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Critique de Laurent_A


J'ai lu Hubert Reeves depuis mes jeunes années dans les années 80 après l'avoir connu pour la première fois dans l'émission télévisée estivale "Une minute, une étoile", ses livres sont un vrai bienfait pour l'esprit et ont le don de remettre l'homme à sa juste place, celle qui lui revient et à le situer dans le repère spatio-temporel de notre Univers, avec toute sa grandeur et sa nécessaire humilité, nous qui sommes tous des poussières d'étoiles.... Avec ce nouvel opus, on retrouve nombre de choses déjà dites et de thèmes déjà abordés dans ses précédents ouvrages, dans les "Chroniques du ciel et de la vie" ou encore "Les chroniques des atomes et des galaxies" notamment ; le livre est découpé en 13 chapitres, certains n'ont rien à vor les uns avec les autres et c'est là l'un des intérêts majeurs de cette lecture car on peut l'ouvrir à n'importe quelle page sans avoir à se remémorer tout ce qui a été lu avant sauf pour certaines notions qui reviennent un peu comme des leitmotiv, dont celle qui m'a le plus interpelé relative au Hasard et à l'intelligibilité de notre univers et de la vie, partant dela vision déterministe de grands scientifiques du passé (Galilée, Laplace, Einstein) ou philosophes (Spinoza, Nietzsche) Reeves nous rappelle que l'univers et la nature possèdent une dimension que l'esprit humains ne peut arriver de fait à appréhender avec son intelligence mathématique, pour la bonne est simple raison qu'elle lui échappe nécessairement, notamment de par le fait que les mathématiques demeurent une science incomplète (cf. le théorème d'incomplétude de Kurt Gödel) et que nos instruments de mesures ont leur limites, cette notion va encore à l'encontre de certains vulgarisateurs tels les frères Bogdanov dont j'ai pourtant beaucoup apprécié les précédents ouvrages aux titres évocateurs ("La Fin du Hasard", "Le code secret de l'Univers", "L'équation de Dieu"). Reeves fait l'éloge du Hasard et le place comme un acteur incontournable de la Nécessité, n'hésitant pas à remettre en question Jacques Monod avec son fameux "Le Hasard et la nécessité" qui expliquait que la matière est étrangère à la vie et laissant ouverte la question de l'existence de Dieu puique de toute façon aucune réponse satisfaisante n'est possible et que l'on doit reconnaître notre ignorance totale en la matière malgré nos avancées scientifiques, - le rôle du Hasard ne l'excluant d'ailleurs pas - de fait, un très bel échange entre Niels Bohr et Albert Einstein est retranscrit en début du chapitre 9 consacré au Hasard et à Dieu, et le sourire ne peut alors que s'imprimer sur les lèvres du lecteur... le livre ne fait pas l'impasse sur l'évolution sociale et sociétale de l'humanité, car il faut rester positif malgré tout et il est bon de el rappeler, comme il est bon de rappeler les nécessaires remises en question à engager sans tarder si elle veut perdurer et relever les défis écologiques de notre temps, sur les questionnements philosophiques aussi. Un livre magnifique, qui m'a aussi donné l'envie de relire d'autres auteurs, un vrai plaisir pour l'esprit qui appelle aussi à des questionnements salvateurs..
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