion par le voyage, les cultures des peuples et le livre. Ce texte est superbement écrit et rimé.

Merci à l'auteur de m'avoir envoyé son texte.
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Je voulais remercier Philippe Pratx pour sa confiance. Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de compte onirique. Et, l'auteur a su me sortir de ma zone de confort et je l'en remercie. J'ai été subjugué par la beauté du texte. Je me suis laissé emporter par cette lecture poétique et m'y suis perdue. Je me suis laissé submergé avec plaisir par cette poésie apaisante, enivrante, envoûtante...
J'ai passé un superbe moment de lecture, mais bien étrangement, je garde un souvenir assez flou de l'histoire en elle même. Cette expérience m'a déconcerté
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Véritable ode à la poésie ... un voyage au gré des mots ... Il y a notamment une poésie qui m'a bcp touchée. Je l'ai recopiée car je sais qu'un jour (inévitablement) je la ressortirai ! Quand je pense à ce jour, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur gros et je pleure déjà ... Mais cette poésie est trop belle et me parle tellement qu'on dirait qu'elle a été écrite pour moi ! Je tiens à remercier l'auteur Philippe Pratx d'avoir pensé à moi pour l'envoi de son livre ... Une évasion dans un moment d'évasion !
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Tout d'abord, je remercie Philippe Pratx de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman. Cet ouvrage est doté d'une très belle écriture. empli d'une tendre poésie . Ce fût un plaisir de partager ce voyage du dernier des Mangbetu ; un livre que je recommande vivement.
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"Karmina Vltima – La vie anthologique et névrotique du dernier Mangbetu" est un roman au titre qui interpelle. Pour moi, cette oeuvre est un peu un ovni : poésie, post-apo, philosophie, etc. Beaucoup de genres se croisent. A noter que les Mangbetu existent vraiment.

Je dois admettre que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. le style est intense, ardu parfois, sombre souvent. L'auteur maîtrise la langue et nous offre de sacrées tournures de phrases. Je suis admirative mais j'admets que j'ai souvent perdu le fil des réflexions du narrateur et il m'a fallu m'accrocher pour avancer dans cette lecture. J'ai dû m'y reprendre plusieurs fois à certains passages. Pour finalement ne pas parvenir à tenir jusqu'au bout.

Le thème m'a également un peu freiné au fil des pages car l'ambiance est morose et ma lecture n'en a été que plus difficile. Pourtant, le contenu est intéressant, amène à la réflexion.

J'ai parfois eu l'impression que le texte aurait pu être adapté au théâtre, à la façon d'un grand monologue lyrique.

Ce livre, signé Philippe Pratx, ravira les adeptes de poésie et d'oeuvres inclassables, personnelles et oniriques, au vocabulaire élevé. Personnellement, je suis passée à côté.

Je remercie l'auteur qui m'a très gentiment partagé son histoire.
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