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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après m'être régalée avec Alice au royaume de coeur, Me voici de nouveau enthousiasmée par Alice au royaume de trèfle. Un Nouveau royaume, les mêmes règles, de nouveaux et d'anciens personnages et surtout, les "z'amour" d'Alice.

Je n'ai vraiment pas été déçu par cette suite, bien au contraire, j'ai envie d'en connaitre la suite au plus vite !
C'est un réel plaisir que de suivre les aventures de cette héroïne et de ces "acteurs" loufoques.
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Etoiles Notabénistes : ******

Clover No Kuni No Alice - Cheschaneko To Waltz
Traduction : Tony Sanchez
Adaptation graphique : Clair Obscur

ISBN : 9782355925665
ATTENTION ! NOMBREUX SPOILERS !

La série "Alice Au Royaume de Trèfle" est à lire après "Alice Au Royaume de Coeur" dont la fin - le Chapelier ramène Alice à Wonderland et tout s'achève sur un énième duel de Blood Dupré avec le Lapin Blanc, toujours amoureux et jaloux de n'avoir pu (ou su) retenir Alice au Royaume de Coeur, et, qui sait ? peut-être encore plus jaloux de constater que, cette fois-ci, c'est au Chapelier que Nightmare a confié la mission d'aller chercher la jeune fille dans le monde réel - laissa, si l'on en juge par leurs commentaires, nombre de lecteurs sur leur faim. Tout le monde s'attendait en effet à une conclusion classique mais l'on se retrouvait devant une nouvelle boucle qui s'ouvrait. Certains avaient du mal à l'exprimer ainsi, d'autres ne comprenaient pas mais la frustration était grande.

Ce premier volume d'"Alice Au Royaume de Trèfle" n'arrange pas les choses si l'on se plonge dedans en croyant y trouver une suite logique, c'est-à-dire conforme à notre monde et non à celui créé par Lewis Carroll. Aussi, dès le départ, mettez-vous bien dans la tête que :

1) Cette série, tout comme l'était d'ailleurs la première, s'inspire d'un jeu vidéo éponyme ;

2) Alice est plus ou moins protégée par Nightmare qui l'endort et la réveille quand il le veut. le songe est l'une des composantes principales de l'histoire et atteint ici à son paroxysme avec le songe dans le songe - en admettant que la présence d'Alice dans les Royaumes de Coeur comme de Trèfle soit un songe ;

3) l'hypothèse de mondes parallèles, que l'on croyait réservée à la seule S.F. ou encore au cinéma, n'est pas encore une réalité acceptée mais elle s'est mis en branle pour se concrétiser. Restons prudents sur les réserves des métaphysiciens, astrophysiciens, et -cisiens divers et choisissons délibérément soit l'anneau de Moebius, soit la Théorie des Cordes ... soit, pour les incorrigibles littéraires et amateurs de poésie et d'imaginaire que nous sommes, une série aussi merveilleuse que le pourtant très britannique "Dr Who" (dont la treizième incarnation devrait être, pour la première fois dans l'histoire de cette série mythique, une femme interprétée par Jodie Whittaker).

Ces trois points acquis et enregistrés (en particulier le dernier) - mais si, votre cerveau en est capable ! - nous pouvons donner la parole au Chat du Cheshire, Boris pour les Japonais, sur les pensées duquel s'ouvre ce premier tome de la saga de Trèfle. Boris nous raconte la façon dont il a rencontré Alice pour la première fois, apparemment perdue au sein de la Foire et contrainte par la politesse à écouter l'un des morceaux de violon de Goround. (Cette version diffère évidemment de celle que nous connaissions par notre lecture de la saga de Coeur, à croire que la mémoire du Chat Punk comme celle d'Alice ont été effacées en partie.) Nous avons ici droit à des encarts en couleurs qui révèlent que, en tous les cas au départ de la reprise, Fujimaru n'était pas très à l'aise avec la douceur, l'arrondi du visage d'Alice. On remarquera aussi qu'il fait de Vivaldi, lorsqu'elle apparaît, un type de femme un peu plus mince et au visage plus "pointu." Néanmoins, au cours des sept tomes de la série, le dessinateur aura tout le temps d'assouplir son pinceau et, dans la série du "Joker", ce sera chose classée depuis longtemps.

