La promesse d'une romance historique au temps de la Régence (années 1810) est toujours très tentante.
Julia Quinn nous propose ici de suivre le destin d'une famille appartenant à la haute société anglaise : les Bridgerton. Vicomtesse douairière, Violet Bridgerton espère marier ses huit enfants. Entre bals et mondanités, chaque tome se concentre sur le destin d'un personnage avec pour fil rouge… les cancans répandus par la terrible lady Whistledown. Il semblerait même que sa chronique mondaine s'arrache dans tout Londres !
Fin avril, j'ai reçu en cadeau (à l'occasion de mon anniversaire) les deux premiers tomes de la chronique des Bridgerton. Je dois vous avouer une chose : j'ai réussi à échapper au phénomène Netflix, n'ayant jamais vu la série adaptée des romans de
Julia Quinn. J'étais curieuse et impatiente de me lancer dans l'aventure pour me faire un avis. Reste que j'ai été très déçue de cette lecture.
Le premier tome de la série est consacré à Daphné, la quatrième enfant des Bridgerton. Si notre héroïne désespère de trouver chaussure à son pied, sa rencontre avec le duc de Hastings risque de faire des étincelles. Leur relation est en effet loin de démarrer sous les meilleurs auspices puisque tout commence par un arrangement commun, a priori éloigné de toute considération amoureuse.
Le deuxième roman nous propose quant à lui de rencontrer Anthony, l'aîné de la fratrie. Pressé de se marier pour perpétrer le nom des Bridgerton, notre héros traîne derrière lui une réputation de libertin comme aime le rappeler la mystérieuse lady Whistledown dans sa chronique mondaine.
Les pages auront tourné à une vitesse folle. Pourtant, je n'ai pas été conquise pour un sou. La faute à une intrigue convenue, à de (trop) nombreux clichés, à une écriture qui ne fera pas date dans ma mémoire. J'ai également été très surprise de ce que j'ai trouvé dans ce livre. Pour moi, les années 1810 me font penser à
Jane Austen. Qui dit romance, dit histoires d'amour oui mais je m'attendais à retrouver tout ce que j'aime chez cette grande romancière britannique : un ton mordant, des sentiments, des personnages attachants et parfois complexes. Tout ceci mêlé à de la pudeur, et au respect de l'étiquette.
Julia Quinn nous propose une intrigue ainsi que des personnages éloignés de l'univers austenien. C'est réellement à l'ensemble que je n'ai pas accroché. Nos personnages se rencontrent, se tournent autour pour littéralement finir par se sauter dessus. J'ai finalement trouvé ces deux tomes assez similaires, tant au niveau de la construction narrative que de ce que peuvent traverser nos personnages (torturés, ils portent tous en eux une enfance difficile ou un traumatisme pour réussir à s'en défaire grâce à une histoire d'amour).
Daphné et Kate (rencontrée dans le deuxième tome des Bridgerton) sont des héroïnes plutôt intéressantes.
Julia Quinn nous décrit bien la place des femmes en ce début du XIXe siècle ou encore la course aux mariages. Je regrette cependant le caractère un peu trop manichéen des personnages. Les femmes sont présentées comme des oies blanches, alors que les personnages masculins usent parfois de violence ou sont présentés comme des libertins.
Ma rencontre avec La chronique des Bridgerton a donc tourné au fiasco, et je ne pense pas me tourner vers les autres titres qui viennent clôturer cette saga. Reste qu'il en faut pour tous les goûts, et que je suis contente d'avoir eu l'occasion de me forger une opinion.
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