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Citations sur À la recherche du temps perdu, tome 3 : Le côté de Guerm.. (282)

Les niais s'imaginent que les grosses dimensions des phénomènes sociaux sont une excellente occasion de pénétrer plus avant dans l'âme humaine ; ils devraient au contraire comprendre que c'est en descendant en profondeur dans une individualité qu'ils auraient chance de comprendre ces phénomènes. P320
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La prudence, l'attention et la ruse avaient fini par lui donner de nous cette sorte de connaissance instinctive et presque divinatoire qu'a de la mer le matelot, du chasseur le gibier, et de la maladie, sinon le médecin, du moins souvent le malade. Tout ce qu'elle arrivait à savoir aurait pu stupéfier à aussi bon droit que l'état avancé de certaines connaissances chez les anciens, vu les moyens presque nuls d'information qu'ils possédaient (les siens n'étaient pas plus nombreux ; c'étaient quelques propos, formant à peine le vingtième de notre conversation à diner, recueillis à la volée par le maître d'hôtel et inexactement transmis à l'office). Encore ses erreurs tenaient-elles plutôt, comme les leurs, comme les fables auxquelles Platon croyait, à une fausse conception du monde et à des idées préconçues qu'à l'insuffisance des ressources matérielles. C'est ainsi que de nos jours encore les plus grandes découvertes dans les moeurs des insectes ont pu être faites par un savant qui disposait d'aucun laboratoire, de nul appareil.
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Nous fîmes quelques pas à pied, sous la grotte verdâtre, quasi sous-marine, d'une épaisse futaie sur le dôme de laquelle nous entendions déferler le vent et éclabousser la pluie.
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malgré cela il faut se rappeler que l'opinion que nous avons les uns des autres, les rapports d'amitié, de famille, n'ont rien de fixe qu'en apparence, mais sont aussi éternellement mobiles que la mer.
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On pardonne les crimes individuels, mais non la participation à un crime collectif. Dès qu'elle le sût antidreyfusard, elle mit entre elle et lui des continents et des siècles.
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Je n'étais que l'instrument d'habitudes de ne pas travailler, de ne pas me coucher, de ne pas dormir, qui devaient se réaliser coûte que coûte;
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Et ainsi ce fut elle qui la première me donna l'idée qu'une personne n'est pas, comme j'avais cru, claire et immobile devant nous avec ses qualités, ses défauts, ses projets, ses intentions à notre égard (comme un jardin qu'on regarde, avec toutes ses plates-bandes, à travers une grille) mais est une ombre où nous ne pouvons jamais pénétrer, pour laquelle il n'existe pas de connaissance directe, au sujet de quoi nous nous faisons des croyances nombreuses à l'aide de paroles et même d'actions, lesquelles les unes et les autres ne nous donnent que des renseignements insuffisants et d'ailleurs contradictoires, une ombre où nous pouvons tour à tour imaginer, avec autant de vraisemblance, que brillent la haine et l'amour
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Chacun voit en plus beau ce qu’il voit à distance, ce qu’il voit chez les autres.
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L’amour ? avait-elle répondu une fois à une dame prétentieuse qui lui avait demandé : "Que pensez-vous de l’amour ?" L’amour ? je le fais souvent mais je n’en parle jamais.
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Quant à Françoise, elle voyait qu’on donnait peu de médicaments à ma grand’mère. Comme, selon elle, ils ne servent qu’à vous abîmer l’estomac, elle en était heureuse, mais plus encore humiliée. Elle avait dans le Midi des cousins—riches relativement—dont la fille, tombée malade en pleine adolescence, était morte à vingt-trois ans; pendant quelques années le père et la mère s’étaient ruinés en remèdes, en docteurs différents, en pérégrinations d’une «station» thermale à une autre, jusqu’au décès. Or cela paraissait à Françoise, pour ces parents-là, une espèce de luxe, comme s’ils avaient eu des chevaux de courses, un château. Eux-mêmes, si affligés qu’ils fussent, tiraient une certaine vanité de tant de dépenses. Ils n’avaient plus rien, ni surtout le bien le plus précieux, leur enfant, mais ils aimaient à répéter qu’ils avaient fait pour elle autant et plus que les gens les plus riches. Les rayons ultra-violets, à l’action desquels on avait, plusieurs fois par jour, pendant des mois, soumis la malheureuse, les flattaient particulièrement. Le père, enorgueilli dans sa douleur par une espèce de gloire, en arrivait quelquefois à parler de sa fille comme d’une étoile de l’Opéra pour laquelle il se fût ruiné. Françoise n’était pas insensible à tant de mise en scène; celle qui entourait la maladie de ma grand’mère lui semblait un peu pauvre, bonne pour une maladie sur un petit théâtre de province.
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