Puis, c'est au tour d'Alice de nous expliquer le Royaume de Coeur - où elle se trouve toujours pour l'instant - ses règles et les personnages qui l'habitent. Assez curieusement là encore, une partie de sa mémoire semble s'être endormie. Elle ne paraît pas en effet se souvenir que, d'abord enlevée par Peter White, elle est revenue à Coeur dans les bras du Chapelier. Seul lui demeure en tête son enlèvement initial. Deuxième changement, elle ne vit plus chez Julius Monrey (y a-t-elle déjà vécu, d'ailleurs, même si elle aime à lui rendre visite ?), l'Horloger, parfois surnommé également "le Croque-Morts", mais a choisi de son plein gré de s'installer à la Foire où Goround lui a déniché un emploi et un logement. Or, un matin, en se réveillant, elle n'entend pas à l'extérieur les bruits habituels du Parc d'Attractions. Elle ouvre la porte et s'aperçoit, avec stupeur, ravissement mais aussi inquiétude et horreur, que la Foire a disparu pour faire place à une vaste forêt où certains arbres s'ornent de portes qui l'invitent, toutes, à les ouvrir, lui affirmant qu'elles la conduiront "là où elle veut aller."

Dans l'incapacité de courir se réfugier dans sa chambre - la porte s'est refermée et a disparu - Alice doit alors affronter ses craintes et retrouve, après avoir croisé un Loir terrorisé, le Chevalier de Coeur, un Ace toujours aussi sympathique qui est le premier à lui expliquer qu'il y a eu "un déménagement." En un pays aussi étrange, on se doute bien que, si déménagement il y a, la définition qu'on donne du mot en général ne doit pas être la même que chez nous. de fait, régulièrement, les habitants du Royaume de Coeur se trouvent projetés ("déménagent") au Royaume de Trèfle. Certains se perdent au passage ou alors ne suivent pas le mouvement : ainsi, Julius est resté dans sa tour de l'Horloge, au Royaume de Coeur. Boris, lui, a suivi Alice parce que, ainsi qu'il l'explique avec candeur, "il ne saurait vivre sans elle : elle est si différente d'autrui." Quant à Ace, on mettrait volontiers son "déménagement" personnel sur le compte de son incroyable absence de sens de l'orientation si l'on ne s'apercevait très vite, comme Alice d'ailleurs, que le Chevalier de Coeur, sous ses abords toujours fantaisistes et sympathiques, manifeste un aspect de sa personnalité bien plus énigmatique - phénomène qui ne cesse de croître au fil de la série. A croire qu'Ace ne se contente pas de récupérer des montres sur des cadavres et, à l'instar d'un Nightmare, tire lui aussi certaines ficelles décisives.

La Chapellerie a déménagé elle aussi dans son intégralité et tous sont ravis de revoir Alice. Tous, y compris le Chapelier, désormais plein de sollicitude (mais toujours aussi prêt à saisir l'occasion dont il continue à rêver, elle s'en apercevra vite) envers Alice au point de lui proposer une chambre en son manoir, "en tout bien tout honneur", prend-il soin de préciser avec un sourire on ne peut plus angélique. En effet, le Parc d'Attractions n'a pas suivi, Goround non plus et voici Alice sans emploi et sans logis. Non sans hésitation, elle accepte la proposition du Chapelier mais préfère se chercher un emploi toute seule car elle se méfie (vous constaterez qu'elle a raison de le faire) de ceux que lui propose son hôte.

