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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après une lecture décevante de Yann Queffélec en début d'année, j'entamais cet ouvrage avec peu d'enthousiasme et ce fut une très bonne surprise.
L'auteur nous invite en Lorraine découvrir le quotidien des Tarassévitch, où l'aïeule domine ce clan à coup de rancoeur familiale, même si je ne suis pas sûr que le terme de famille soit ici bien approprié. le manoir décrépit, qui les abrite, semble toujours sur le point de s'embraser, non pas par un feu de cheminée, interdit dans cette demeure, mais par les sentiments de haine, de non-dits qui déchirent au jour le jour ces êtres pour la plupart aigris.
La pauvre Ilinka, devra grandir dans ce milieu hostile infesté de secrets et de fiel et il ne faudra pas s'étonner de son évolution singulière. Tous les protagonistes sont très bien écrits et restent crédibles.
Je ne peux que vous conseiller ce roman, très beau par son personnage principal et par son écriture mais dur dans son ensemble.
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Dans la Lorraine, à l'intérieur d'un étrange manoir presque retiré du monde et un peu délabré, vit une famille russe : les Tarassévitch. Et c'est une famille très chaleureuse : une grand-mère paranoïaque et misanthrope, un homme alcoolique et violent, son frère insignifiant et étrange... et les petites-filles, vivant dans ce climat pas franchement sympathique. Surtout pour Tita, une petite enfant qui se pose sans cesse des question sur sa mère, morte mais dont personne ne veut en entendre parler tant elle déchaîne les disputes, coups et tensions chez les Tarassévitch. Un beau jour, elle trouve une lettre de sa mère lui signalant qu'elle est victime d'une malédiction et qu'elle doit s'éloigner au plus vite de sa famille. Devenue grande, après une suite d'horribles drames, elle fuit effectivement le domicile pour se rendre à Strasbourg où elle trouve l'amour... Mais peut-on échapper à une malédiction ?
J'avais été frappé par le roman de Queffélec, les Noces barbares, récit d'un enfant voulant chercher l'amour d'une mère... qui le hait. Je voulais découvrir encore une oeuvre de cet auteur et j'ai craqué pour la Femme sous l'horizon : une teinte slave, une malédiction, une petite fille au centre de tout...
Et j'ai bien aimé.
Dans ce livre, on change complètement de décor : je me suis cru dans un roman gothique avec ce manoir sombre, son lac redouté, le peu de soleil... Et si on ajoute l'ambiance qui règne autour des Tarassévitch...
En effet, chacun se déteste, hanté par son passé : Zennaide, la grand-mère, par l'incendie de sa maison quand elle était jeune puis sa fuite en France, Vladimir, le père de Tita, buvant à tire-lagot pour oublier le décès de sa femme, Lev, son frère, souffrant d'avoir été le souffre-douleur de Zennaide... Chacun chercher pourtant son bonheur mais sans cesse le poids du malheur les rattrape et comme ils ont du mal à s'aimer entre eux... Seul Lev, avec Tita, m'a parut légèrement humain et bon... Tous sont hantés également par la mère de Tita, Carmilla, une femme dont le spectre rode auprès de Tita et du clan, une femme sulfureuse et mystérieuse, dont Tita va peu à peu y ressembler...
Tita est un personnage émouvant. Une fillette qui grandit dans un contexte difficile, qui subit malgré elle la violence familiale, se tourmente ensuite autour de l'avertissement de sa mère, puis va à Strasbourg pour tomber amoureuse mais refaisant inconsciemment le parcours amoureux de sa mère... Et malgré tout, on perçoit un appel à l'aide.
Les non-dits, les secrets, les coups, les insultes sont légion dans le manoir, et en plus, avec la fameuse détresse slave dans sa grande sensibilité, me rappelant les romans russes. En effet, on a plein d'éléments russes comme les matriochkas (les poupées russes !), les prénoms...
L'amour aussi est présent, autant son absence que la flamme qu'il allume entre Vladimir et Carmila (même si leur relation va rapidement se dégrader) et entre Tita et son amant, Misha.
Quand à l'écriture de l'auteur, elle est splendide. Contrairement aux noces barbares, ici, elle est empreinte d'une grande poésie, avec des descriptions frôlant le fantastique (bien que l'histoire n'est pas fantastique...). Même si on trouve toujours des termes crues.
La fin est terriblement tragique, elle clôt l'intrigue brutalement et nous rappelle que nul n'échappe aux signes du destin. Ni au poids de l'hérédité...
En revanche, si il y a une chose que je n'ai pas apprécie, c'est que le livre était un peu court, on aurait pu avoir encore une quarantaine de pages.
Et qu'on devine quand même facilement le fameux mystère autour de Carmilla, on le pressent à quelques kilomètres... Dommage.
Mais c'est un roman singulier que nous donne Queffélec, toujours aussi dur certes mais très poignant et jolie.
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N°46
Juillet 1990



