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Citations sur Zona Frigida (122)

Et pendant qu'un nouvel homme s'installait chez moi, je lui faisais la fête. Follement amoureuse, une vraie chatte en chaleur. Je bossais moins bien, je perdais le sens des réalités, j'en arrivais même à négliger Andersen. Je trouvais ses CD formisables, ses tableaux magnifiques. je prétendais que sur le plan sexuel, il me satisfaisait complètement, ce qui était toujours loin, très loin même de la vérité. J'appréciais soudian des plats que j'avais en horreur auparavant. Je mettais le reveil à sept heures et demi parce que c'était l'heure à laquelle il devait se lever ...
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Je pars en vacances, Andersen, lui ai-je dit tout bas.
Bien sûr il m'a crue. Tout le monde me croit. il m'est très facile de masquer la vérité, il suffit d'un tout petit peu de baratin. Personne ne savait qu'à cause de ce voyage, j'avais dû refuser un travail très lucratif dont j'aurai eu le plus grand besoin. Même Sissel aurait réagi. Et son discours de ce matin aurait été tout autre. Elle m'aurait grondée. Car tout le monde sait qu'il faut de gros revenus pour vivre de façon aussi peu structurée au niveau financier. Et on ne crache pas sur un mois de boulot en tant que caricaturiste pour Aftenposten, le plus grand quotidien national. Heureusement je n'avais pas encore parlé à personne de cette proposition, je pouvais donc la refuser sans déclencher une avalanche de reflexions désagréables de tout un tas de gens qui, soi-disant, me veulent du bien.
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Ne jure pas. Ca salit ta bouche.
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Je suis en voyage, me suis-je dit. Je n’ai plus d’identité. Celle-ci disparait quand on est loin de chez soi. On n’a pas de travail, pas de domicile, pas de livres sur des étagères qui permettraient aux gens de savoir ce que vous lisez et qui vous êtes. Personne ne connaît vos amis, ni les gens que vous côtoyez. Personne ne sait ce que vous gagnez, qui vous donne des cadeaux de Noël, si vous vous êtes fait opérer de l’appendicite. On ne voit que votre tenue de voyage, votre bagage à main. Très peu de gens sont capables de tirer des conclusions valables à partir de données aussi floues.
Mais moi, si. Je regarde les chaussures des voyageurs, leurs mains, leurs bijoux, leurs rides au coin des yeux. Je devine s’ils ont l’habitude de se déplacer, de faire la queue au restaurant. Tout le monde n’aime pas voyager, quitter son petit cocon. Leur attitude dévoile le but de leur voyage, s’ils doivent rencontrer quelqu’un ou s’ils partent pour le travail. Pour certains, c’est les deux. Eux, ils boivent du café et fument cigarette sur cigarette.

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J’ai presque fini mes valises. Commandé le taxi. Enregistré un nouveau message sur mon répondeur pour indiquer où j’étais, avec une petite information à l’attention d’éventuels cambrioleurs, précisant que mon appartement était une forteresse imprenable, qu’il leur faudrait un hélicoptère et qu’ils ne trouveraient pas d’objets de valeur chez moi qui justifient la location d’un hélicoptère à vingt mille couronnes de l’heure….ce genre de message amuse toujours les gens normaux qui m’appellent.
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Dire qu’il y avait des gens assez bêtes pour se marier au bout de quelques semaines ! Fallait vraiment être givré…
Je sais de quoi je parle. Les promesses qu’on fait quand on est sur un petit nuage. Les cartons et les valises montés par l’escalier, les commodes et placards vidés pour faire de la place aux affaires d’un nouvel homme. L’espoir, toujours déçu, que cette fois, c’est du sérieux. Enfin un homme qui ne se défilera pas à la première occasion. Qui comprendra qu’il y a des jours avec et des jours sans. Son rasoir dans la salle de bain, son peigne, sa brosse. Ses vêtements à mettre à la machine avec les étiquettes à vérifier pour laver à la bonne température. Les CD inconnus alignés à côté des miens. Les plantes. Les tableaux à accrocher aux murs. En revanche, j’ai toujours refusé les meubles. Un petit bureau à la limite, un ordinateur. Le reste, il fallait le laisser au garde-meuble ou ailleurs.
Et pendant qu’un nouvel homme s’installait chez moi, je lui faisais la fête. Follement amoureuse, une vraie chatte en chaleur. Je bossais moins bien, je perdais le sens des réalités, j’en arrivais même à négliger Andersen. Je trouvais ses CD formidables, ses tableaux magnifiques. Je prétendais que sur le plan sexuel, il me satisfaisait complètement, ce qui était toujours loin, très loin même, de la vérité. J’appréciais soudain des plats que j’avais en horreur auparavant. Je mettais le réveil à sept heures et demie parce que c’était l’heure à laquelle il devait se lever….
Plus jamais ça. Trop, c’est trop.
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La caricature c’est l’art de se foutre des gens avec tendresse. Exagérer ce qui est révélateur et laisser de côté ce qui est banal.

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Nous ne pouvions pas aller plus loin sans croiser le 80° N, même en ralentissant l'allure. La presqu'île de Mossel bouchait la route vers l'ouest, et plus au sud s'étendait le Wilderfjord. On apercevait les sommets de Grahuken et de Velkomstpynten. Georg a demandé qu'on jette l'ancre flottante et qu'on coupe les moteurs.
Il y avait des phoques partout. Sur la banquise. Dans la mer. Georg laissait tomber du tabac tandis qu'il montrait du doigt. Il savait faire la différence entre les phoques: celui du Groenland, celui à capuchon et celui annelé, qu'il préférait appeler phoque marbré.
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Svalbard, le nom norvégien pour le Spitzberg, signifie "le pays des côtes froides". Mais que la côte soit recouverte de glace à ce point, sans la moindre trace de roche ou de montagne, je n'en revenais pas. Sigmund avait aussi ajouté que le mur que nous voyions ne constituait qu'un dixième de la hauteur totale. La glace se promongeait sous l'eau, en profondeur. Et tout en bas, il y avait la terre ferme. Des rochers, des sommets arrondis que la pesanteur maintenait au fond. Ce n'était vraiment pas un lieu de villégiature pour ceux qui aimaient s'attarder aux terrasses des restaurants, avec des ombrelles en papier dans leurs coktails.
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