Cela, par contre, ne surprendra personne si je révèle que Peter White est évidemment là et fond sur Alice pour la serrer dans ses bras, tout heureux de l'avoir retrouvée et lui rappelant "la chaleur de leurs corps enlacés", ce fantasme qui met Boris en rage et fait sourire le Chapelier. En revanche, vous serez peut-être étonnés d'apprendre que les jumeaux Dee et Dum peuvent, à volonté, se transformer en jeunes gens séduisants et toujours en pleine empathie l'un avec l'autre, vêtus de costumes à rayures verticales fort élégants mais qui ne sont pas sans rappeler immanquablement la "famille" sociale à laquelle ils appartiennent. Pour le reste, toujours prêts à faire les quatre volontés d'Alice (ils sont désespérés qu'elle préfère prendre son bain seule et non avec eux) et toujours aussi enthousiasmés par les armes en tout genre. Dans cette série, nous les verrons d'ailleurs s'en servir contre les ennemis du Chapelier et, ce faisant, se révéler aussi excellents bretteurs que le Chevalier de Coeur.

Si la Tour de l'Horloge et Julius sont restés au Royaume de Coeur, la Tour de Trèfle, bien plus haute et d'architecture plus "immeuble de bureau" à mon sens, siège au beau milieu du Royaume. On a la surprise d'y retrouver un Nightmare qui, sous sa forme exclusivement humaine, ressemble fort à un PDG asthmatique et grognon (c'est à lui que revient, il est vrai, la gestion de ce Royaume). Toujours de santé délicate, il bénéficie de la présence à ses côtés de son fidèle domestique, Gray, lequel porte au cou un tatouage représentant un lézard. Il paraît que, dans des temps très lointains, Gray a tenté d'assassiner Nightmare mais que, devant son échec, il s'est mis au service de son ancienne cible. C'est par conséquent désormais avec des tisanes, des repas équilibrés et une foule de notes et de dossiers à rédiger (ou lire) et à signer qu'il poursuit son malheureux employeur, lequel est toujours prêt à s'échapper dans son vrai Domaine : celui des Rêves et des Cauchemars.

Nightmare a en outre la responsabilité - qui le barbe, osons le mot - d'organiser non des bals, comme le faisait Vivaldi mais des "assemblées" où se croisent de façon neutre les différents chefs de Territoires toujours en guerre.

Si la saga d'"Alice au Royaume de Coeur" s'achevait sur une sorte de pirouette qui éludait la question, celle de Trèfle place et l'héroïne et le lecteur devant le problème qui tourmente tant la jeune fille : la naissance, après celle de ses désirs affectifs, de ses premières aspirations sexuelles et la difficulté d'y céder en toute sécurité et aussi - caractère féminin oblige - en alliant sentiment et sexualité. On comprend également que, chez Alice, la peur de l'Abandon (de façon générale), est presque pathologique. La réponse à cette peur se situe bien sûr dans son passé dont des bribes de plus en plus importantes nous sont découvertes ...

Un premier volume d'exposition où l'on s'interroge de plus en plus sur la nature et le nombre de personnes qui tirent les ficelles de cette partie. A un certain moment, on peut même se demander si Boris n'a pas accepté de jouer un rôle pour protéger Alice. Mais de quoi ? ...

La suite au prochain numéro. Une saga à réserver, je pense, aux inconditionnels non seulement de la série japonaise mais aussi de l'oeuvre britannique originale. Signalons enfin que cette série, qui compte sept tomes, contraint le lecteur à plus d'efforts pour pénétrer dans l'intrigue et que, si certaines histoires-bonus n'ont guère d'importance, quelques unes, par contre, sont primordiales, y compris pour la série qui suit, celle du Joker. En somme, si vous ne jugez que superficiellement, vous risquez d'être déçus. Si vous vous entêtez, par contre et tentez de voir "à travers le miroir" ... ce sera, je vous le certifie, une tout autre paire de manches. ;o)
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