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Ce tome fait suite à Après-guerre, tome 1 : L'espoir (2013). Il est initialement paru en 2014, réalisé par la même équipe créatrice : le scénario est écrit par Éric Warnauts, les couleurs sont réalisées par Guy Servais (surnommé Raives), et les dessins sont le fruit d'une collaboration entre ces 2 créateurs. Rétrospectivement, les auteurs ont intégré une de leurs BD précédents entre ce diptyque Après-guerre et le précédent Les temps nouveaux : L'innocente (1991). Raives & Warnauts ont collaboré sur de nombreux albums et sur plusieurs séries comme L'Orfèvre, Les suites vénitiennes.

Ce tome commence en février 1949, à Prague. Grâce à ses relations et son argent acquis en tant que commerçant sur le marché noir, Thomas Deschamps a pu organiser un rendez-vous entre le colonel Marchak (commandant du camp de Karaganda, dans la République du Kazakhstan en URSS), Wim Breitner et Assunta Lorca, sous bonne escorte de 2 gardes militaires du camp. le colonel boit à la santé du camarade Klement Gottwald (1896-1953) et laisse ses invités sous bonne garde. Mais Wim Breitner lui propose d'aller vérifier la marchandise séance tenante, le premier versement pour la libération d'Assunta Lorca. Pendant ce temps-là, un groupe folklorique se produit dans le lobby de l'hôtel en l'honneur de la délégation française présente, menée par monsieur Ronsac. Assunta demande pour la deuxième fois à se rendre aux toilettes. Quand son chaperon militaire commence à trouver le temps long, il pénètre dans les toilettes et découvre qu'elle a fui. Il croit la reconnaître dans l'une des femmes de la délégation de Ronsac mais il s'agit en fait de Bénédicte Lacombe, journaliste.

De retour à Berlin, Lucie Jalhay se rend à la boîte de jazz Green Mill. Elle y retrouve le lieutenant Majewski, ainsi que sa fiancée Helena. Majewski lui indique que tout s'est bien passé pour l'exfiltration d'Assunta Lorca. En réponse à une question d'Helena, Lucie explique que Nina a gagné Paris avec Bénédicte Lacombe, pour prendre un vol pour Beyrouth le surlendemain, puis se rendre à Tel-Aviv en passant par Haïfa. Alors qu'ils discutent, le saxophoniste afro-américain du groupe de jazz se joint à eux pour papoter : Ray Air Gaines. Lucie et lui sympathisent sur le champ et finissent la nuit ensemble. À La Goffe (en Ardenne Belge), Assunta Lorca finit de s'habiller sous le regard de Thomas Deschamps. Il n'ose pas s'approcher d'elle, et elle lui parle froidement. le soir, Thomas va demander au père Joseph ce qu'il pense du comportement d'Assunta.

Après une première saison (Les temps nouveaux) extraordinaire, et un premier tome de deuxième saison tout aussi enthousiasmant, le lecteur se rend compte qu'il est en attente de la résolution de l'intrigue concernant l'exfiltration d'Assunta Lorca. Les auteurs donnent donc la réponse dès la première séquence, car la nature de ces récits n'est pas de l'ordre de la série d'aventures. Les différents personnages continuent d'évoluer, de changer au fil des années. le lecteur retrouve bien Thomas Deschamps, mais ce dernier se retrouve confronté à la présence d'Assunta Lorca, son ancienne amante, qui a été changée par les épreuves qu'elle a traversées. C'est sans doute le fil narratif le plus dramatique. Alors même que le lecteur pourrait dire que tout est bien qui finit bien s'il se trouvait dans une bande dessinée tout public, dans les faits le retour d'Assunta ne résout rien. Elle est même amenée à le dire quand elle s'ouvre au père Joseph de son mal être. Elle lui dit que Thomas (son ancien amant, avant la guerre) lui tourne autour comme s'il attendait une révélation qui arrangerait tout.

