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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La table de Min, c'est l'endroit où il faut être vu à Shangai. Gros sous et huiles du Parti y ripaillent ou aimeraient le faire, car la dame est sélective et choisit avec soin ses clients. Les élus ne sont qu'éloges à son égard, les recalés répandent les pires rumeurs à son sujet.
Quand son aide-cuisinière est assassinée, Min est immédiatement arrêtée et, si certains s'en réjouissent, d'autres sont très inquiets. Leur hôtesse pourrait divulguer certains secrets sous la pression de la Sécurité intérieure.
Chargé de disculper la cuisinière par un riche homme d'affaires, Vieux Chasseur demande à Chen Cao de lui prêter main forte. Mais l'ex-inspecteur principal a les mains liées. Mis sur la touche par le Parti, il est désormais directeur du Bureau de la réforme judiciaire en convalescence forcée et doit faire profil bas pour ne pas envenimer sa situation déjà précaire. Pour s'occuper, il se plonge dans une enquête du juge Ti du hollandais Robert van Gulik. Toujours prompt aux comparaisons poétiques, il établit un parallèle entre l'héroïne du roman et la malheureuse Min. Aussi, sans avoir l'air d'y toucher, et épaulé par sa nouvelle assistante, la dynamique, jeune et jolie Jin, le directeur Chen se mêle dans l'enquête.

C'est toujours un plaisir de marcher dans les pas de Chen Cao dans les rues de Shangai. Mis au placard, l'ex-policier se languit, dans l'attente d'une décision du Parti. Son éviction est-elle définitive ou peut-il encore espérer une réhabilitation ? Désormais célèbre et reconnu comme le meilleur enquêteur de la ville, voire du pays, Chen jouit d'une notoriété sans précédent parmi la population et sur les réseaux sociaux. le Parti marche donc sur des oeufs, encombré de ce policier opiniâtre qui a souvent froissé la susceptibilité de messieurs haut placés. Et il en va de même pour Chen qui essaie de se faire discret même quand l'envie d'enquêter le titille. Par bonheur, sa nouvelle assistante est douée pour lire entre les lignes et se substitue à lui sur le terrain sans qu'il n'ait à le lui demander explicitement. Ensemble, ils partagent petits plats, phrases à double sens et révélations cryptées jusqu'à la résolution de l'enquête.
Promenade gastronomique et poétique pour ce dernier opus un peu longuet. Si Jin apporte une touche de modernité, adepte qu'elle est d'internet et des macha latte de chez Starbucks, Chen Cao semble épuisé comme si le Parti avait réussi à le persuader que son repos forcé n'était pas le fruit de manigances politiques mais véritablement nécessaire à sa santé. Il traîne un peu la patte mais reste le policier perspicace qu'il demeurera toujours. de plus la comparaison filée tout au long du récit entre l'affaire Min et les enquêtes du juge Ti paraît artificielle. On sent bien que c'est un prétexte pour l'auteur qui cherche déjà à vendre son prochain livre.
On aime parce qu'on est attaché à Chen mais il faudra se reprendre et lui proposer des aventures plus palpitantes à l'avenir.
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Difficile de mener une enquête sous le régime d'une dictature.
Voilà en quelques mots le paysage qui s'imprègne de ce livre.

Un roman policier passionnant se déroulant en chine. Même si tout est plus ou moins évident. Rien n'est vraiment une surprise.

Les points fort c'est l'exploration d'un pays, ses coutumes et sa nourriture. Et puis cette inlassable dictature qui domine ce pays. Et ses habitants perpétuellement piégés dans ses nouvelles doctrines. Ont-ils le choix ? Non bien sûr !

Une chose essentiel dans ce recueil, c'est l'inspecteur Chen qui nous parle du juge Ti et de l'auteur Robert van Gulik, ce qui me donne envie de découvrir ses ouvrages.

Un livre en emmène souvent d'autres !

