AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,4

sur 24 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Nicaragua n'avait pas encore été tamponné sur mon passeport de lectrice endiablée et un "Mois Espagnol & Sud Américain" (chez ma copinaute Sharon) est une excellente occasion pour voyager confiné !

Nous sommes face à un polar, noir, bien entendu, il ne saurait en être autrement dans un pays qui a connu la guérilla et où les anciens guérilleros sont devenus flics, ou bandits, ou bien notables, employés aussi ou femme de ménage.

On se recycle où on peut, on garde son surnom de guerre et il n'est pas facile quand deux personnages se sont connus dans la guérilla et sont maintenant chacun à l'opposé l'un de l'autre (un flic et un voyou en col blanc).

L'inspecteur Morales est un ancien guérillero rattaché à la brigade des stups, souvent en contact avec les agents de la DEA et l'auteur nous fait bien comprendre que les gringos ne sont pas vus avec des yeux de velours car les Américains étant des gros consommateurs de drogues, leur pays est une plaque tournante pour tous ces produits qui se sniffent, s'injectent, se fument…

L'inspecteur Morales, c'est la nonchalance d'un Derrick avec la libido de Rocco Siffredi mais sans les éclairs de clairvoyance d'un Columbo !

Ok, je force un peu le trait, mais il a des maîtresses et n'hésite pas à se farcir un témoin, mère de la victime et à draguer une infirmière peu après.

Et on ne peut pas dire que Morales courre partout comme un Jack Bauer, surtout qu'il a une patte folle. Ni qu'il a une équipe de flic de choc pour l'aider puisqu'il va se faire aider par Dona Sofia, la femme de ménage du commissariat (ancienne de la guérilla aussi) et Fanny, sa maîtresse… C'est vous dire comment ça bosse à Managua !

Durant l'enquête, l'auteur va nous brosser un portrait du Nicaragua, de la ville de Managua, de ses blessures, ses fêlures due aux guérillas et au tremblement de terre, de la corruption, le tout entrecoupé des vannes de nos deux flics, Morales et Lord Dixon, son pote policier qui enquêtera à ses côtés.

C'est une plume cynique que l'auteur utilise pour nous parler de son pays, de ces habitants, de ces moeurs, des paysages, des bidonvilles, des maisons huppées, des cartels de drogue, des flics corrompus, dans les hautes sphères. Une satire sociale assez grinçante où il vaut mieux éviter de se perdre dans tous les personnages aux multiples noms et surnoms.

À un moment donné, le récit semble s'enliser dans un banc de sable et là, j'ai ramé un peu pour continuer l'histoire qui, juste après, est repartie de plus belle.

Un roman noir à découvrir pour en savoir un peu plus sur un pays à genou, sur une révolution – caramba – encore ratée, sur une société fracturée entre pauvres et riches, pour découvrir un roman sociétal, sans fard ni mascara pour couvrir cette misère que d'autres ne voudraient pas voir.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          260
L'inspecteur Morales est amené à enquêter sur un yacht abandonné, au milieu d'une lagune, à proximité de Managua. Il en découvrira bien plus qu'il ne pensait au fil de son enquête.

Intrigue on ne peut plus basique, pour un polar, ce qui se confirmera au fil du récit, Il pleut sur Managua reste une lecture plaisante, parce que principalement polar d'atmosphère, ceux que je préfère. L'on baigne en effet dans la capitale nicaraguayenne, entre relents de révolution sandiniste et omniprésence de la corruption et du narcotrafic qui en a découlé à sa fin, et l'on s'y baigne bien volontiers. Mais l'on suit aussi, un peu trop, des personnages types, protagoniste en tête, comme parfait anti-héros tout aussi type pour ce genre de romans, qui enfoncent le clou de l'intrigue déjà très classique.

En somme, un roman qui se lit vite et bien, qui tient la route, mais qui manque vraiment d'originalité.
Commenter  J’apprécie          230
Polar social ultra réaliste du bout du monde, un tout petit bout du monde : le Nicaragua. L'inspecteur Morales, ancien sandiniste, enquête sur un meurtre, dans un dédale de corruption et un chaos social où toutes les valeurs sont mises à mal : les ex révolutionnaires sont omnipotents, les flics trafiquent, les juges sont hors-la-loi. Tout est oppressif : la moiteur, la religion, la hiérarchie, la pauvreté, la violence. La question de fond posée par Sergio Ramirez est : comment être assez fou pour rester éthique ? de même, l'empilement paradoxal des valeurs révolutionnaires et capitalistes est particulièrement bien rendu.
Plus qu'un polar, c'est une dénonciation de l'état de décrépitude d'un pays en souffrance et d'un peuple écoeuré qui conclut : encore une révolution pour rien. Bien plus que la cynique galerie de portraits qui peuple ce livre d'une grande vitalité, c'est bien le Nicaragua qui en est le protagoniste central : un pays à genoux et un peuple qui patauge mais tient debout comme il peut. Je vis au Nicaragua et je confirme.
A lire à l'ombre, avec une bière Toña glacée, côté ventilateur.

Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
Commenter  J’apprécie          130
Tout le monde connaît l'inspecteur Dolores Morales à la brigade des stup de Managua, l'ancien guérillero sandiniste, et son acolyte le lieutenant « Lord Dixon ».
Aussi, lorsque Lord Dixon l'informe qu'un luxueux yacht a été retrouvé échoué et dépecé dans une lagune retirée au regard de tous et surtout de la police, l'inspecteur Morales sait immédiatement qu'il a affaire aux narcotrafiquants.
Mais l'inspection du yacht va révéler autre chose, et un indic va le confirmer, une jeune femme a été tuée à bord.
Qui est Sheila cette jeune mère dont les narcos se sont débarrassés ?
L'inspecteur Morales aidé de son fidèle lieutenant « Lord Dixon » et de façon beaucoup plus improbable mais tout aussi efficace par la femme de ménage du commissariat elle-même ancienne guérillera qui n'a peur de rien, et de Fanny la maitresse de Morales vont tirer une à une les ficelles qui vont les mener jusqu'au sommet des cartels les plus puissant du Nicaragua, du Panama, de Colombie.
Sergio Ramirez nous décrit également un Nicaragua en proie à tous les démons, entre les ex-guérilleros devenus des politiques véreux, des flics devenus gardes du corps des narcos, et des habitants totalement dépités qui vivent encore plus de 50 ans après dans les décombres du grand tremblement de terre de 1972, implorant la Vierge de Fatima et les évangélistes américains pour leur venir en aide, sans compter une nature parfois bien hostile.
Un polar agréable dont je vais m'empresser de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          110
Un yacht, appartenant sans nul doute aux narcotrafiquants, a été retrouvé échoué dans la lagune de Perlas. A l'intérieur est trouve un tee-shirt maculé de sang laissant présumer qu'un meurtre y a eu lieu.
L'inspecteur Morales et son ami le lieutenant Lord Dixon pensent que la présence du yacht en ce lieu cache quelque chose de plus important qu'une simple livraison de drogue.

L'enquête, malgré que le meurtrier soit assez rapidement identifié, est très bien maîtrisée. Toutefois alors que les faits aient été établis par les deux enquêteurs le dénouement tarde un peu à venir.

En toile de fond l'auteur nous propose une satyre sociale de son pays plutôt pittoresque.

Les deux enquêteurs sont assez intéressants à suivre avec une légère pointe d'humour dans leurs interactions verbales.

Un policier plutôt classique qui change agréablement des romans noirs qui sont le plus souvent l'apanage de cette région du globe.
Lien : http://imaginaire-chronique...
Commenter  J’apprécie          100
Il pleut sur Managua est un polar. Avec une enquête, des fusillades, des descentes de police et des péripéties si nombreuses qu'elles peuvent provoquer une certaine désorientation du lecteur distrait. Mais l'intérêt n'est vraiment pas là. Sergio Ramirez, fort de son passé dans la guérilla sandiniste, puis de sa participation éphémère au gouvernement qui remplaça Somoza, le dictateur déchu, évoque son malheureux pays avec une verve inaltérable et une ironie grinçante qui n'est pas loin du cynisme. C'est que le Nicaragua, avec sa chaleur humide, sa ferveur catholique, ses mouvements sociaux qui paralysent Managua au quotidien, ses règlements de compte entre narcos etc, peut-être considéré comme un symbole de l'Amérique centrale, contrée colorée et baroque, où une grande partie de la population vit dans le dénuement total alors qu'une minorité de politiciens et de hors-la-loi mène grand train, en toute impunité. Ramirez a soigné le décor et le climat de son polar, ne reste plus qu'à installer des personnages romanesques ou pitorresques . L'inspecteur Morales, son héros, est une figure immédiatement familière, une sorte de Columbo des tropiques : les mains moites et le pied qui boîte -une prothèse qui rappelle son passé de combattant sandiniste-, un humour féroce, une propension à abuser du rhum, voire même des témoins-femmes qui croisent son chemin et, pour parfaire le tout, une homophobie assez pathétique. Ce n'est certes pas un policier de grande envergure, heureusement pour lui que la femme de ménage du commissariat de Managua, ancienne camarade de lutte, a un plus de jugeote et lui vient en aide quand son enquête piétine, c'est à dire souvent. Il pleut sur Managua n'est sans doute pas le polar du siècle, loin de là, mais pour sa vitalité et sa description sans fard de la réalité sociale d'un pays très mal connu, on lui décernera une note largement au-dessus de la moyenne. Et on aimerait bien avoir prochainement des nouvelles de ce lamentable et sympathique (jusqu'à un certain point) inspecteur Morales.
Commenter  J’apprécie          40
« Il pleut sur Managua » m'emmène au Nicaragua pour une nouvelle étape de mon « tour du monde ».
Ce roman policier est une fiction qui s'inscrit dans la réalité de son pays : sa géographie, son histoire, sa société. L'auteur, Sergio Ramírez, nous la dépeint sans fard. Une « satire sociale », nous indique la quatrième de couverture, avec un regard qui est loin d'être touristique.
L'intrigue, à proprement parler, met en scène de nombreux personnages ; il est parfois difficile de s'y retrouver, avec les noms, les surnoms et ceux qui appartiennent au passé commun des personnages, les noms de guerre. L'histoire est complexe, il faut s'accrocher pour suivre, mais elle est bien menée.
Une découverte intéressante.
Je me laisserai tenter par la suite...
Commenter  J’apprécie          30
J'ai rencontré Sergio Ramirez lors du dernier Festival du cinéma latino de Biarritz en 2016. "Il pleut sur Managua" est le premier polar de ce journaliste et essayiste. C'est nerveux, les personnages sont parfois un peu outrés et on entre facilement dans l'intrigue. Nous sommes en Amérique centrale et il y a des luttes politiques, du chaos, des narcos, des anciens guérilleros... A découvrir!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (60) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20345 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}