Citations sur Deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier : Les cinq pla.. (10)
Le Prince avait toujours le mot de trop; il ne pouvait pas s'empêcher de déborder. C'était enfantin mais ce genre de défi tournait à l'insolence pour ceux qui lui cherchaient des noises et mesuraient la provocation. (p.56)
Une foule obéit à des principes simples: elle ne raisonne pas, elle agit. Or, les actes sont contagieux. Une foule n'est jamais la somme des éléments hétéroclites qui la composent. Elle possède une force propre qui réside dans ses mouvements, une force destructrice. Si elle possède ne âme, celle-ci est à la fois transitoire et collective : pour constituer son unité il faut des excitants, des mots d'ordre qui se diffusent sur un ton spontané. Alors les sentiments s'exagèrent et une foule contrariée entre en fureur. Les foules sont irritables, impulsives et crédules.
Tu crois que les fabricants de ces jouets sont innocents ? Tu as intégré leur marché. Ils se servent de toi comme ils veulent. Prends garde à ta cafetière : elle risque de te dénoncer. Je voulais expliquer à ce malheureux Martin que le terrorisme informatique, plus insidieux, mieux consenti, est aussi dangereux que le terrorisme des crétins islamiques, plus visible, mieux spectaculaire.
Aujourd'hui, les gens ne lisent plus, sinon de navrantes bluettes. Mon marchand de journaux a besoin de sa calculette pour additionner le prix de deux quotidiens. Mes contemporains ignorent d'où ils viennent, entrevoient mal où ils vont et ne savent pas du tout où ils sont.
Moi aussi, Majesté, les vieux m'attiraient, mais j'en fis un autre usage que vous. Mes vieux, contrairement aux vôtres, avaient de la malice, voire de la méchanceté et ils ne flattèrent jamais mes illusions; ils réussirent même à les détruire. Je sortis donc de la jeunesse dépourvu de croyances.
Il y a des opprimés infréquentables. (p.101)
Le Prince, pour son malheur, avait eu une enfance heureuse ou du moins sans histoires, ce qui ne lui fut jamais pardonné. (p.40)
Nous sommes dans une société de dénonciation généralisée, de l'intimité annihilée et du mensonge omnipotent. (p.24)
Regardez alentour, Sire, sur qui régnez-vous ? Sur les pantins mécaniques du Nouveau Monde que vous adulez et que vous avez entrepris de nous imposer. […] Les humains sont égarés, hors d'eux-mêmes, leur mémoire s'atrophie. […] Vos sujets sont éparpillés et violents comme leurs nouveaux outils, le produit d'une technologie envahissante et obligatoire qui va nous suicider. […] Le terrorisme informatique, plus insidieux, mieux consenti, est aussi dangereux que le terrorisme des crétins islamistes, plus visible, mieux spectaculaire. Ajoutez-y le terrorisme des minorités, qui nous submerge, vous êtes convertis à l'état de légumes. Nous vivons dans une société de dénonciation généralisée, de l'intimité annihilée et du mensonge omnipotent. Voici l'amorce du Nouveau Monde que vous nous promettez, Sire, à condition d'être sages.
Aujourd'hui, il n'y a plus que des victimes. (p.100)