Ces 3 pages (27 à 29) sont d'une intensité dramatique aussi déchirante que poignante. Assunta et Joseph sont deux individus qui ont subi la torture aux mains de l'occupant, les allemands pour Joseph, les allemands et les russes pour Assunta qui a séjourné dans 3 camps différents (Breendonk en Belgique, Auschwitz en Pologne et Karaganda au Kazakhstan). Alors que le père Joseph semble avoir surmonté ces traumatismes et accepté qu'ils font partie de lui, l'état d'esprit d'Assunta oscille entre la colère et la dépression. Elle se sent incapable de verbaliser ce qu'elle a vécu, encore moins ce qu'elle a accepté de faire pour survivre. Elle espère toujours une forme de justice au travers du procès d'un de ses tortionnaires. Elle ne sait pas comment accepter ce qu'elle a vécu et ce qu'elle a fait ; elle refuse aussi de s'y résigner. Les auteurs réalisent une scène d'une sensibilité d'une rare justesse, alors qu'il ne s'agit finalement que de 2 individus en train de parler dans la cuisine du curé. le lecteur peut voir Assunta s'emporter en faisant de grands gestes, au fur et à mesure qu'elle se sent enfermée par ce qu'elle raconte, par ce qu'elle n'arrive pas à dire. le père Joseph conserve son calme et reste digne, mais le lecteur peut voir passer des expressions de tristesse et de détresse sur son visage. du fait de l'intensité de l'échange et de la souffrance exprimée, le lecteur devient comme hypnotisé par ces 2 personnages, mais si la curiosité le prend, il peut revenir sur cette scène et regarder les décors, le haut vaisselier, les verres à vin, l'escalier en bois, le parquet, les murs en pierre. Warnauts & Raives concluent cette discussion terrifiante, avec un chat noir s'en allant courir dans le jardin et retrouver sa compagne, comme une image d'insouciance perdue et inatteignable, mais aussi comme un signe prémonitoire. Ils réalisent une autre séquence en 2 pages muettes (34 & 35) d'une infinie tristesse quand Assunta Lorca tient l'occasion de sa vengeance sur l'un des médecins qui ont facilité ses tortures en la maintenant en vie. Avec le recul de ces 2 passages, le lecteur mesure mieux la densité du malaise quand Thomas la regardait s'habiller page 18, ce que cette scène avait de morbide.

Le récit aurait pu être construit autour de cette scène, avec l'objectif exclusif d'y aboutir, cette bande dessinée aurait déjà été exceptionnelle. le lecteur apprécie pleinement que la décompression narrative ne soit toujours pas à l'ordre du jour et qu'il puisse retrouver les différents personnages. Il voit Thomas de plus en plus fermé, ayant accepté toutes les compromissions pour faire libérer Assunta, désemparé par son attitude qu'il reste incapable de comprendre, toujours aussi coupé de sa propre fille faute de capacité à éprouver de l'amour paternel, totalement déstabilisé par la réussite de Marie-Louise (sa jeune amante de 20 ans dans le tome précédent) qui a réussi à faire carrière à Paris, d'abord comme petite main dans la couture, puis comme mannequin, et enfin comme modèle pour le célèbre photographe Erwin Blumfeld (1897-1969). Cette jeune femme s'épanouit, s'adaptant à la vie après-guerre, participant à la construction d'une vie pour cette nouvelle génération. Entre les 2 générations (celle de Thomas et celle de Marie-Louise), il revoit Lucie Jalhay, toujours aussi impressionnante par son maintien, sa force de caractère, toujours attristée par la mort injuste du major Steve Banks. Les auteurs n'oublient pas les personnages passés, et construisent l'histoire personnelle de ceux qui reste sur les fondations de ce qu'ils ont vécu.

C'est avec le même plaisir que le lecteur revoit Nina Reuber, sa vie en couple avec une autre femme, son refus de se laisser dompter. Alors que la distribution de personnages va en s'agrandissant (malgré les décès), le lecteur se rend compte qu'il se souvient de tous sans effort de mémoire et qu'il en apprend suffisamment sur leur devenir pour qu'ils ne donnent pas l'impression de passer pour une scène de figuration imposée. Il observe l'élan de vie des plus jeunes (comme le saxophoniste nouveau venu Roy Air Gaines) et l'amertume de certains plus âgés (comme Thérèse du fait de la tournure de son mariage, ou Alice se résignant à se remarier avec un homme qu'elle n'aime pas alors que son choix de coeur est un homme inaccessible). Il constate que les auteurs s'amusent avec lui en introduisant des comportements plus drôles comme cette prostituée qui préfère les clopes de marque américaine parce qu'elles ont le goût des vainqueurs, ou Firmin qui compte fleurette à madame Malchaire dans la cave du bar.

