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Citations sur Zona Frigida (122)

Je regarde les chaussures des voyageurs, leurs mains, leurs bijoux, leurs rides au coin des yeux. Je devine s'ils ont l'habitude ou non de se déplacer, de faire la queue au restaurant.
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Je suis en voyage, me suis-je dit. Je n'ai plus d'identité. Celle-ci disparaît quand on est loin de chez soi. On n'a pas de travail, pas de domicile, pas de livres sur les étagères qui permettraient aux gens de savoir ce que vous lisez et qui vous êtes.
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Mourir vite, c'est mieux que de mourir lentement. Les hommes le savent depuis le début des temps.
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Il s'est mis à raconter des souvenirs de parties de chasse en Alaska et au Canada, de pêche au Finnmark, bref, le genre d'expéditions que font les hommes de pouvoir pour se prouver leur virilité et faire savoir à tout le monde qu'ils contribuent à la bonne santé de la vie économique norvégienne.
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Une bonne rasade d'alcool hors-taxes me procure toujours le bagou nécessaire pour être tout à fait moi-même.
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Pour être tout à fait honnête, je suis partie au Spitzberg pour picoler. Je me le suis avoué à haute voix, un jour, en plein mois d’août. J’ai soudain tout laissé tomber pour m’inscrire à un voyage qui allait me coûter la peau des fesses. Mais, d’après le tour-opérateur, j’étais assurée de voir un grand nombre d’animaux sauvages dans un environnement à vous couper le souffle. Cependant cette promesse me posait un problème. En effet, comment peut-on vous garantir une telle expérience? Au Spitzberg, la nature est d’une beauté exceptionnelle, tout le monde le sait. Mais en ce qui concerne les animaux, j’étais plus dubitative. Un ours blanc en colère, un morse endormi, ça se commande, ça? La brochure présentait la photo d’un ours blanc qui passait la tête par un hublot en se léchant les babines. Des baleines aussi faisaient partie du package. Manifestement, l’agence ne laissait rien au hasard. C’était assez bluffant.
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La vieille femelle phoque somnole sur son banc de glace, clignant des yeux. Par moments, elle bouge un peu pour trouver une position plus confortable. Couchée sur une plaque de glace de quatre mètres de large seulement, elle se sent parfaitement en sécurité. L'eau noire, profonde, là où personne ne peut l'atteindre, n'est pas loin.
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— Écoute, Georg ! Je ne supporte pas qu’on me dise ce que je dois faire ou ne pas faire. Je deviens…
— Claustrophobe ? Il a ri.
Moi pas. J’ai évité son regard et fixé un point au-dessus de sa moustache.
— Oui, exactement.
— De toutes les âneries que peuvent débiter les chouettes, celle-là est la meilleure. Claustrophobe ! Et puis quoi encore ? Au milieu de l’océan Arctique ! Tu n’auras jamais plus de place qu’ici !
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— Une femme nue, bronzée, en peignoir… J’adore, a-t-il murmuré, la voix pâteuse. Je l’ai repoussé doucement.
— Alors achètes-en un, de peignoir, à ta femme.
— Ce que tu peux être cynique quand tu t’y mets.
— Allez, ça suffit, les compliments. Au revoir.
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J'ai fermé les yeux et j'ai plongé dans le regard de l'ours. Celui de la baie de Vibe. Un ours en vie dans une nature hostile, au milieu de l'océan Arctique, de la zone dite froide, Zona frigida, où l'amour n'existe pas, où les animaux deviennent blancs pour se fondre dans le paysage et souffrent pour trouver à manger, sans jamais connaître une seconde de répit ni se reposer sur leurs lauriers. Ils doivent toujours chasser pour survivre, depuis que, petites pelotes de fourrure, ils sont sortis de leur tanière protégée des vents sur le Kong Karls Land pour faire leurs premiers pas dans la neige à côté d'une maman grande et rassurante. C'était une vie rude où seuls les plus forts survivaient. Les autres finissaient par mourir de faim ou d'un accident. Mais tout était mieux que de traîner sur le béton sale du zoo de Londres, par une chaleur étouffante. Ou de servir de carpette devant une cheminée.
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