L'auteur a remanié les mémoires de son aïeul pour en faire une magnifique épopée des guerres de la Révolution française et du Ier Empire. le jeune bressan s'engage dans l'armée du Nord en 1792 et, campagne après campagne, acquiert ses galons et son expérience du feu. La rencontre du général
Bonaparte en Italie en 1798 détermine son engagement pour le reste de sa vie. le grognard Putigny est l'exemple même de ces soldats dévoués à leur empereur, qui le suivent bataille après bataille et souvent dans la souffrance, jusque dans les neiges de Russie, où la plupart meurent de froid et de faim. Leur destin se confond avec celui de Napoléon qu'ils acclament dès qu'ils l'aperçoivent. Putigny n'hésite pas à entraîner ses hommes dans l'aventure des Cent Jours, jusqu'à la fatale bataille de Waterloo. Démobilisé après la défaite, le volontaire de 1792 devenu colonel et fait baron par l'empereur lui-même, rejoint sa Bourgogne natale en 1815 après plus de 23 années de guerres, et se retire à Tournus, sur les bords de Saône. Revenu épuisé et malade de Paris en 1840, où il assiste à l'entrée de Napoléon sous le dôme des Invalides, il peut enfin commencer une "autre époque", dernière étape de sa vie, celle du repos. le récit s'achève quelques lignes après la visite du poète
De Lamartine plus proche de l'aristocratie que du bonapartisme. Lorsque celui-ci lui fait part de ses rêves d'Orient dans sa jeunesse, le vieux baron lui répond presque sèchement: "vous auriez dû être à Wagram".