LA FEMME SOUS L'HORIZON – Yan QUEFFELEC – Editions Juillard.


J'avais encore en mémoire le climat qui baignait « Noces barbares » dont la lecture remontait pourtant à quelques mois quand ce roman s'offrit à ma curiosité. le destin de ce petit garçon, né d'un viol collectif, rejeté par sa mère, aimé gauchement par un père qui n'était pas le sien et qui trouve refuge dans une épave m'a rappelé celui de Tina, née elle aussi par hasard avec une cicatrice énigmatique sur le visage et qui cherche le secret de sa naissance dans le silence gêné de ses proches et les figures du tarot. Son sang, son visage, son âme, elle les doit à sa mère, exilée elle aussi dans la vie, avec pour quotidien la haine et la violence de cette famille bizarre, aux vagues racines russes, jetée là dans un coin de France. Il y a nombre de points communs entre ces deux enfants, héros de deux romans, je devrais dire de deux tragédies où la mort est le seul gagnant.

Comme toujours, les personnages sont fascinants. Carmilla, la Roumaine, belle, fuyante, indéfinissable, Vladimir, ce Russe qui ne connaît de son pays que les icônes et les souvenirs macabres de Zinnaïde, cette mère abusive qui règne sur une maison-épave, Lev qui vit dans son ombre, Zénia, attirée par le plaisir et par le néant parce que la vie est pour elle un fardeau, Misha, victime de sa passion pour Tina, ballotté au gré des sautes d'humeur de cette femme qui ne sera jamais vraiment à lui. Tous sont englués dans la trame d'un destin où le bonheur n'a aucun droit de cité. Tous s'accrochent à la vie, mais la mort veille qui aura le dernier mot et viendra les prendre en traître.

La vie n'est pour eux qu'une perpétuelle recherche du bonheur autant qu'une fuite éperdue devant lui, à l'image de ce feu omniprésent qui réchauffe et détruit, donne indifféremment la vie ou la mort. C'est une lutte incessante, comme un jeu à travers la séduction, la violence, les passions, les obsessions et la nostalgie, avec, à contre-jour, la fascination de la mort, cette délivrance potentielle qui s'étale comme l'image virtuelle d'un visage reflété par un miroir.

Jusqu'à la dernière ligne, le lecteur passionné espère que tout cela n'est qu'un rêve et que la vie gagnera parce que dans les épreuves on puise aussi des raisons d'exister.

Mais, le livre refermé, il reste les personnages, leur destin, et cette impression assez indéfinissable qui se dégage d'un texte tressé avec un incontestable talent.


© Hervé GAUTIER.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Quelque part en Lorraine du côté de Strasbourg. Un manoir au milieu des bois. Une famille d'origine russe y vit. Une grand-mère, ses deux fils, et ses deux petites filles : le décor est planté pour en faire un roman plein de rebondissements, le tout noyé dans l'alcool et le froid, la haine, la folie, le malheur et la vengeance.
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Si mes souvenirs sont bons, malgré un incipit assez lent, j'ai été frappé par le malheur et l'obstination de cette petite Tita pour découvrir la vérité sur la mort accidentelle de sa mère. Entre un père alcoolique et désespéré, une grand-mère autoritaire et une soeur imprévisible, cette narratrice va trouver l'amour jusqu'au bout.
Moi qui, d'habitude, a du mal avec le style de Yann Queffélec, ce livre-là m'a plu.
Vincent L. (stagiaire)
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