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Citations sur Alexandre Le Grand : La Campagne Afghane (31)

Trois femmes transportent autant de poids qu’une mule mais consomment deux fois moins de nourriture. Et la nuit, dans le camp, ajouta-t-il avec un large sourire, elles peuvent apporter un peu de distraction.
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Et si vous vous demandez en quoi l'armée d'Alexandre est supérieure à toutes ses rivales, cela tient, notamment, à ceci : personne ne vous dit jamais rien. On doit tout déduire par soi-même, et cela encourage l'initiative. Dans n'importe quelle autre armée, un arpion comme Lucas ou moi resterait figé sans rien faire en l'absence d'ordre de son supérieur. Mais dans les unités d'Alexandre, un sergent est tout aussi disposé à assumer une responsabilité qu'un capitaine, et un simple soldat tout autant qu'un sergent.
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Vous vous demandez quelle différence il y a entre un cheval et une mule ? Une mule est plus facile à attraper ; ce n'est pas négligeable quand on doit les charger dans le noir. Les mules sont plus dociles que les chevaux. Elles possèdent un fort instinct grégaire, de sorte qu'on peut attacher la chef de file à un piquet et laisser les autres vaquer. Leurs pattes antérieures étant plus longues que celles des chevaux, elles ne renâclent pas à descendre dans les pentes ; leurs os sont aussi plus résistants et se cassent moins facilement. Moins nerveuses, elles sont moins sujettes à la panique : un cheval embourbé dans une congère se débattra pour se dégager au point de s'en faire éclater le cœur — une mule, elle, gardera son calme et restera immobile en attendant de l'aide. En revanche, les mules sont plus entêtées. Un cheval est fidèle : si vous tombez et que vous 'vous brisez la jambe, un bon destrier restera à votre côté. Une mule vous regardera l'air de dire : «Désolée, l'ami... » et poursuivra son chemin sans s'attarder.
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Mais l'ennemi refuse toute concession. Nous avons vu ses méthodes. Nous n'avons pas d'autre choix que de nous y adapter.
Le roi parle de volonté - la nôtre et celle de l'ennemi. Il n'a aucune chance de nous vaincre sur le terrain, mais il peut saper notre résolution par son obstination et son acharnement; s'il réussit à nous épouvanter par sa barbarie, alors il pourra, à défaut de nous battre, nous empêcher de le vaincre. Notre volonté doit surpasser celle de notre adversaire. Notre détermination doit aller au-delà de la sienne.
Le type d'opérations que nous sommes à présent contraints de conduire, nos méthodes de poursuite, de capture et d'interrogatoire, le traitement des soi-disant « non-belligérants » ; toutes les actions que nous entreprenons sur ce théâtre... constituent également des actes de guerre. Et vous êtes les guerriers qui exécuteront ces actions. Je ne suis pas insensible au fait que nombre d'entre vous ont des pères et des frères qui ont cherché et trouvé la gloire dans un tout autre genre de guerre, et vous n’avez peut-être pas l’estomac pour ce type de conflit, plus rude et moins illustre.
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Mes amis, si bref qu'ait été votre séjour dans les royaumes afghans, vous n'avez pas pu manquer de remarquer que nous livrons, ici, un nouveau genre de guerre. Certains d'entre vous peuvent se dire que ce n'est pas ce pour quoi vous avez signé. Ce ne sont pas les champs de gloire dont vous rêviez. Comprenez une chose : les actions que nous menons dans cette campagne sont aussi légitimes que celles menées dans n'importe quelle autre. Ce n'est pas une guerre conventionnelle. Elle ne l'est en rien. C'est pourquoi nous devons la mener de manière non conventionnelle.
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Le touriste est un chroniqueur, un de ces correspondants qui vivent aux crochets de l'armée d'Alexandre en s'engageant à compiler pour la postérité tous les exploits du corps expéditionnaire. Nos troupes aiment et détestent à la fois ces Homère à une demi-obole qui viennent assister en spectateurs, retranchés en sécurité, aux combats dans lesquels nos hommes versent du vrai sang. Il n'empêche qu'ils vivent à nos côtés, ces cracheurs d'encre, à manger la même poussière et à se sortir des bottes les mêmes serpents. En outre, ils sont au courant de l’actualité.
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Nous sommes entrés dans un creuset de l’âme, dans l’horreur de la guerre, et nous ne serons plus jamais les mêmes Nous avons d’ores et déjà changé. Où cela s’arrêtera-t-il ? Et qui serons-nous devenus ? Moi-même, je sens son poids tout au long de la nuit, à travers les scènes de boucherie qui se rejouent dans mon crâne, avec une telle précision macabre que je n’ose plus fermer l’œil.
- Une partie de moi est un train de mourir, dit Luca. Et à sa place, quelque chose de mauvais se développe. J’ignore ce que c’est, mais ça me fait peur et ça me répugne. J’ai peur de moi-même et me répugne.
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Pour les arpions que nous sommes, tous les Afghans se ressemblent ; nous sommes incapables de les distinguer. Mais Alexandre est plus habile dans ses calculs. Il voit ce pays comme la basse-cour du diable, avec ses clans et ses khels rivaux qui se livrent bataille entre eux depuis des siècles. Les tribus du sud de l’Arie ont de tout temps convoité cette vallée, laquelle a toujours été sous la domination des Perses, leurs rivaux honnis du Nord. Pourquoi ne pas laisser un nouveau coq tenter sa chance dans la basse-cour ? Pourquoi, nous autres Masses devrions-nous gaspiller notre sang et notre argent pour supprimer les autochtones ? Laissons leurs ennemis le faire pour nous.
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Lucas et moi contemplons le périmètre avec horreur depuis notre position. Le plus effroyable est la clameur des femmes rassemblées dans le train des marchands d'esclaves. Elles hurlent comme des animaux, rien ne peut les faire taire. Leurs prières montent au ciel au milieu de tourbillons de poussière et de colonnes de fumée sombre. On mène les fugitifs comme du bétail. Ceux qui s'échappent, on les abandonne aux loups et aux corbeaux. Des mômes nous dévisagent bouche bée, les yeux exorbités et noirs comme la mort, tandis que des vieilles encapuchonnées de noir lèvent les paumes vers le Tout-puissant pour que sa malédiction s'abatte sur nous.
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Une fois la nuit tombée, nos assaillantes entonnent un chant lugubre. Leur hululement est propre à glacer le sang, il retentit d'un côté de la gorge, et un chœur tout aussi effrayant lui répond en écho. Bientôt, tout le défilé résonne d'une plainte cacophonique atroce et primale.
- Est-ce qu'il s'agit de chacals ou d'êtres humains ? demande la Puce.
Lucas me lance un regard.
- Des hurlements de chacals sonneraient plus humains.
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