Déçue et contrariée, voilà comment j'ai terminé cette lecture.
Ce roman pourtant, sur le papier, n'annonçait que du bon et j'étais assez confiante pour découvrir une thématique que je n'avais jusque là jamais osé aborder, en littérature ou en film : le djihadisme.
Jenny est une ado franco-française mal dans sa peau : pas d'amis au lycée, en conflit avec ses parents… Lorsque le beau gosse du lycée la rejette, c'est apparemment la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour la pousser dans les bras d'une jeune fille secourable, qui la console avec de douces paroles : « Un jour, ils pleureront des larmes de sang ». C'est ainsi que Jenny se convertit à l'Islam, mais va plus loin que porter le hijab ou même le jilbab (voile intégral) qui choque tant ses parents : Dounia, sa nouvelle mentor, lui montre en gloussant les vidéos de mise à mort des otages de Daech.
En parallèle, le président de la République sur le déclin combat son ministre de l'Intérieur aux allures de
Sarkozy qui commence à broder sur le thème de l'anti-Islam…
Entre l'évolution de Jenny, la vision de ses parents et le point de vue du Président, le roman avait tout pour bien fonctionner, mais la sauce n'a pas pris.
Ce qui était intéressant à comprendre, c'était comment une jeune fille en vient à se radicaliser au point de participer à un attentat-suicide. Et malheureusement, ça n'a pas vraiment marché.
D'abord, le roman est un peu trop fouillis, entre les différents personnages, l'histoire qui n'est pas linéaire, l'auteur qui dédouble son héroïne (ce qui aurait pu être un procédé intéressant, mais ça n'apporte au final pas grand-chose, voire même affaiblit le propos, puisque ce n'est plus Jenny qui agit mais une autre personne).
Ensuite, j'aurais tout de même pu y croire, malgré quelques incohérences (il y en a dans tous les romans). Je ne m'y connais pas en la matière, donc j'aurais pu le suivre et penser que s'il le dit, c'est bien possible que des ados se radicalisent aussi vite pour aussi peu de raisons. Mais l'auteur a déformé des éléments sur deux sujets que je connais (Belfort et Harry Potter), donc j'ai du mal à lui faire confiance sur le reste…
D'ailleurs, la fixette de l'auteur sur Harry Potter m'a prodigieusement agacée. Il en parle toutes les trois pages, pour tout et n'importe quoi, en faisant des parallèles simplistes et souvent douteux. Jusqu'à la toute dernière phrase, c'est dire.
Quant au style de l'auteur, s'il n'est pas désagréable au début, il a fini par me lasser. Sur la fin, j'ai sauté quelques pages pour échapper à son verbiage qui n'en finissait pas…
Ma critique est un peu dure alors que je l'aurais voulue mitigée, c'est la déception qui prend le dessus dans ces cas-là !