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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'inspecteur Chen Cao n'est plus policier, il a été mis au placard par sa hiérarchie, car il essaie toujours de faire la lumière sur des affaires étroitement liées à la politique et cela donne une mauvaise image du Parti.
Désormais directeur d'un service plus ou moins fictif, il va profiter de son temps libre pour aider une vieille connaissance à résoudre un affaire épineuse, tout en envisageant de se mettre à l'écriture d'un roman.
En effet, Min, une sorte de courtisane moderne recevant chez elle des hôtes de marque pour des diners d'exception est accusée du meurtre de sa jeune cuisinière.
Et au fur et à mesure que Chen Cao approche de la vérité, les meurtres s'accumulent.
Encore une fois, l'enquête sera semée d'embuches, surtout qu'il n'est plus autorisé à enquêter légalement, il devra donc travailler dans l'ombre.
La corruption et les magouilles de Parti sont encore une fois au centre de cette intrigue.
J'aime vraiment beaucoup cette série qui montre bien la réalité quotidienne des chinois, et dans ce volume la littérature et la poésie sont une fois encore au coeur des préoccupations de Chen Cao.

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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu de polar de Qiu Xiaolong. Je me souviens encore de l'émotion que j'avais ressenti quand j'avais lu son premier roman, Mort d'une héroïne rouge publié il y a plus de vingt ans chez Liana Levi . Moi que l'histoire de la Chine m'intéressait qu'à travers les enquêtes du juge Ti, je découvrais ici la chine moderne, contemporaine et avec cette amorale histoire chinoise,  Qiu Xiaolong me faisait découvrir les déroutantes moeurs du Céleste Empire du milieu à l'heure communiste. Depuis régulièrement je lis un nouveau titre de notre auteur et à chaque fois je ne suis pas déçu.  Pour moi, Qiu Xiaolong est devenu un auteur incontournable. 

Et ce nouveau roman de Xialong Qui, un diner chez Min se déguste lui aussi sans modération. On n'y entrevoit Une Chine sous haute surveillance....

Oui mais alors que nous raconte cette nouvelle enquête de l'inspecteur Chen :
L'inspecteur Chen a pris la tête du nouveau Bureau de la réforme judiciaire. Ou plutôt on l'y a poussait, un peu comme dans un placard, lui qui a une fâcheuse tendance à déranger l'ordre établi.

Un jour, un vieux chasseur le contacte pour lui demander de l'aider dans une enquête sur Min, une courtisane accusée du meurtre de sa cuisinière. Cette affaire lui rappelle étrangement celle du juge Ti sous la dynastie Tang qui a conduit à l'arrestation d'une poétesse. Aidé de Jin, il part en quête d'indices.


Comme à son habitude ou peut-être même encore plus que d'habitude notre auteur nous invite à une sacré balade en Chine. On va naviguer entre Chine traditionnelle, une Chine accrochée à ses coutumes, à ses rites immuables mais aussi on va découvrir une Chine plus abrupte, une Chine moderne qui laisse peut de place à l'improvisation où tout est contrôlé.
Et comme à chaque fois tout cette intrigue est traitée avec finesse et subtilité même si au passage notre auteur n'hésite pas à égratigner le système en place et le parti au pouvoir.
En plus, suivre une enquête gastronomique à Shangaï quel bonheur. Je vous le disais ce polar est un vrai régal !
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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C'est toujours un immense plaisir de retrouver l'écriture raffinée de Xiaolong Qiu (merci à la traductrice) ainsi que son inspecteur Chen Cao. Comme l'auteur, Chen a étudié la littérature anglaise, et il aime les poèmes, mais ils ont un autre point commun : ils dérangent tous les deux. Sans doute parce qu'ils osent exprimer ce que les dirigeant chinois veulent cacher. A savoir les difficultés quotidiennes pour certains (travail, transports, logements etc), la corruption des hommes politiques, la forte présence du Parti qui surveille, dirige, musèle la parole…..