En plus de toutes ces qualités, le lecteur retrouve tout ce qui fait cette série : la reconstitution historique, la sophistication de la narration visuelle. Comme dans le tome précédent, il peut lire les 2 pages d'événements par ordre chronologique en fin de volume, une pour l'année 1949, et une pour l'année 1950, cette dernière se terminant par la sortie du premier album de bandes dessinées des éditions du Lombard. Comme dans le tome précédent, les auteurs conservent un point de vue à la hauteur de l'individu, en rappelant parfois le contexte d'un événement clef, comme la fin de l'embargo terrestre de Berlin Ouest le 12 mai 1949, la création de la RDA et de la RFA la même année, les manifestations du peuple lors du retour de Léopold III, la fusillade de Grâce-Berleur (un village des hauteurs de Liège) le 3 juillet 1950, ou encore le procès des époux Rosenberg. Il est également fait mention de plusieurs événements culturels, comme les photographies d'Erwin Blumfeld ou la parution de le deuxième sexe (1949) de Simone de Beauvoir (1908-1986). Cette dernière mention attire d'ailleurs l'attention du lecteur sur la place importante des femmes dans ce récit, sur l'émancipation de certaines, et sur la manière dont les autres ne font pas que subir. Il se dessine aussi la question de la place des afro-américains dans la société, leur acceptation en Europe en tant que libérateurs et en tant que musiciens, mais la problématique de leur position sociale lors de leur retour aux États-Unis.

Bien évidemment, le lecteur est également revenu pour la peinture des différents environnements où évoluent les personnages. Il retrouve les traits de contours fins et précis, tout en restant souples, et les couleurs nuancées appliquées à l'aquarelle. le délice visuel est intact. Warnauts & Raives transportent le lecteur aussi bien en intérieur qu'en extérieur, comblant ses attentes pourtant élevées. Il peut ainsi admirer les rues de Prague (alors en Tchécoslovaquie) et leurs câbles pour tramway aux intersections, les rues de Berlin, le jardin du Luxembourg avec le vert magnifique de la frondaison des arbres, les plantations de pomme de terre et de rutabagas sur les trottoirs de Berlin, les frondaisons des arbres à La Goffe, les rues de Montmartre de nuit, l'automne dans les champs autour de la Goffe. Il prend plaisir à observer les décorations intérieures d'une brasserie de Prague, d'une boîte de jazz à Berlin, de la chambre d'Assunta Lorca à l'hôtel des Roches, du palais de justice de Bruxelles, d'une boîte de striptease à Pigalle, ou encore de la cave du café tenu par monsieur et madame Malchaire.

Éric Warnauts & Guy Servais offrent au lecteur une fin de deuxième saison extraordinaire, à la fois sur le plan de la reconstitution historique, de la complexité des situations, de l'épaisseur des personnages, de la qualité des décors et des ambiances lumineuses. En plus des thèmes déjà abordés dans le tome précédent, ils mettent en scène avec une rare sensibilité l'épreuve pour les victimes de la torture de surmonter un tel traumatisme, d'être incapables de partager l'indicible avec leurs proches, dans une séquence aussi juste que douloureuse. C'est un tome extraordinaire de bout en bout qui comble les attentes déraisonnables du lecteur et va au-delà. Ce dernier aurait tort de se priver de retrouver les personnages dans la troisième saison : Les jours heureux en 2 tomes, par les mêmes auteurs.
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Ce deuxième tome du deuxième cycle traine un peu en longueur. Rien de bien neuf.
Les personnages commencent à se stéréotyper. A force de tomes sans changement, on est un peu déçu. On se détache de l'histoire et des personnages. En plus, plus ça va plus de nouveaux personnages arrivent sans beaucoup d'importance, faisant parfois référence à ceux du premier cycle. Les femmes blondes se ressemblent toutes et c'est difficile de savoir qui est qui, qui à fait quoi.
Le retour d'Assunta pourrait être très intéressant, avec le traumatisme des camps de concentrations. Mais c'est au final très peu évoqué. Une fois encore, on ne sait pas ce que veulent et ce que pensent les personnages.
Quant au contexte historique qui pourrait être très instructif, on s'y perd un peu. Moi je n'y comprend pas grand-chose en politique belge, j'ai aussi très peu de base. Je ne connais ni les tenants, ni les aboutissants, encore moins les enjeux. J'aime toujours autant la chronologie historique à la fin, nous rappelant ce qu'il s'est passé, des choses incroyables avec ces années de recul.
Les dessins sont agréables, l'aquarelle nous donne toujours de belles lumières.

