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3,46

sur 54 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis contente de ne pas avoir fui devant le résumé particulier de ce roman et d'être sortie de ma zone de confort en m'y frottant.
J'aurais bien du mal à classer ce récit... Il apparaît d'abord comme un roman initiatique avant de toucher légèrement à la science fiction et au surnaturel.
L'auteur nous parle aussi de la mort à travers les âges et les civilisations, de libre arbitre et de rédemption.
Évidemment, dit comme ça, ça peut faire peur, j'appréhendais des longueurs mais elle sont inexistantes tandis que l'intrigue reste cohérente et la lecture fluide. Il faut juste accepter d'être emporté dans un univers qui répond à ses propres règles.
Les chapitres alternent deux points de vue, outils de narration que j'apprécie beaucoup puisque que cela permet de rythmer le récit.
Il devient alors aisé de suivre Mathieu et Amandine, de leur plus tendre et heureuse enfance à leur vie d'adulte semée d'embûches.
Les pages se tournent à une vitesse folle alors que leurs années défilent devant nous yeux.
J'ai pris plaisir à voir l'évolution de ces deux protagonistes, à comprendre leurs états d'âme et être témoin de leurs erreurs.
J'ai parfois été perdue face à des termes scientifiques, des références littéraires et mythologiques inconnus à mon bataillon, mais très honnêtement, cela n'a pas ralenti ma lecture.
Et finalement, c'est en deux petits jours que j'ai dégommé ce roman
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A chaque ouverture d'un livre de Pierre Raufast, c'est l'inconnu. On a beau reconnaitre la vallée de Chantebrie qui sert de cadre à ses intrigues, pour le reste, bien malin celui qui pourrait dire ce qu'il va y trouver. C'est bien non ? Ma première surprise fut de lire cette fois un vrai roman. Non pas une enfilade d'histoires, certes reliées et orchestrées comme dans La fractale des raviolis ou même Habemus Piratam mais une véritable intrigue, qui ne renie pas le goût de l'auteur pour les mécanos tout en l'absorbant dans une dimension nouvelle, carrément Olympique. Les mythes sont convoqués (ne comptez pas sur moi pour les sous-textes et les explications, où serait le plaisir de la découverte ?), Dieux et héros jouent les guest stars de luxe pour mieux interroger le sens de la vie, par-delà la mort.

"Les hommes pensent berner les dieux, mais ne parviennent qu'à tromper le regard d'amis complaisants"

Ça commence comme une belle histoire. Deux familles amies dans la douce vallée, deux enfants nés à quelques heures d'intervalle qui grandissent ensemble, se sentant d'abord comme frère et soeur puis un peu plus et beaucoup plus à l'aube de l'âge adulte. Ensemble, Amandine et Mathieu font face au drame lorsque le jeune garçon perd ses parents dans un terrible accident qui sera à l'origine de sa vocation : devenir médecin et repousser les limites de la mort. Pour cela, il devra quitter la vallée, s'éloigner d'Amandine qui n'envisage pas une vie ailleurs. Ce sera son premier acte de lâcheté... Pourtant, les destins de Mathieu et d'Amandine sont liés depuis leurs premiers jours et ceux qui en tirent les ficelles ont la réputation d'être joueurs. Au moins autant que l'auteur.

Beaucoup de thèmes sont abordés par Pierre Raufast. A commencer par celui de la course à l'éternelle jeunesse, cette volonté de nier la mort en gommant les signes de vieillesse et de décrépitude. En poussant le curseur à l'extrême, la vanité, le culte de l'égo apparaissent dans tout leur splendide ridicule, surtout lorsque la si belle enveloppe charnelle sonne terriblement creux. Mais il est d'abord question des choix que nous faisons, des chemins que nous empruntons, des fidélités que nous trahissons ; parce que tout est fiction, parce que "les mythes sont dans toute chose, à nous de les découvrir", parce que le romancier est aussi puissant que Zeus, ses héros peuvent avoir une deuxième chance. Qu'en sera-t-il de nous ? Peu importe, tant que Pierre Raufast continue à nous raconter des histoires et à y semer des clins d'oeil réservés aux fins observateurs, comme autant de petits cailloux littéraires et amicaux.

"Du haut de l'Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels sors tua mortalis, non est mortale, quod optas, "Ton sort est celui d'un mortel, mais ton désir est immortel". Alors le monde divin s'arrêta et contempla cette créature insignifiante qui accomplissait son odyssée. Tantale ne chercha plus à saisir l'eau qui lui échappait ; la roue d'Ixion s'arrêta ; les vautours ne déchirèrent plus le foie, les Danaïdes laissèrent leurs urnes et Sisyphe s'assit sur son rocher. Les dieux se penchèrent sur Mathieu et, l'espace de deux résurrections, ils retinrent leur souffle divin. L'épopée des héros avait-elle trouvé son héritier ?"
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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