Dans ce nouvel opus, Chen est toujours « puni ». de façon élégante, mais sans lui laisser le choix, il a été mis en retrait, et nommé directeur du Bureau de la réforme du système judiciaire. Actuellement en congés de convalescence, c'est sa jeune secrétaire Jin qui gère les dossiers. Il a l'intention de profiter de son temps libre pour écrire un roman inspiré par le célèbre Juge Ti mais de temps à autre, l'inaction lui pèse.
Alerté par un vieil ami, il apprend qu'une jeune courtisane Min a été accusée d'avoir assassiné son aide en cuisine, Quing. Un homme de l'ombre est prêt à payer une jolie somme pour éclaircir l'affaire et innocenter la Dame Républicaine (c'est ainsi que Min est surnommée). Il faut savoir que Min recevait chez elle pour des dîners privés très prisés et très chers. le soir de la mort de la servante, plusieurs hommes étaient venus manger, n'ont-ils pas observé des tensions entre les deux femmes ?

Si Chen a très envie de creuser l'affaire (on ne se refait pas, mener des investigations est un vrai besoin pour lui), il doit être discret et ne pas trop se mettre en avant. En discutant habilement avec sa secrétaire, cette dernière va s'emparer des pistes qu'il glisse ça et là, l'air de rien et elle lui apportera des éléments de réponse. Cette collaboration est une nouveauté et c'est une excellente idée. Leurs idées se complètent et leurs échanges permettent d'avoir un autre regard sur les faits. La surveillance restant importante, ils doivent agir avec discernement et doigté. Chen se sert aussi d'autres personnes de sa connaissance pour avoir des indices mais habilement.

Chen est attentif au moindre détail, il observe et fait le parallèle entre ce qu'il cherche et ce qu'il voit. Contempler un cerf-volant et le voir s'envoler peut lui apporter une information sur son enquête. J'aime la façon dont ces indices sont amenés par l'auteur, c'est subtil. Il y a une atmosphère très gouleyante dans ce récit. le goût des bons mets est évoqué par l'intermédiaire des plats, de leurs odeurs, de leur texture. En outre, les extraits de poèmes et le lien avec le passé sont également importants. Chen utilise une enquête du juge Ti pour réfléchir à celle qui mène et en parler à mots couverts en établissant des parallèles. C'est astucieux et c'est amusant de voir comment il réussit à contourner la surveillance, l'air de rien. C'est presque un jeu. Mais il doit être vigilant et extrêmement prudent.

« La nouvelle nomination de Chen n'était peut-être qu'un piège diabolique. Congé ou pas, tôt ou tard, il serait bien obligé de parler des problèmes du système judiciaire et tout ce qu'il dirait serait retenu contre lui comme autant de preuves du complot qu'il fomentait contre le Parti. »

Il est stupéfiant de constater que tout, absolument tout peut être interprété et se retourner contre les personnes. Min la courtisane, se retrouve dans un shuanggui, un mode de détention très sévère, plutôt utilisé contre les cadres du Parti qui dérapent. Pourquoi une telle procédure contre elle ? Pour l'isoler de qui, de quoi ? Jalousie, vengeance, envie de pouvoir et de richesse, amour, rapports entre les uns et les autres sous les yeux de ceux d'en haut, tout cela est évoqué avec finesse et intelligence par l'auteur. Je me suis totalement délectée de ce roman ! C'est une réussite !

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Etant une inconditionnelle de l'auteur je peux ne pas être totalement objective. Dans ses livres, dont celui-ci, ce ne sont pas seulement l'intrigue et les personnages qui me plaisent, mais aussi et surtout la sensibilité, l'intelligence et la lucidité avec lesquelles il parle de lui-même.
Mais à part cet aspect que j'aime, Qiu Xiaolong nous parle d'une administration chinoise imaginaire qui pourrait, par le plus pur des hasards, ressembler à celle qui administre la Chine d'aujourd'hui. J'espère que ce n'est pas la dernière histoire de l'inspecteur Chen.
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