Pour le troisième cycle, ça sera sans moi. Car au final, si la lecture reste globalement agréable, ça manque d'envergure.
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Le premier tome présentait l'enjeu, la quête de Thomas : libérer Assunta, son ex amante, du camp soviétique où elle est détenue. Il va y parvenir, mais finalement sa vie ne va pas se remettre pour autant sur des rails. Assunta est marquée par ce qu'elle a vécu, sa belle-soeur Alice se remarie avec un garagiste, non sans avoir un temps fleurté avec lui. Rien ne semble plus retenir Thomas dans ce royaume de Belgique où le roi Léopold tente de reprendre le pouvoir, alors que son attitude pendant la guerre est mise en cause.
Le premier tome était un plaisir visuel, au service d'une intrigue claire : libérer Assunta. Ce second tome reste un bel hommage graphique aux années 1948-49, mais l'histoire part un peu dans tous les sens. Les états d'âme des uns et des autres rendent le scénario confus. Dommage.
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Le dessin est superbe, mais l'histoire est trop confuse à mon gout. Ça part dans tous les sens, les histoires s'entremêlent, et gomment finalement le fil directeur qui devrait nous tenir en haleine.

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On retrouve le duo Warnauts et Raives dans Après-guerre, la suite directe des aventures de Temps Nouveaux. L'histoire se développe en différents lieux, des Ardennes belges à Berlin, de Paris à Liège, d'Allemagne en Russie. Une fresque historique et psychologique passionnante à découvrir.

Une histoire qui se veut toujours très réaliste et se révèle riche en informations sur l'époque (marché noir, remise en cause de la souveraineté belge, enjeux diplomatiques tendus, corruptions et jeu de piste avec la Cheka). Une lecture qui donne le temps de tout comprendre, de tout enregistrer afin de mieux savourer. La guerre vient juste de finir il est maintenant temps de panser les blessures et d'aller de l'avant. À la force d'ellipses temporelles et de sous-entendus, Warnauts laisse le soin au lecteur de relier tous les éléments importants de la trame narrative.

Graphiquement, c'est sublime. Il n'y a rien à redire, Raives nous offre une jolie reconstruction du Vieux Continent de l'époque.

J'ai vraiment apprécié la représentation de cette seconde moitié du XXe siècle. Un Mélodrame qui ne tombe pas dans le pathos, Après-Guerre offre un regard réaliste sur une période qui détermina de grands changements en Europe.
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Merci à Babelio et aux éditions le Lombard pour me faire partager la belle collection Signé.
Les temps Nouveaux et Après-Guerre est une série que j'affectionne tout particulièrement pour ses aquarelles simples et belles qui recèle une part d'émotions très importantes.
On suit la vie de ses personnages attachants souvent maladroits ou malchanceux en amour.
Seul les références politiques de Belgique me semblent obscures. Peu connue pou moi, j'y suis un peu perdue. Heureusement qu'il y a une petite chronologie des évenements historiques à la fin.

Thomas va tout tenter pour faire évader Assunta de son camp de consentration, mais arrivera-t-il à la sauver? (Je vous laisse le suspence)
Des histoires de coeur brisés, de vies à reconstruire. Une histoire humaine avant tout.
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Merci à Babélio et aux éditions Signé pour l'envoi.

Les dessins sont superbes et très réalistes, j'aime beaucoup le jeu et les nuances de couleurs utilisés pour l'illustration.

N'ayant pas lu le tome précédent, je ne vais pas pouvoir critiquer l'histoire en profondeur. Les personnages et dialogues sont intéressants et bien écrits. Je vais m'empresser de chercher le tome 1 pour avoir le début de l'histoire.
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Un dessin sobre, simple, élégant, adapté à cette histoire ou plutôt à cet ensemble de parcours personnels qui se lient, s'écartent, se croisent de nouveau pour s'éloigner encore autour de ce noeud historique, le Blocus de Berlin qui n'est pas le sujet principal, loin s'en faut. Par petites touches, quelquefois une page ou deux, ce qui m'a souvent frappé ce sont les silences de scènes qui mettent en situation des dialogues dans la page suivante, les auteurs essayent - avec un certain succès - de restituer une ambiance historique mais sans tomber dans le travers de l'historien qui choisit un angle d'attaque pour aborder une époque au risque de perdre son objectivité. Là, sont regroupés des gens qui vivent leur temps à la croisée des chemin de l'Histoire avec un grand H et principalement de l'Histoire belge dont je ne savais pas grand chose sinon que je me doutais bien de l'existence de problèmes de décolonisation comme pour la plupart des autres pays européen. Pour revenir aux personnages, ce sont principalement des personnages en robe : des femmes donc et un curé en soutane noire qui se détache bien sur les fonds des images en lignes claires. Les hommes en tant que personnages sont à la périphérie, des satellites. On y fait allusion. Ils sont là mais de l'autre coté de la porte, ou en témoin de drame. Il y a toujours une robe et c'est elle qui est importante, fut-elle de mariée. Donc une bande dessinée à tendance "féministe" avec principalement des héroïnes, beaucoup d'héroïnes. Tellement qu'à la fin on s'y perd un peu comme les autorités russes qui se font berner au tout début par la ressemblance voire l'identité même de deux d'entre elles. Une des questions que je me suis posé en commençant la lecture de l'album : qui est cette Assunta ? Et d'autres l'ont suivie : pourquoi ressemble-t-elle donc tant à Bénédicte ? Pourquoi est-elle aux mains des autorité soviétiques ? Pourquoi n'y a-t-il pas un résumé de l'épisode précédent en prologue ? Laisser le lecteur seul devant toutes ces énigmes sans prendre la précaution de tracer un peu la carte des lieux où il est invité, parier sur le fait qu'il a lu l'album précédent, c'est très risqué.

Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de bande dessinée historique : c'est un exercice bien trop difficile à réussir. Alors, oui, chaque saynète est racontée avec talent, un savoir-faire d'une grande efficacité et je ne dirai jamais assez à quel point le travail d'imprimerie et d'édition est phénoménal. J'ai beaucoup aimé la finesse de reproduction du dessin, des couleurs et des effets d'aquarelle. L'album est une vraie pièce de collection destinée à un public d'amateurs très éclairés. Mais en tant que lecteur avancé en âge - je suis devenu un vieux réactionnaire -, quel que soit le thème, je m'attends aux unités classiques dans la narration : temps, espace, action. Si je ne les ai pas, je suis un peu frustré par la dispersion, l'éclatement et le divisionnisme qui sont presque inhérents aux chroniques.
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Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux Éditions le Lombard pour m'avoir fait parvenir cet album de la collection "Signé", dont j'ai déjà vanté les mérites en matière de graphisme, de présentation et de qualité visuelle et matérielle.

Le deuxième tome de la série "Après-Guerre" poursuit et achève la quête entamée précédemment. On y retrouve les principaux protagonistes, Thomas, Joseph et Assunta (même si cette dernière, objet de la quête des deux premiers, n'était qu'évoquée dans le volume 1). Mais l'histoire intime, privée, passe ici au second plan pour céder sa place à l'histoire avec un grand H. Placé sous l'angle politique des années 1949-1950, ce tome 2, dans lequel il est question des guerres d'indépendance, de la Guerre Froide, de la ségrégation raciale, de la condition des femmes suite à la parution du "Deuxième sexe" de Simone de Beauvoir etc... donne parfois l'impression d'une dispersion qui affaiblit par là-même le scénario originel et ne donne plus aux personnages principaux que des rôles de figurants. Cependant, j'ai apprécié la grande culture historique des auteurs et leur façon d'entre mêler la vie d'un petit village belge et l'histoire mondiale.

Dessin et couleur toujours dans des tons sourds, sépias, donnent la touche "rétro" nécessaire, mais tout en finesse, sans que cela paraisse appuyé.
Une très bonne série, documentée, riche d'informations et qui se termine sur une note douce amère, entre espoir et statu quo...
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Merci à Babelio et aux éditions le Lombard Signé...

Prague, 1949. Wim Breitner, mandaté par Thomas, vient chercher Assunta Lorca en échange de quelques marchandises. Libérée des goulags, elle semble affaiblie et traumatisée. Mais, la transaction ne se fera que lorsque toute la marchandise aura été récupérée totalement. Une semaine plus tard, Wim est de retour à Berlin. Il y retrouve Lucie, à qui il présente sa fiancée Héléna. Quant à Thomas, il revoit enfin Assunta. Il remarque à quel point la jeune femme a changé mais cette dernière ne semble pas prête à lui raconter ce qu'elle a vécu. Il fait part de ses sentiments à son ami et prêtre Joseph. de plus, Assunta fugue souvent ce qui inquiète Thomas et agace sa petite amie...

Dans l'après-guerre, sur fond de guerre froide et de tensions politiques, Warnauts et Raives signent un deuxième album où les querelles amoureuses prédominent. Entre émancipation de la femme ou rébellion contre les hommes, on assiste presque à une sorte de vaudeville. de Prague à Berlin en passant par Paris, l'on prend part aux déchirements des hommes bien plus qu'à L Histoire elle-même qui, développée, aurait eu le mérite de capter un tant soit peu le lecteur. Cette profusion de villes et de personnages dont le lien entre eux m'a sûrement échappé fait que je suis passé à côté de ce deuxième opus. Et même après l'avoir lu, je ne suis pas tentée de lire le premier tant le tout me semble confus et d'un intérêt moindre. le dessin sauve l'ensemble, un petit côté passéiste assez réconfortant.

Après-guerre, Blocus... c'est le mot qui convient...
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