J'ai jeté un rapide coup d'oeil par le hublot, la beauté du paysage m'a saisie : le soleil était caché derrière un brouillard nocturne jaune qui s'arrêtait à quelques hauteurs de bateaux au-dessus de la surface de la mer. Pas la moindre vague. Nous étions dans une sorte de couloir doré entre eau et brouillard.
L'ivresse avait gagné tout mon corps, un entrelacs de fils ténus qui me faisaient vibrer du bout des doigts jusqu'au petit orteil.
Ils ont cligné des yeux un bon moment avant de comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, avec les montagnes dans le lointain, le Wildefjord qui s'ouvrait comme deux cuisses de femme, le ballet aérien des oiseaux, les phoques ici et là sur la banquise.
Les nuages se sont dispersés au-dessus de nos têtes, un ciel lisse et soyeux est alors apparu et, en dessous, l'océan aux eaux calmes, constellées du blanc des plaques de glace flottante, a scintillé sous la lumière du soleil.
Si un homme me dit qu'il m'aime, je panique.
La mer. Dans des tons gris et blancs. Le ciel aussi était blanc. L'horizon et les couleurs avaient disparu. De la pluie et de la neige fondue balayaient les vitres et s'amassaient en une masse gluante.
Le seul sentiment qui soit plus fort que le chagrin, c'est la peur.
La nature semblait morte. pas de coquillages au bord de l'eau, aucune algue. Uniquement de l'eau salée clapotant contre les pierres.
Quand les gens me trouvent antipathique, j'en suis soulagée, car je n'ai plus besoin de me conduire comme il faut.
Tant d'hommes ont été estampillés courageux, uniquement parce que leur intelligence était rudimentaire.