Bonne lecture !
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J'ai lu ce roman pour valider un challenge, un peu en urgence. Je ne connaissais pas cette série, c'est la première fois que je lis un polar chinois et je ne suis pas très convaincue. En tout cas ce n'est pas un polar comme j'en ai l'habitude, visiblement la guerre entre la Chine et les USA s'étend aussi à ce genre littéraire, car ce livre est l'opposé de ses homologues américains, il n'y a ni suspense, ni véritable enquête et une seule scène d'action, l'essentiel est donc ailleurs.

L'inspecteur Chen est en congé de convalescence avant de prendre son nouveau poste de directeur du bureau de la réforme judiciaire, en fait ce n'est pas une promotion mais une mise au placard car sa sagacité déplaît au pouvoir communiste. Il s'ennuie et décide d'écrire un petit roman sur le juge TI, car il a remarqué des anachronismes dans un de ses romans les plus connus. Il regrette que ce soit un Occidental qui ait donné vie à l'un des héros chinois les plus célèbres. Son ami et ancien collègue, Vieux Chasseur, lui demande de l'aide pour sauver la belle Min, une riche courtisane accusée d'avoir tué sa cuisinière, Sina un homme qui tient à garder l'anonymat, est prêt à leur payer une fortune pour qu'ils fassent libérer la jeune femme détenue par le pouvoir. Chen ne peut enquêter librement car les autorités le surveille par l'entremise de sa secrétaire, entre autres. Toutefois Jin s'avèrera d'un précieux secours pour aider son patron qu'elle admire grandement. L'affaire actuelle et celle du roman de van Gulik présentent d'étranges similitudes et Chen mettra à profit ses balades dans la ville de Shanghai, ses visites à diverses maisons de thés et restaurants pour mener une enquête discrète.

L'intrigue policière présente bien peu d'intérêt en fait. Il se dégage une impression très oppressante et angoissante de ce roman qui nous parle de la Chine d'aujourd'hui où la surveillance des citoyens est pire que ce qu'avait imaginé Orwell et Chen devra déployer des trésors d'ingéniosité pour mener ses investigations à bien. le PC contrôle tout et surtout son image, il n'y a pas de place pour la vérité, la vie humaine est bien peu de chose.

Le plus grand intérêt de ce roman est de nous parler de la vie dans la Chine d'aujourd'hui, avec toutes ses limites. On découvre aussi la ville de Shanghai et sa gastronomie. Les réflexions sur le juge Ti sont aussi très intéressantes. L'auteur souligne que la télévision s'est emparé du sujet et se préoccupe peu du contexte historique. Parler d'un sujet ancien permet de détourner la censure et Chen a bien l'intention d'utiliser ce biais pour raconter la véritable histoire de Min, personnage peu sympathique.

Une lecture assez mitigée our cette découverte de ce grand auteur chinois. Il est aussi difficile de s'y retrouver dans cette multitude de personnages au noms exotiques.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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J'ai retrouvé l'inspecteur Chen avec plaisir .
Mis sur la touche , il n'est plus vraiment policier .
Un meurtre est commis , puis deux autres . Chen ne va pas mener l'enquête lui-même mais avec la secrétaire que le Parti lui a adjointe ,
il va " effectuer des recherches " ... jusqu'à la résolution de l'affaire .
Sans être haletante , l'intrigue est intéressante .
Il n'y a aucun temps mort et comme dans les autres livres de cette série ,
le plus intéressant , c'est la description de la Chine moderne
que nous offre l'auteur ( mainmise du Parti sur l'Administration , corruption , placardisation des fonctionnaires gênants ...)
"Un dîner chez Min" m'a fait passer un moment agréable
même si ce n'est pas le plus palpitant de la série .
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Chez Qiu Xiaolong, les aventures de son personnage fétiche, Chen Cao, sont toujours entrelardées de gastronomie classique, et surtout jalonnées de poésies.

Rappelons que Chen Cao a grandi au temps des dénonciations de masse et des excuses publiques de la Révolution Culturelle. Il a vu son père accusé, sa famille humiliée. Alors que son esprit est surtout occupé de poésie, l'État lui a assigné un poste subalterne dans un commissariat de la ville, et il va y déployer des talents insoupçonnés. En Chine, on ne choisit pas son destin.

