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Citations sur Petits traités, tome 2 (20)

Tout mot retrouvé est une merveille.
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L'illustration est anti-littéraire. Vous voulez que le premier imbécile venu dessine ce que je me suis tué à ne pas montrer.
Gustave Flaubert à Gervais Charpentier, éditeur.
(Petits traités 1, VIIe traité, Sur les rapports que le texte et l'image n'entretiennent pas, p. 131)
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J'ai écrit parce que c'était la seule façon de parler en se taisant.
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L'oubli n'est pas l'amnésie. L'oubli est un refus du retour du bloc du passé sur l'âme.
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Pascal Quignard : Petits traités II (1990)
Cette édition de poche inclut les traités XXV à LVI. Le lecteur de Quignard reconnaitra le style du premier volume (voir la critique précédente). Les auxiliaires sont répétés, employés avec sécheresse, d’autres verbes frappent par un détour du sens, l’absence de complément, le rejet en fin de phrase. Les phrases sont courtes, interrompues de points, la germination de l’idée est découpée par la typographie, segmentée, examinée sur plusieurs facettes, reprise en écho dans le même paragraphe, ou même un autre paragraphe du chapitre, imposant une respiration très personnelle. On reconnait aussi ses thèmes : la langue, l’organe et aussi bien le vocable — le français, le latin, le grec —, les mots et leur étymologie, la lecture, l’écriture, le livre, le lecteur, le dictionnaire (un chapitre sidérant sur Littré), la bouche. Et de là le sexe, la blessure et la naissance, le mensonge et la postérité. Un exercice provocant de la part de Quignard, sportif de la part du lecteur tour à tour ravi, fasciné ou impatient.
Puis viennent des confidences : « Le premier signe clinique de la dépression : une personne ne peut soutenir la lecture de ce qu’elle lit. Elle comprend les mots mais rien ne fait plus “pages” » (p 77). Ou encore, un art d’écrire : « Ceux qui écrivent ne savent pas ce qu’ils font. Comment le sauraient-ils puisque par définition ce à quoi ils œuvrent n’est pas encore ? C’est à peine s’ils savent s’ils donneront au jour ce à quoi ils tâchent en secret. Comment auraient-ils l’idée des conséquences éventuelles de ce qui n’a encore ni forme ni existence ? Les os, la chair, poil et peau, membres et corps, tout pullule autour d’eux. Ce sont les mots, les phrases, les figures, les émotions, les scènes, les souvenirs des livres, ceux qu’on est et ceux qu’on a connus. Tout conspire à une œuvre qui n’aura de visage qu’une fois achevée et d’efficience que lue. Et la vie insufflée, on peut l’évoquer comme ce style, comme cette énergie sourde qui rythme l’œuvre et contraint proprement à la gorge celui qui l’écrit. Ils le conduisent où son souffle le peut et où un vieux chant régurgité espère. Mais ce qui en résulte, et son pouvoir, et son prestige, et ses effets, ou l’absence d’effet, nul ne peut les prédire. Ni la dévoration qui guette. Ni l’angoisse qui point. Ni le plaisir qu’elle peut donner. Ni la mort qui les menace et les presse sans cesse » (p 478).
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Un scribe égyptien, outre sa langue, lisait l'akkadien, le hourrite, le hittite. " Pourquoi voudriez-vous que je me soucie d'un patois naissant ? Vous dites le grec ? "
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La nuit est à la source des mots: le rêve qui hallucine des choses qui ne sont pas les fait naître.
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Les deux matériaux dont est constituée la pensée humaine sont l'absence, l'écart avec le réel, la négation, l'écart avec l'absence.
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Ecrire, c'est entendre la voix perdue.
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Sans cesse il n'y a pas de monde au lieu où nous vivons. Sans cesse la figure du monde est passée. Sans cesse le langage fait défaut. Sans cesse celle qu'on aime se réduit à un rêve. Sans cesse les souvenirs ne sont que des pierres.
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