AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Denis_76


Après avoir délivré son pays des Dispodes dans « Pantagruel », « Le quart livre » est la suite des aventures du géant Pantagruel. Celui-ci décide, avec toute sa fine équipe, à laquelle Panurge est maintenant bien intégré, de partir en Inde, à la recherche de Babuc, la Dive Bouteille.

Il quitte donc son père Gargantua en Grèce ; son expédition se compose de douze navires ! Il décide de passer par le nord de l'Europe (sic, on est en 1548, la mappemonde n'est pas précise ! ). L'équipée va voguer d'île en île, toutes sorties du cerveau imaginatif de François Rabelais. Sur l'île de Médamothi, il reçoit, par un vaisseau rapide, une lettre de son père, soucieux de savoir son fils en bonne voie. Pour le remercier, il lui renvoie des licornes, puis repart en pleine mer.

Survient alors l'épisode molièresque au combien célèbre, ingénieux, et faussement dénommé, des « moutons de Panurge ». Ahem... Je vous le laisse découvrir !!!
C'est cet épisode qui m'a lancé dans l'écriture de mon quatrième livre : « PANURGE ».

Ils arrivent sur une île loufoque où chacun trouve chaussure à son pied ; puis ils découvrent l'île des « chicanous », où, dans une écriture anecdotique plus ou moins transparente, les chicanous, les maîtres de la chicane, bref, le personnel judiciaire en prend pour son grade !
Ensuite, après une tempête qui révèle un Panurge comique au mal de mer persistant, qui le rend peureux et désirant à tout prix regagner la terre ferme, ils abordent plusieurs îles plus ou moins bizarres , qui permettent à l'auteur de rire sous cape de différents corps de profession.
Chez les Carêmeprenants par exemple, Pantagruel et Panurge ironisent sur la religion ; chez les Andouille, on assiste à un combat gigantesque de mets, Andouilles et Saucissons se battent (!) et là, les logorrhées savantes de Rabelais prennent tout leur sens. Je pense que l'auteur critique le gaspillage de ripaille à peine consommée des grands seigneurs ; tout comme dans l'île du tyran Maître Gaster, auquel les habitants sacrifient, là encore, une ribambelle de nourritures!
Chez le roi Hypoaménien, Bringuenarilles fait des cures de moulins, et le corps médical est mis à mal.
Chez les Papefigues, c'est encore la religion qui est visée, et particulièrement le « Dieu sur Terre », c'est à dire le pape et les décrétales, des textes papaux.
Il y a aussi l'île des hypocrites, que connaît Xénomane, et sur laquelle on ne prend même pas la peine de s'arrêter.


Ce livre est mon troisième Rabelais, et je commence saisir l'auteur, et à prendre plaisir à le lire, surtout les dialogues, qui ne volent en général pas au dessus de la ceinture, comme d'habitude, pour distraire, je pense le rare menu peuple qui sait lire, et que j'aborde en vieux françois sur les pages de gauche !

Le savoir de l'auteur est bien grand ! le livre est ponctué d'histoires mythologiques, certaines sont vraies, d'autres sont inventées par l'auteur.
Au milieu du livre, l'auteur écrit une logorrhée médicale ( il a été médecin ), peut être pour prouver le sérieux de ses dires, et essayer de gagner, encore une fois, l'indulgence de ces messieurs les théologiens de la Sorbonne ?

Une fois de plus, ces messieurs de la Sorbonne condamnent le livre ; une fois de plus le roi, c'est François pour la première édition, puis Henri II pour la seconde, autorise sa publication !
Commenter  J’apprécie          4922



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}