N'acceptez aucun compromis. Sachez ce que vous voulez et faites ce qu'il faut pour l'obtenir. Et si vous doutez encore, soyez patiente. Les réponses à vos questions viendront en leur temps. Vous vous apercevrez souvent que ce que vous désiriez se trouvait juste sous votre nez.
— Silence, voulez-vous ? aboya Anthony. J'essaie de me concentrer.
— Un tel goût pour le silence ne te servira point en temps de guerre, lança Colin.
— Colin ! Je vais te massacrer ! Quelqu'un voit- il un inconvénient à ce que je l'assassine ? lança Anthony.
— Vous n'y pensez pas, mon cher, intervint Sophie qui était revenue entre-temps avec la limonade. Imaginez un peu le désordre, et puis tout ce sang...
— C'est pourtant un excellent engrais, commenta Phillip.
— Ah, dans ce cas... Faites donc, mon ami.
— Allez-vous vous taire à la fin ? Euh... Pardon, je ne m'adressais pas à vous, chère Sophie, s'excusa Anthony.
— Vous m'en voyez fort aise.
— Ne t'avise pas de menacer mon épouse, gronda alors Benedict.
Anthony se tourna vers son frère et le foudroya du regard.
— Vous mériteriez tous autant que vous êtes le supplice de la roue !
— À l'exception de Sophie bien entendu, commenta Colin.
— Sais-tu que ce pistolet est chargé, mon cher frère ? répondit Anthony.
— Ah, Anthony, je m'estime heureux que le fratricide soit tenu pour un acte des plus vulgaires...
Les hommes ! Le jour où ils admettraient une erreur, ils se changeraient en femmes sur-le-champ.
Les hommes !
Le jour où ils admettraient une erreur, ils se changeraient en femmes
sur-le-champ.
Il aurait pu se noyer pour l'éternité dans ses yeux-là.
Voilà qu’elle se comportait comme une sotte, une véritable enfant gâtée. Nul besoin de perfection. Il lui fallait juste un homme avec lequel elle s’accorderait à merveille.
Si, comme tous les hommes, il avait eu des fantasmes, à présent, ils avaient un nom. Un visage. Un avenir.
— Je vais l’assassiner, grommela Anthony. Quelqu’un y voit-il un inconvénient ?
Personne ne protesta, mais Sophie leva les yeux du livre qu’elle était en train de lire et déclara que le sang était très salissant et qu’elle avait autre chose à faire que nettoyer la scène de crime.
— C’est un excellent fertilisant pour les plantes, fit remarquer Phillip sur le ton de la conversation.
Après tout, c’était son domaine.
— Dans ce cas, faites donc, mon ami ! s’exclama Sophie avant de reprendre sa lecture.
Y avait-il une seule femme sur terre capable de comprendre que les hommes n’exprimaient pas leurs émotions ? Bon sang, la moitié d’entre eux n’étaient même pas informés qu’ils avaient des émotions.
Elle aimait sa façon de sourire en coin, d’un air un peu espiègle, un peu incrédule, comme s’il avait du mal à croire à son propre bonheur.