Dans cette seizième aventure, Chen a été mis au placard et sommé de prendre quelques semaines de « congé de convalescence ». Il a été nommé un mois plus tôt directeur d'un fantomatique Bureau de la réforme du système judiciaire. Mais c'est sa secrétaire – et unique collaboratrice – la jeune et ravissante historienne Jin, qui tient la permanence et lui rend compte fidèlement – à moins qu'elle ne le surveille ?

Chen est-il définitivement mis sur la touche par les Autorités où a-t-il encore une chance de s'en sortir ? Il n'est pas si naïf. Il sait bien évidemment qu'en Chine, il faut savoir lire entre les lignes « comme dans une peinture traditionnelle où les vides sont souvent plus parlants que les pleins ». Réforme du système judiciaire ? Alors que le Parti, omniprésent et omnipotent, est prêt à brandir le glaive pour s'opposer à toute tentative de séparation des pouvoirs entre exécutif et judiciaire.

Pendant son repos forcé, Chen se plonge dans la lecture d'un auteur hollandais (Robert van Gulik) - créateur d'un personnage ultra-célèbre : le Juge Ti, qui résolvait des crimes à l'époque Tang … Et justement, l'une des enquêtes ressemble fortement à un fait divers qui défraie la chronique dans la ville trépidante de Shangaï : l'assassinat de la jeune assistante cuisinière de la célèbre courtisane Min Lihua, qui tient une « table privée » réservée à des gourmets très haut de gamme - les "Gros-Sous".

Sollicité par ses anciens collègues, Vieux Chasseur et son fils l'inspecteur Yu, Chen va être bien malgré lui entraîné à investiguer sur cette affaire, en toute discrétion des autorités qui l'ont plus que jamais à l'oeil.

Un regard sans indulgence sur la vie économique et politique de la Chine contemporaine, la corruption, les extraordinaires différences sociales, la surveillance généralisée … mais aussi la permanence de la philosophie de de la culture ancestrale, la littérature et la poésie classique sans oublier la merveilleuse gastronomie, celle des rues comme celle des établissements de luxe. Dépaysement garanti.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Dîner chez Min, c'est le top du top, c'est le lieu où il faut être vu, où il faut être invité. Repas gastronomique très cher et plus si affinité puisque Min est une courtisane. Oui, mais voilà que la Belle a assassinée sa cuisinière qui devait partir travailler chez un concurrent. Enfin ça, c'est la version officielle car officieusement, la belle Min, star des réseaux sociaux, dérange. Alors ni une ni deux, l'inspecteur Chen, qui se retrouve évincé de la police, décide d'éclaircir le mystère sous couvert d'écrire une nouvelle histoire du Juge Ti.
J'avoue que je ne connais pas Qiu Xiaolong et que c'est la première enquête de Chen que je lis. Plusieurs choses m'ont interpelée. Déjà la couverture qui est très lumineuse. Ensuite la Chine, pays qui m'attire depuis l'enfance ; le juge Ti dont je suis une fan inconditionnelle et dont j'ai lu toutes ses aventures, les anciennes sous la plume de Robert van Gulik puis, plus récemment, sous la plus de Frédéric Lenormand.
Alors que dire de cette lecture. Déjà, c'est une enquête à l'ancienne, tout en douceur. L'inspecteur Chen prend son temps, réfléchi, joue sur les mots et nous fait découvrir la poésie de son pays ainsi que sa gastronomie. Mais cela est aussi l'occasion de nous faire découvrir le portrait sociétale de ce pays et de dénoncer, à mots couverts, les travers de ce régime : propagande, surveillance accrue de la vie des habitants, corruption, censure, méthode musclée de redressement des opposants au régime. L'auteur en profite aussi pour nous informer de la mise en place de résistance afin de contourner toutes ces privations de liberté.
Les vers choisis sont agréables et viennent agrémenter avec bonheur cette lecture dont l'atmosphère est lourde, étouffante. Une lecture simple au premier degré mais qui cache bien son jeu pour qui sait lire entre les lignes. Il semblerait que ce soit le douzième tome mais le premier que je lis. Je me laisserai sûrement tenter par d'autres enquêtes de Chen.
Lien : https://jelisquoi.blogspot.c..
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