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Comment fera Dastaguir le vieillard, avachi sur le bord d'une route aride dans l'attente d'un véhicule et accompagné de son petit-fils Yassin, à annoncer à son fils Mourad qui travaille à la mine, que les Russes ont bombardé leur village détruisant leur demeure, que tous les membres de leur famille ont péri sauf le petit devenu sourd : "La bombe était très forte. Elle a tout fait taire. Les tanks ont pris la voix des gens et sont repartis. Ils ont même emporté la voix de grand-père" (p. 45) ?
C'est la question que le narrateur lui pose en l'interpellant à la seconde personne.
Et le vieux de répondre avec ses cauchemars et ses images infernales davantage que par des mots.

Longue nouvelle (adaptée au cinéma comme le magnifique Syngué Sabour) de Rahimi que j'adore, dont la traduction sensible et poétique, donnant voix à l'étranger dans la mesure même où le confort du lecteur français peut en être bousculé par le dépaysement, rend justice au style inimitable de l'auteur, fait de concision et de répétitions, de rythme percutant, de phrases hachées, sèches, désertiques à l'image de la désolation des lieux et des hommes meurtris par les guerres.
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Ce roman qui, vous le constaterez en cherchant le nombre de pages ou en le regardant dans une librairie, est tout petit est un coup de poing. En fait, je le verrai même plutôt comme une nouvelle parce qu'il nous place immédiatement au coeur d'une situation. Nous nous trouvons en Afghanistan. Avant l'arrivée des Talibans et les guerres pour le pouvoir, ce pays était déjà tombé à genoux sous les balles de l'Union Soviétique. Finalement, ces informations prennent ici une importance somme toute assez relative car les militaires ou envahisseurs ne sont pas directement cités ou directement présents. Ils ne le sont que par ce qui s'est déjà passé.

Nous rencontrons directement un vieil homme qui vient d'être abattu. Sa famille est morte. Dès lors, sa seule mission est d'aller annoncer cette triste nouvelle à son fils qui travaille à la mine. le texte est très épuré et l'action se déroule sur un labs de temps assez court. Ce qui fait la force de ce texte, à mon sens, est justement que chaque mot, chaque parfum, chaque souvenir est très fort. Tout laisse une empreinte sur le lecteur. J'ai vraiment été touché par ce vieil homme auquel on ne peut que s'identifier car on est projeté dans son enfer. le temps qui passe, la patience, le silence, le fait de garder ses larmes et sa tristesse au fond de sa gorge… L'emploi de la seconde personne du singulier, qui reste assez rare dans les romans, prend le lecteur à parti. Il le prend comme témoin et l'invite à se joindre à cette attente, à cette recherche. Mes commentaires ne seront que subjectifs car je ne suis pas sure que tout le monde puisse apprécier le style de l'auteur mais je pense que c'est vraiment ce qui s'adapte le mieux au texte.

Aussi, la réalité que ce grand-père doit endurer contraste fortement avec l'innocence du jeune garçon qui l'accompagne. Il ne comprend pas réellement tout ce qui se passe et il ne semble même pas réaliser qu'ils sont seuls au monde et que lui-même est changé physiquement… En plus de la perte de leur foyer, de l'anéantissement de leur famille, ces deux âmes perdues doivent faire face à un fossé qui existe entre elles. L'homme de son petit-fils ne peuvent pas communiquer et même s'ils sont ensemble, ils sont seuls. La recherche du fils du personnage principal reste à mon sens un prétexte pour nous montrer cette scène, pour nous faire ce portrait d'une famille meurtrie, comme tant d'autres. Et pourtant, l'auteur a réussi à me surprendre. Dès l'arrivée à la mine, il nous met dans une situation que, personnellement, je n'avais même pas envisagée. Il montre une fois de plus que les hommes et les femmes ne réagissent pas comme ils le devraient, comme on attend d'eux et d'elles qu'ils agissent. Des êtres humains sont juste humains avec leurs angoisses, leur peine, et chacun leur façon de gérer leur douleur. Parfois seul, parfois avec le travail, avec une quête, avec le silence, avec l'envie d'en parler…

Je vous conseille évidemment ce livre.
Lien : http://lamalleauxlivres.com/..
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Quelque peu déçue après la lecture fascinée de Syngué Sabour. Mais je reste curieuse de voir l'adaptation cinématographique et il reste deux beaux passages de la violence et du silence.
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J'ai beaucoup moins été saisie que lors de la lecture de Singué Sabourin pourtant on retrouve la même qualité d'écriture... un roman court, intense, écrit à la deuxième personne du singulier , et peut être est ce cela qui m'a laissée à distance...
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Cette lecture fut horrible émotionnellement parlant. Gorge nouée, larmes... Je ne dirai rien d'autre. Lisez-le.
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Un homme, accompagné de son petit-fils, se prépare à annoncer à son fils que tout le reste de sa famille, dont sa femme, sont morts lors d'un massacre dans leur village.
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Un roman très court, une journée d'un vieil homme et son petit-fils allant à la rencontre de son fils, après le bombardement de son village et la mort des siens. Un récit de guerre, d'une vie, d'un pays. Je n'ai pas accroché au récit.
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Premier roman de cet écrivain et scénariste qui vit en France comme exilé politique depuis 1984. Son film , du même titre a été porté à l'écran, mais il faut regarder la version originale sous-titrée français.
Un magnifique roman, traduit du persan (afghanistan). Une histoire d'une vérité crue dans ce pays dévasté par la guerre. Très touchant. La détresse et la tristesse racontées tout en poésie. Tout se passe dans l'intimité des larmes, dans la description des regards, dans les quelques mots chargés de sens.
J'ai beaucoup aimé ce récit qui m'a transporté dans un autre univers, dans une autre esthétique littéraire. Avec tout les reportages transmis par les médias, on imagine très bien cette terre de poussière et de roches, ses visages burinés par le soleil, le vent et surtout on ressent la misère comme si on était à côté.
"Parler ça ne suffit pas mon frère, si on ne t'entend pas, ça ne sert à rien, c'est comme des larmes..."
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Un très beau roman triste et fort...
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Tant de choses dans un tout petit livre, même pas 100 pages. D'abord, une écriture originale : le narrateur parle à la deuxième personne du singulier. « Tu sors une pomme du baluchon rouge gol-e-seb­, et tu la frottes contre ton vêtement poussiéreux. » Ça prend quelques pages pour s'y habituer, mais ensuite, ça passe rapidement. le récit n'est pratiquement qu'un monologue. Un vieil homme qui est sur le chemin avec son petit-fils pour annoncer une triste nouvelle à son propre fils. Peu de pages, beaucoup d'émotions, une introduction à la culture afghane : un petit livre qui fait réfléchir.
Lien : http://www.libellul.com/?p=397
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